Religieux de la Province de France. Jeunesse et formation. Né le 19 août 1918 à Castelsarrasin (Tarn-et- Garonne), Jean-Marcel Recours est orphelin de père à l’âge de deux ans. Après ses études primaires et secondaires au collège Saint-Caprais d’Agen dans le Lot-et-Garonne (1924-1925), il S’inscrit à l’Université de Bordeaux (Gironde) où il obtient une licence ès-lettres classiques. Il prend l’habit à Pont l’Abbé d’Amoult (Charente-Maritime) le Il février 1939. Il est mobilisé au cours de l’été (1939-1941). Revenu au noviciat en novembre 1941, il fait profession le 8 septembre 1942, sous le nom de Frère Marcel. Il accomplit une année de philosophie à Toulouse (Haute-Garonne) de 1942 à 1943, et une autre à Layrac (Lot-et-Garonne), de 1943 à 1944. Il gagne ensuite le scolasticat Saint-Augustin à Lormoy (Essonne) où il prononce ses vœux perpétuels le 8 septembre 1945. En 1946, il doit interrompre ses études de théologie pour être soigné au sanatorium de Thorenc (Alpes-Maritimes). Il achève l’étude de la théologie à Layrac où il est ordonné prêtre le 21 février 1948. Professeur de Lettres. Alors commence pour le P. Marcel une belle carrière d’enseignement où s’affirme sa valeur. Professeur de 3ème d’abord à l’alumnat de Cavalerie (Dordogne), de 1948 à 1951, il est ensuite une brillant professeur en classe de lère au collège de Tarbes (Hautes-Pyrénées), de 1951 à 1966, enfin à Agen, de 1966 à 1980, où lui-même a été formé. Ce qu’est son enseignement, ses anciens élèves en témoignent volontiers et nombreux gardent du Père le souvenir d’un maître exceptionnel. Il est manifestement doué pour cette fonction, bien que n’étant pas un intellectuel pur. Aumônier de scouts et amoureux de la montagne, A.A il a grande joie à faire des escalades dans les Pyrénées et il exerce dans ce cadre ses qualités d’effort, d’audace et de volonté. Ce sont les meilleures années de sa vie, suivies d’une période sombre de douze ans. Archiviste à Rome. En septembre 1980, le P. Hervé Stéphan, soucieux de donner un remplaçant au P. Pierre Touveneraud décédé en décembre 1979, lui demande d’accepter le service des archives et de la documentation à Rome. « Ses habitudes de travail, l’étendue de ses connaissances font espérer qu’il peut rendre dans cette fonction les plus éminents services. Ses débuts sont heureux » (1). Mais très vite commence une crise de santé très éprouvante. A l’automne 1981, le P. Marcel est opéré à Rome d’un hématome au cerveau et, quelques mois plus tard, il retourne en France pour un traitement psychiatrique et un temps de repos. il souffre d’une grave dépression nerveuse, accompagnée de crises d’anxiété et de dévalorisation personnelle. Après un séjour dans une clinique toulousaine, il va se reposer à Layrac où il s’ennuie et regrette Rome. En juin et en août 1982, il retourne en clinique à Toulouse. Le 14 décembre, le psychiatre qui le suit estime qu’il peut reprendre ses activités normales. C’est alors le retour à Rome. A la fin du mois de juillet 1983, le P. Firmino Greci le conduit en Auvergne pour se reposer chez sa sœur, mais le P. Marcel tient à retourner à Rome: il veut y demeurer et y mourir. Son état est tel que le P. Firmino, que le Père Marcel appelle non sans humour son dernier recours, doit rester auprès de lui et le ramener au bout de quelques jours. Le P. Marcel passe donc encore 4 ans à Rome. Attendre en silence. En 1987, tout se gâte à nouveau. Au début de novembre, il est à la maison provinciale à Paris. On fait tout pour le sortir de la nuit. Il revoit Lormoy, Longpont, les ruines de Montlhéry, Port- Royal des Champs. Rien ne l’intéresse. Lorsqu’il parle, c’est par monosyllabes. Avant la fin du mois, il s’envole pour Toulouse-Blagnac d’où le P. Bernard Lemasson le conduit à la clinique de Balma. Il y subit une nouvelle intervention chirurgicale. Lorsqu’il revient à Layrac, le malade est devenu muet. Plus de dialogue possible, plus de conversation. Tout cela aboutit à la crise finale qui dure un mois et qu’il passe à Bordeaux, à l’hôpital Pellegrin. Il est aux soins intensifs, inerte, assisté pour la respiration, surveillé par divers appareils, physiquement incapable de parler. On peut dire qu’il a beaucoup souffert, moralement, de voir ainsi diminuer toutes ses capacités, réduit à un isolement complet. Triste et taciturne, il est devenu muet. Il meurt à Bordeaux, à l’hôpital, le Jeudi saint 8 avril 1993. Les obsèques sont célébrées à Layrac, le Samedi Saint 10 avril. D est inhumé dans la concession de l’Assomption au cimetière de Layrac. (1) D’après l’homélie du P. Farne, le jour des obsèques du P. Marcel Recours.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 90-93. Assomption-France, Nécrologie années 1992-1993, p. 265-266. Lettre du P. Marcel Recours au P. Alphonse Picot, Tarbes, 19 juin 1962. Dans les ACR, du P. Marcel Recours, deux correspondances (1948 et 1962), un dossier sur le nom de la Congrégation (1980). Notices Biographiques