Marcellin (Joseph Aurèle Renald) PARENT – 1901-1965

New York, 1958.
« Le Père Marcellin Parent ne peut comprendre que le grand responsable de
son envoi au Canada et de son retrait de Fiskdale, c’est le P. Marcellin
ILii-même. Le Père se trouve à Québec où il rend quelques services pendant
les beaux jours. L’hiver promet d’être assez difficile. De fait il a
tellement peur des neiges du Québec qu’il en fait une maladie. Voilà
pourquoi, afin de lui trouver un poste, j’accepte de le laisser partir pour
aider un curé en Floride. Toutes les démarches ont été entreprises par moi,
seule la
réalisation de ce projet dépend de votre autorisation. L’endroit choisi est
St Patrick’s Church, Gainesville (Floride). Ce curé
à le soin des catholiques de l’Université of Florida qui se trouve sur son
territoire et il a, en plus, une autre chapelle à desservir. Il demande de
l’aide pour six mois et plus, si nous pouvons l’accommoder. Les conditions
sont bonnes puisqu’il accepte de donner les honoraires d’un vicaire et de
financer les frais de voyage du Père. Le Mexique lui est interdit car il ne
sait pas l’espagnol. Il ne peut endurer l’hiver canadien. Pour l’instant il
ne faut pas songer à
Worcester ou New York pour lui. Ce poste répond à ses aspirations de
ministère ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province d’Amérique du Nord. Le deuxième religieux Américain. Né le 5 avril 1901 à North Dartmouth (Massachusetts), au diocèse de Fall River, Joseph- Aurèle-Renald commence sa scolarité à l’école paroissiale Sainte-Anne à New-Bedford et la poursuit au collège de l’Assomption de Worcester (1916-1924). Il prend l’habit le 31 octobre 1924 à Taintegnies en Belgique, sous le nom de Frère Marcellin et y prononce ses premiers voeux le ler novembre 1925. Ayant déjà étudié la philosophie à Worcester, il entreprend après son noviciat ses études de théologie à Louvain (19?5-1929). Profès perpétuel le 6 novembre 1928 à Louvain, il y est ordonné prêtre le 9 juin 1929. Il est le deuxième américain des U.S.A. à devenir religieux assomptionniste, après le P. Louis Robert (1897- 1929). En 1923, la Congrégation s’organise sous le régime des Provinces. Les maisons de formation, noviciat et scolasticat, restent provisoirement communs à tous les jeunes religieux, en attente d’un développement futur qui permettra à chaque Province de devenir autonome. Les premiers religieux américains et canadiens sont donc formés durant ces années 1923-1927, pour le noviciat, à Taintegnies et, pour le scolasticat, à Saint-Gérard (philosophie) et Louvain (théologie). Les condisciples des futurs Pères Louis Robert et Marcellin Parent ont eu l’impression qu’ils avaient affaire à des éléments de choix et qu’ils étaient comme de beaux blocs de pierre prêts à être modelés et sculptés. Le P. Marcellin bénéficie pour sa formation religieuse de deux maîtres expérimentés, le P. Savinien Dewaele au noviciat et le P. Léonide Guyo au scolasticat. Le premier semble souvent heureux au terme de son ouvrage; le second, plus exigeant, marque généralement davantage les efforts à développer que les progrès enregistrés. A.A Les débuts du Frère Marcellin dans la vie religieuse ont été durs. Il souffre d’abord du total dépaysement. Le noviciat de Taintegnies est alors installé dans des bâtiments vétustes, destinés primitivement à une fabrique de bière, devenu en 1890, selon les termes des gens du crû, une ‘fabrique à curés’. Peu après son arrivée à Taintegnies, le Frère Marcellin a une crise nerveuse avec larmes qui, heureusement, grâce à la solidité de sa vocation, ne dure pas. Il s’enrhume très facilement dans cette construction baroque qui n’a pas de chauffage central et où, pour se rendre à la chapelle et au réfectoire, il faut passer par l’extérieur. Le désir de se sanctifier et de se dévouer un jour à Worcester est sa grande force. En passant du noviciat de Taintegnies au scolasticat de Louvain, le Frère Marcellin ne se révèle pas d’un tuf aussi facilement malléable que le souhaite son supérieur. Le P. Léonide Guyo est l’homme de la Règle. Le Frère Marcellin, dorénavant habitué à sa communauté européenne, aime s’entretenir avec ses confrères, même en dehors des temps de récréation. Il manque donc au silence régulier, ce qui attire sur lui l’attention sourcilleuse de son supérieur prompt à lui faire des reproches et ce qui lui vaut des remarques correctrices. Comme prêtre, le P. Marcellin commence par exercer son apostolat auprès de la jeunesse de Worcester comme il l’a tant désiré. Il fait à Worcester trois séjours (1929-1936; 1944-1955 et 1959-1965). On le demande comme professeur à Nîmes (Gard), de 1936 à 1940. La guerre le chasse à temps pour pouvoir rentrer aux U.S.A. L’obéissance lui assigne un poste de vicaire à la paroisse Notre-Dame de Guadalupe (1940-1944): il y fait l’apprentissage du ministère paroissial, ce qui le prépare à devenir le premier curé assomptionniste de Fiskdale (1956-1958). Au bout de deux ans, le Provincial, le P. Henri Moquin, lui fait prendre un temps de repos d’abord à Québec (Canada), puis à Gainesville en Floride (1958-1959). La santén du P. Marcellin ne se remet plus: l’inactivité lors de son dernier séjour à Worcester lui est pénible. Il meurt prématurément, le 3 juin 1965, à 65 ans, au collège de Worcester. Le P. Laberge dans la cérémonie des funérailles sait rappeler en termes fraternels les deux traits de son confrère, le P. Marcellin, qui ont construit sa personnalité. l’amour de la Congrégation et l’esprit d’obéissance.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. Janvier 1966, p. 123-124. Assumption, summer 1965, vol. 26, n. 3. Assumptionists Deceased in North America, 1995, p. 6. Lettre du P. Henri Moquin au P. Wilfrid Dufault, New-York, 2 octobre 1958. Du P. Marcellin Parent dans les ACR, c .orrespondances (1958-1963), rapports sur Fiskdale (1956-1957) . Le P. Marcellin Parent a écrit plusieurs articles dans l’Assomption de Worcester (1946-1951). Notices Biographiques