Religieux français. La famille Pruvost. La famille du Docteur Edouard Pruvost vient S’établir à Quesnoy-sur-Deûle (Nord) en 1857. M. Pruvost contracte un premier mariage avec Mlle Augustine Gardenne dont il a trois enfants. Morte à 24 ans, cette dernière est remplacée en 1868 par Mlle Rosalie Desreumaux dont le P. Eustache écrira la vie. Elle donne au foyer reconstruit de nombreux enfants: Joseph, l’aîné, futur Père Eustache (1869- 1950), Bernard, Edouard devenu prêtre séculier qui finira, octogénaire, doyen à Aulnoye (Nord), Henri, JeanMarie, le présent Frère Maixent, André connu à l’Assomption sous le nom de Père Marie-André, Albert qui prendra le nom de Père Michel, et Maria. Une vie brève. Né le 2 juin 1877, au jour même du jubilé du pape Pie IX, placé dès son baptême sous le double patronage de saint Jean et de la Vierge Marie, Jean- Marie Pruvost fait, comme plusieurs de ses frères, ses études secondaires au collège d’Estaires tenu par le clergé séculier et au petit séminaire d’Hazebrouck (Nord). Il entre, après le Frère Eustache, au noviciat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), le 13 octobre 1895, qui est le jour de sa prise d’habit sous le nom de Frère Maixent. Il y trouve encore son frère aîné, le futur P. Eustache déjà novice à l’Assomption (1). Le 24 avril 1896, Maixent est envoyé au noviciat d’Orient, à Phanaraki (Turquie d’Asie), après avoir eu la chance de participer au XVème pèlerinage de Jérusalem. Profès annuel en 1896, il prononce ses vœux perpétuels le ler novembre 1898 à Phanaraki. Actif et intelligent, il apprend le grec et étudie les liturgies orientales, S’intéressant vivement à la cause de l’unité des Eglises. Il rend service dans diverses maisons d’œuvres: A.A Ismidt, de 1898 à 1899, Koum-Kapou en 1899. Le 15 novembre 1900, il rentre en France. De constitution physique assez délicate, le Frère Maixent est dispensé de service militaire. Il gagne Louvain en Belgique, le 19 janvier 1901, pour y suivre ses études de philosophie. Il y rencontre le P. Picard dont il devient le fidèle camérier, remplissant cette tâche de confiance avec toute la conscience et la discrétion souhaitables. Lorsque le P. Picard quitte Louvain à la fin du mois d’août 1902, le Frère Maixent commence à ressentir les premières alertes d’une maladie que l’on attribue d’abord à de la fatigue passagère. Le 13 septembre, il est envoyé dans sa famille pour y prendre un peu de repos. Il revient à Louvain participer à la profession perpétuelle de son frère, Marie-André, le 22 décembre 1902. On le croit à cette époque complètement remis, mais la tuberculose progresse et il doit de nouveau être envoyé en famille pour être suivi médicalement par son père, Edouard, médecin. Il reçoit encore la visite du P. Alfred Mariage, supérieur de la Mission, qui l’a connu en Orient. Mais l’année 1903 est une véritable hécatombe pour nombre d’anciens de l’Assomption: le P. Picard meurt en avril 1903, suivi dans la tombe par le P. Alfred Mariage en mai. Le Frère Maixent est emporté le 9 mai 1903, à 26 ans. C’est le premier assomptionniste défunt de la maison de Louvain qui comptera tant de départs prématurés à cause de la guerre, des restrictions, de la tuberculose et de la grippe espagnole. Le Frère Maixent précède de quelques jours le Frère Gérald de Mul, autre jeune religieux de la maison de Louvain, mort lui-aussi dans sa famille, à Fives-lille (Nord), le 2 juin 1903. Les obsèques du Frère Maixent ont lieu dans l’église paroissiale de Quesnoy-sur-Deûle où il est inhumé. Il avait lui-même composé ce poème: Pourquoi pleurer sur mon tombeau? Frères aimés, je vous envie. A votre tour, rejoignez-moi. Venez, la mort est sans effroi et j’entre aujourd’hui dans la Vie. Lorsque l’un des nôtres tombe, c’est que Dieu ne veut point laisser tenir à la fange du monde l’âme qu’au ciel Il veut placer. (1) Le regroupement des Frères Pruvost à l’Assomption n’est que provisoire. Eustache ira à la Province de Paris, Marie-André à celle de Lyon et Michel à celle de Bordeaux.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Souvenirs, juin 1903, n° 17, p. 67-71. L’Assomption, 1903, nO 79, p. 173-175. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du Frère Maixent Pruvost au P. Merklen, Quesnay-sur-Deûle, 14 février 1903. Notices Biographiques