Religieux de la Province de Lyon.
Un enfant du Voironnais.
Louis est né le 25 novembre 1894 à Moirans dans l’Isère, région pour laquelle il garde toute sa vie un profond attachement malgré ses migrations. En 1905, il entre à l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) où il reste jusqu’en 1912, y accomplissant toutes ses études secondaires. Le 30 août 1912 il se rend au noviciat de Limpertsberg au Luxembourg où il prend l’habit le 8 septembre suivant sous le nom de Marie-Alype. Le P. Antoine de Padoue Vidal est le maître de novices. Fr. M.-Alype y prononce ses premiers vœux le 8 septembre 1913. A partir de 1915, sur place, il s’adonne en autodidacte aux études de philosophie et ce n’est qu’en septembre 1918 qu’à Louvain il peut entreprendre des études ‘régulières’ de théologie, interrompues de mars à septembre 1919 par les obligations militaires. Le 23 juillet 1923, il est ordonné prêtre à Louvain par Mgr Nicotra.
Les trois grandes ‘causes’ de sa vie : Roumanie, Malestroit et Rome.
Le P. M.-Alype fait ses premières armes d’enseignant en Turquie, à Koum-Kapou (1923- 1924) et Kadi-Keuï (1924-1925). Puis c’est la fondation de la Mission de Roumanie qu’il sert pendant 25 ans, à Beius tout d’abord où il est supérieur local (1925-1931), assistant (1931- 1934) et Bucarest à partir de 1934 où il devient supérieur de toute la mission en 1935. Il porte tous les soucis de la construction, rue Christian Tell. Homme de grande culture, il traduit les poésies d’Eminescu et trouve le temps de rendre de grands services à la nonciature comme secrétaire, ce qui lui vaudra la remise de la distinction ‘Pro Ecclesia et Pontifice’. En 1948, il est encore nommé délégué provincial pour la Roumanie, mais il doit quitter le pays en 1950.
Rentré à Paris, il est chargé de l’Archiconfrérie de Notre-Dame de l’Assomption et de la revue ‘Unitas’ (1950-1954). En 1953, il connaît une première alerte cardiaque. Ses nombreuses prédications le mettent en 1951 en relation avec le couvent des Augustines de Dieppe qui lui font connaître Malestroit, il en devient aumônier en 1954 et est nommé postulateur officiel de la cause de M. Yvonne-Aimée de jésus (1934-1960). Il publie en 1955 la biographie de cette religieuse connue pour ses faits de vie extraordinaires. En 1960, il gagne Vannes où il est chargé de la postulation d’une autre cause, celle de la fondatrice des Soeurs de la Charité de Sainte-Louise (1960-1962), Mme Molé. Il effectue un voyage au Canada dans ce but (1961).
En 1962, il est nommé à la communauté de Rome: le P. Wilfrid Dufault lui demande un certain nombre de travaux de recherche pour la mission d’Orient, mais très vite il est sollicité à nouveau par la postulation de Mme Molé, une communauté des Sœurs de la Charité étant fondée à Rome. Il leur rend le service d’un ministère quotidien. Il souffre toujours du cœur et d’artérite. En 1965, une opération bien conduite le sauve d’une menace d’amputation. Confrère agréable en communauté, modeste, pacifique et pacifiant, il gagne l’estime de tous par sa joie et son sens du service qui traduit bien sa délicatesse de cœur. Volontiers poète, il versifie selon la poétique classique pour agrémenter les fêtes de famille. Malgré une voix devenue sourde, il anime pour ses confrères les temps de retraite mensuelle.
Une mort inattendue pour son entourage, pressentie par lui-même.
A la fin du mois de mai 1966, le P. M.-Alype quitte Rome pour passer l’été en France selon ses habitudes. Il se rend en voiture le 14 août chez sa sœur qui tient la maison de repos des prêtres fatigués du diocèse de Grenoble à Méaudre sur le plateau du Vercors (Isère). Le 16 août, après le repas, il se retire pour sa sieste. Il est trouvé mort sur son lit, quelques heures après. Il est inhumé au cimetière de Moirans, son pays natal, dans le caveau familial.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. janvier 1967, p. 175-176. L’Assomption et ses œuvres 1967, n° 550, p. 12-13. Assomption 66, n° 8, p. 42. Lyon-Assomption, supplément novembre 1966, 8 p. C’est le P. Barral qui a écrit la biographie: ‘Au service de Jésus, Roi d’Amour’ (biographie spirituelle de M. Yvonne-Aimée de Jésus, Malestroit 1955), sous la dictée de Mgr Picaud. Rome ordonna que le livre soit retiré de la vente. Les archives contiennent des lots importants de correspondance du P. Barral, entre 1915 et 1950, des rapports, articles, dossiers d’activité de Roumanie principalement. Il s’est occupé de la rédaction de la revue ‘Observatorul’.