Marie-Bertrand (Jean) RAMOND – 1904-1992

Paris, 1964.
« Après une dernière mise au point au Sénat, avec un groupe de
parlementaires-maires, je viens vous demander un grand service sur la
suggestion du P. Justin Munsch. La semaine prochaine se tient à Rome le
Congrès des communes d’Europe, avec 6.000 participants inscrits dont près
d’un millier de français. Le groupe des parlementaires et élus locaux dont
je m’occupe a envisagé d’organiser entre membres catholiques des divers
pays une réunion de prière commune, suivie d’une réunion de discussion avec
audience du pape. Le nonce a promis d’intervenir pour
obtenir l’audience. Restent à obtenir une place assez vaste pour la messe
si possible à Saint-Pierre, à 9 heures, et une salle pour la réunion. La
chose est importante, car nous voudrions jeter les bases d’une sorte de
réseau international
de responsables qui par la suite pourraient préparer ensemble des
manifestations d’allure internationale. Cela avait été le vœu explicite de
Pie XII, lors du centenaire de Lourdes. J’ai retenu un billet d’avion. Je
me rendrai à Tor di Nona pour retenir une chambre. Il y a déjà au programme
une réception à l’ambassade de France. J’espère trouver des Pères parlant
allemand et anglais ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de France. Dans l’apostolat des sanctuaires et pèlerinages. Baptisé Dominique Donatien Jean-Marie, Jean Ramond est né le 6 août 1904 à Préchac (Hautes- Pyrénées). Après ses études primaires dans son village natal, il quitte le versant français des Pyrénées pour se rendre en 1916, à l’âge de 12 ans, à Elorrio au Pays basque espagnol. Il y effectue ses études de grammaire de 1916 à 1919 avant de se rendre à Vinovo (Italie) pour ses études d’humanités (1919-1921). Au terme de ses études, il entre au noviciat le 4 novembre 1921 à Saint-Gérard en Belgique où il prononce ses premiers vœux une année plus tard, le 5 novembre 1922, sous le nom de Frère Marie-Bertrand. Après deux années de philosophie à Saint-Gérard (1922-1924), deux années de service militaire à Toulouse (Haute- Garonne), de 1925 à 1927, il commence ses quatre années de théologie à Louvain en Belgique (1927- 1931) où il fait sa profession perpétuelle le 23 octobre 1928 et où il est ordonné prêtre le 31 mai 1931. À la rentrée de septembre 1931, il est nommé professeur de 6ème au collège Saint-Caprais à Agen (Lot-et-Garonne) où il va rester 16 ans, jusqu’en 1947. En septembre 1947, il est nommé supérieur de l’orphelinat toulousain de la Grande Allée, que les Assomptionnistes dirigent depuis 1924. Il y reste 6 années, de 1947 à 1953, se consacrant entièrement à sa fonction et en oeuvrant pour la rénovation de l’institution. C’est ainsi qu’il obtient des autorités de tutelle la transformation de l’établissement en deux sections, l’une demeurant au service des orphelins et des cas sociaux, l’autre s’ouvrant aux enfants en difficultés scolaires et présentant des troubles caractériels. En 1953, les supérieurs lui confient la direction de l’Association Notre-Dame de Salut, charge qu’il assume jusqu’en 1958, date à laquelle le P. René Le Boullec lui succède. A.A Il reste à la communauté de la rue François ler à Paris pour animer le Centre de Documentation des Pèlerinages qu’il a créé à la suite d’une circulaire adressée de Rome aux évêques du monde entier, à l’occasion de l’année mariale de 1954, demandant de faire connaître les sanctuaires à la Vierge. Loin de borner sa recherche aux seuls sanctuaires de la Vierge, U l’étend à tous les sanctuaires, d’où le titre plus général qu’il donne à son Centre: Centre de documentation des sanctuaires et pèlerinages. Pour faire connaître ces sanctuaires, ü lance la publication, Sanctuaires et Pèlerinages, qui paraît de mai 1955 à 1965 (1). En 1969, à cause de ses difficultés pulmonaires, le P. Marie-Bertrand qui va reprendre son prénom de Jean vient se soigner dans son pays natal. Il rend divers services à ses confrères jusqu’à ce que, en 1971, Mgr Donze, évêque de Tarbes et Lourdes, vienne le solliciter pour animer le Bureau de Presse du sanctuaire, créé à la demande des journalistes. Lors de l’inauguration de ce bureau, le 4 août 1971, Mgr Donze le présente ainsi: « Il fallait trouver un responsable qui prendrait en charge un tel centre. C’est alors que la Providence et la Vierge nous sont venues en aide et nous ont fait trouver le P. Jean Ramond. Il était préparé à cette tâche par son attachement à Lourdes où il accompagna tant de pèlerinages ». Le P. Jean exerce cette tâche avec fierté, toujours disponible pour les nombreux journalistes qui viennent en reportage à Lourdes. En 1986, il reçoit la médaille vermeil de la ville de Lourdes. « C’est le signe de reconnaissance que la ville de Lourdes offre au Père, pour les services qu’il a rendus d’une manière si efficace et si constante, pour les excellentes relations aussi qu’il a su établir entre la ville et les sanctuaires, assurant entre eux un lien solide et amical » écrit le journal de la Grotte. En 1987, il accepte, avec l’accord des supérieurs, de se retirer à la Maison Saint-Thomas d’Aquin où, grâce à la bienveillance du diocèse, il vit jusqu’à sa mort le 28 mars 1992. Le corps du P. Jean Ramond est inhumé dans son village natal, à Préchac. (1) De 1955 à 1965, la revue publie 39 numéros. La collection comporte aussi une carte des principaux sanctuaires de Notre-Dame publiée en 1954, un numéro-double (40-41) comprenant les tables de la revue et édité en 1968.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 63-64. Assomption-France, Nécrologie années 1992-1993, p. 250-251. Lettre du P. J. Ramond au P. Rémy Munsch, Paris, 7 octobre 1964. Jean Pélissier, La Croix, 19-20 février 1961, article sur l’action pastorale des Recteurs des Centres de pèlerinages. Dans les ACR, du P. Jean Ramond, rapports sur Toulouse (1948-1953), correspon- dances (1926-1973). on doit au P. Ramond la revue Sanctuaires et Pèlerinages (1955-1965), des articles dans le Trait d’Union de Notre-Dame de Salut et dans le Journal de la Grotte (Annales de Lourdes). Notices Biographiques