Marie-Adelphe (Joseph-Adolphe) HAY – 1909-1993

Mobilisé, 1930.

Nancy, 8 mai 1930.

«. Un petit mot seulement pour vous demander un petit service.

Nouvellement arrivé de Saint- Gérard à Nancy, je me trouve tout à fait en
dehors de la famille, même pas un camarade avec moi.

Comme vous avez l’habitude d’envoyer les revues de la Bonne Presse aux
jeunes religieux soldats, dispersés dans tous les coins de la France, j’ose
vous demander de me rendre ce petit service.

Les revues de la Bonne Presse me relieront un peu à la
famille, et je serais très content de les lire dans mes moments de loisir.

Marie-Adelphe.

Adresse: Elève caporal Hay,
26ème régiment d’infanterie,
10ème compagnie, Caserne Thiry, Nancy (Meurthe-et- Moselle) ».

Lettre à la Dispersion, 1930, n° 355, P. 160.

Religieux de la Province de France.

Un Lorrain, deux cultures.

Joseph-Adolphe Hay est né le 9 février 1909 à Oeting près de Forbach en Lorraine, alors allemande. Après ses études à l’école primaire de son village, il entre en 1920 à l’alumnat de grammaire Sainte-Jeanne d’Arc de Scy-Chazelles (Moselle), ouvert en 1919 grâce à la bienveillance de Mgr Jean-Baptiste Pelt, nommé évêque de Metz en avril 1919, et du député Robert Schuman, voisin et ami de l’Assomption. De 1924 à 1926, Joseph fait ses humanités à l’alumnat de Notre-Dame du Rosaire de Miribel-les Echelles (Isère). Il prend l’habit à Saint-Gérard en Belgique, le 31 octobre 1926, sous le nom de Frère Marie-Adelphe. Il fait sa première profession à la maison Saint-Jean de Scy- Chazelles, le 6 novembre 1927. Il retourne à Saint- Gérard, devenu maison de philosophie (1927-1930), accomplit son service militaire à Nancy (Meurthe- et-Moselle), de 1930 à 1931. Puis ce sont trois années de théologie à Louvain où il prononce ses v?ux perpétuels, le 15 août 1932. Plutôt timide et effacé, judicieux et de bonne volonté, il a le profil d’un bon professeur dans un alumnat de grammaire, note le P. Zéphyrin Sollier, Provincial de Lyon. Le Frère Adelphe termine sa théologie à Lormoy (1934-1935) où il est ordonné prêtre le jour de Noël 1934.

Ministères.

Bénéficient de la présence et de l’action apostolique du P. Marie-Adelphe les communautés: de Scherwiller (Bas-Rhin), de 1935 à 1938 durant lesquelles il est professeur d’allemand et économe; très proche des élèves, il est apprécié dans sa double responsabilité; de Nozeroy (Jura), durant les années 1938 à 1945, où il est économe au noviciat et à l’alumnat qui s’y replie pendant la guerre; porteur de la lumière du Christ pour les alumnistes,

il rayonne par son sourire et son affabilité paternelle; de Scy-Chazelles alumnat, de 1945 à 1934 où il est à nouveau professeur, puis de Vellexon, alumnat Etienne Pernet, (Haute-Saône), de 1954 à 1958. Il revient à l’alumnat de Scy-Chazelles, de 1958 à 1968 où il remplit les fonctions de professeur et d’économe, parfois les deux à la fois. De 1968 à 1980, le P. Marie- Adelphe est nommé à la maison de Strasbourg (Bas-Rhin), Bld de l’Orangerie. Après 32 ans au service des vocations, il est économe de cette résidence qui connaît pendant cette période de nombreuses évolutions et transformations: maison d’étudiants, foyer pour jeunes (1973), noviciat et maison d’études pour jeunes religieux et aspirants à la vie religieuse. Les ‘anciens’ se souviennent de sa ferveur au jeu de la belote où son partenaire, compte tenu de la vivacité de caractère du P. Marie-Adelphe, a intérêt à le faire gagner et ses adversaires à perdre les parties! Il assure, pendant plusieurs années, l’aumônerie à la communauté toute proche des S?urs du Bon Pasteur et la présence d’un prêtre catholique dans une clinique à direction protestante. De 1980 à 1993, le P. Marie-Adelphe est affecté à la maison de repos de Saint-Sigismond (Savoie) où il est nommé à partir de septembre 1980.

Au soir de la vie.

De constitution plutôt robuste, il y connaît de bonnes années, sans problèmes de santé, mise à part l’implantation d’une prothèse de la hanche qui l’amène à marcher habituellement avec une canne. Les difficultés surviennent du fait de troubles vasculaires qui marquent son comportement: difficultés d’attention et de concentration (1). Le P. Marie-Adelphe, redevenu dans ses dernières années le P. Joseph, est hospitalisé à Albertville au soir du 1er mai 1993 à la suite d’un malaise. Il est victime, le surlendemain, d’un accident vasculaire cérébral. Après trois semaines de traitement, il est transféré à l’hôpital de Saint-Pierre d’Albigny où il décline progressivement avant de s’éteindre au matin du 22 juillet, dans sa 85èrne année. Il est inhumé le 27 juillet.

(1) D’après des notes écrites du P. Albert Heckel qui a beaucoup facilité la rédaction de cette notice.

Bibliographies

?Bibliographie et documentation:

Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 108-109. Assomption-France, Nécrologie années 1992-1993, p. 275-276. Rhin-Guinée, 1960, n° 20, p. 4 (Jubilé sacerdotal, texte reproduit du Républicain Lorrain du 1er mars 1960).