Religieux de la Province de Lyon.
Une vocation éprouvée.
C’est en Alsace, alors allemande, à Brumath (Bas- Rhin), à la veille de la première guerre mondiale, que naît Albert-Louis Mathis le 29 juillet 1914. Il grandit au sein d’une famille qui compte 7 enfants. Il perçoit de bonne heure l’appel du Seigneur auquel il va répondre avec générosité et persévérance. Il commence des études à l’alumnat de Scherwiller (Bas-Rhin) en 1928 et poursuit à Miribel-les- Echelles (1931-1933). Mais de nombreuses difficultés se mettent sur son chemin. Il commence un temps de noviciat à Nozeroy comme novice de chœur; il pense suivre sa voie en gagnant la Trappe de Cîteaux (Côte D’Or). Il renonce à cet essai de vie monastique, pour raison de santé. En 1937 il est accueilli surveillant-laïc à l’orphelinat de Douvaine (Haute-Savoie), dirigé alors par le P. Christophore Figuet. Le 8 décembre 1940, Albert-Louis recommence un temps de noviciat à Nozeroy (Jura), cette fois comme Frère convers sous le nom de Frère Marie-Albert; mais la guerre perturbe sa vie: il doit gagner l’alumnat de Cavalerie (Dordogne) où le P. Casimir Romanet est chargé d’animer un ‘noviciat de repli’. Le Frère Marie-Albert prononce ses premiers vœux, le 9 décembre 1941 à Cavalerie. Le 8 décembre 1944, il prononce ses vœux perpétuels à Douvaine où il exerce ses activités parmi les jeunes qu’il aime et auprès desquels il se sent de plain-pied. Il développe sur les jeunes un grand ascendant, s’occupant d’eux 24 heures sur 24, au dortoir, au réfectoire, aux récréations, en étude. Pendant qu’ils sont en classe, le Frère Marie-Albert prépare leurs jeux. Sévère sans doute, mais juste, il se montre inégalable dans cette forme de présence auprès des enfants. Dans la conduite des travaux manuels, pour l’entretien de la maison et des champs de la propriété,
il obtient plus qu’aucun autre surveillant. Il monte de fréquentes séances récréatives en collaboration avec le P. Jérôme Diebold. Quand une représentation théâtrale est prête, il n’hésite pas à la faire donner jusqu’à neuf fois dans les salles paroissiales des paroisses environnantes. Il sait organiser également les kermesses de l’orphelinat avec quête de lots, ordonnance des jeux et des stands. Il se charge également du placement des enfants dans les familles bénévoles qu’il contacte. Enfin comme quêteur, il procure à la maison des subsides importants.
Après Douvaine, Bône et Mongré.
Après l’orphelinat de Douvaine (1937-1956), deux collèges bénéficient de la présence du Frère Marie-Albert, Mongré (Rhône) et Bône en Algérie. Après une année à Mongré (1956-1957), le Frère s’embarque pour l’Algérie, alors française. Il est gardien et fournisseur de la ’boutique’: on appelle ainsi la dépense où les élèves du collège d’Alzon se fournissent aussi bien en cahiers, en chocolat, en porte-plumes qu’en papillotes. Tout se vend au détail. Le Frère y devient aussi habile en commerce qu’un Djerbien ou un Maltais chevronné. En septembre 1963 on doit dire adieu aux petits ‘loupiots bônois’ qui ne jurent que par la ’boutique du P. Mathis, car le vent de l’histoire a tourné. Le Frère Marie-Albert retrouve le collège de Mongré (1963-1963) avec la plupart des rescapés du collège de Bône qui trouvent emploi au collège de Villefranche-sur- Saône. Les activités du Frère sont nombreuses et diverses. Il exerce un véritable ministère de la parole. Bien qu’il n’ait pu être prêtre, il sait faire sentir aux élèves la joie profonde d’appartenir à Dieu. Il leur fait découvrir la vie mystérieuse et riche de la famille divine. Le 15 octobre 1969, à cause de ses ennuis cardiaques, le Frère Marie-Albert est conduit à Lorgues (Var). Il aime participer à des pèlerinages. Le dimanche 27 juillet 1975 au matin, alors qu’il est attendu pour l’animation liturgique en l’église paroissiale, il est trouvé étendu sur son lit, sans vie. Les obsèques du Frère Marie-Albert sont célébrées à Brumath, le 31 juillet, en présence de sa vieille maman.
Bibliographies
Bibliographie et documentation, Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 14. Lyon-Assomption, mars 1976, n° 49, p. 22-24. Sur l’orphelinat de Douvaine, se reporter au bulletin Missions des Augustins de l’Assomption, 1954, n° 28, p. 57-61. Sur le collège de Mongré, se reporter à la revue L’Assomption et ses auvres, 1952, n° 493, p. 7-8 et Missions des Augustins de l’Assomption, 1952, n° 17, p. 41-42. Sur le collège de Bône (Annaba), se reporter aux Actes du colloque sur la mission à l’Assonption et à la conférence sur les Assomptionnistes en Tunisie (1934-1964) et en Algérie (1949-1963), novembre 2000.