Religieux français.
Frère du P. Calixte.
Jean-Marie est né le 5 janvier 1884 à Vielle- Adour, près de Lourdes (Hautes-Pyrénées) dans une famille très proche de l’Assomption: Des 5 enfants, une fille devient Petite-Sœur de l’Assomption, un frère aîné est religieux de l’Assomption, le P. Calixte, et Jean-Marie, également prénommé Aquilin, prend le même chemin en novembre 1896 lorsqu’il entre à l’alumnat du Breuil (Deux-Sèvres). En 1899, il arrive à Saujon (Charente-Maritime) pour ses classes d’humanités. Il prend l’habit au noviciat de Louvain le 18 septembre 1901 sous le nom de Fr. Marie-Calixte, en souvenir de son frère décédé au mont Carmel en 1898. Louvain à l’époque regroupe trois communautés distinctes dans un grand couvent: le noviciat, le scolasticat de philosophie et le théologal. Doué comme son frère d’une belle voix et servi par un grand talent musical, le Fr. Marie-Calixte est pourvu d’un caractère doux, affable, réservé, mais toujours alerte et gai. Après ses premiers vœux en septembre 1902, il part pour le noviciat de Phanaraki (Turquie) où il prononce ses vœux perpétuels le 27 septembre 1903 et où il commence ses études de philosophie. En 1903, il est employé à l’enseignement à Ismidt, au centre de l’Anatolie, il y reste 3 ans (1905-1908) au terme desquels il va à Jérusalem pour ses 4 ans de théologie. Un de ses plus grands plaisirs, à l’occasion des excursions bibliques et archéologiques, c’est de s’adosser au dos d’un olivier pour exécuter quelques morceaux de son vaste répertoire musical. Il est ordonné prêtre le 9 juillet 1911 et prend le chemin du retour en France, par bateau avec escales au Caire, à Alexandrie, à Naples et à Rome. Là l’obéissance le dirige sur le collège franco-américain de Worcester aux U.S.A (1912-1913) et le fait revenir prestement à Louvain où l’on a besoin d’un professeur de philosophie (1913- 1914).
Mort au champ d’honneur, du côté de Verdun.
Mobilisé en août 1914, le P. Marie-Calixte est versé dans le 49ème régiment d’infanterie appelé au combat dans l’Aisne. Il fait parvenir à la Lettre à la Dispersion ou à l’Assomption aux armées de nombreux témoignages sur sa vie militaire et sur son courage à promouvoir dans les rangs des poilus l’Archiconfrérie de prière au Sacré-Coeur. On le revoit une dernière fois pour Pâques 1916 à Paris, rue Camou: c’est lui qui chante les offices, notamment un Exultet triomphant, chez les Petites-Sœurs de l’Assomption, rue de Grenelle. De retour dans sa Compagnie, on ne reçoit plus rien de lui pendant de longs mois. Engagé dans les combats furieux de Verdun, il est porté disparu vers la fin mai 1916, après avoir été signalé blotti dans un trou d’obus. Ce n’est qu’en juillet 1918 qu’un confrère de combat, l’abbé Laminetti, fait parvenir à l’Assomption quelques restes funèbres découverts dans les abris de Thiaumont, dont le bréviaire du P. Marie-Calixte portant son nom, une étole et une burette. Sans doute a-il été tué et enterré en pleine bataille par un obus de gros calibre le 25 mai 1916, Il est donc inhumé dans un des ossuaires de la région de Verdun, victime de cette ‘dette du sang’ par lequel le clergé et les congrégations religieuses françaises allaient d’une certaine manière, après ce grand conflit, retrouver le sol public de leur pays.
Hélas! Nous savions bien que son unique envie
Etait de se donner à tous jusqu’à la mort. Lui qui fut un exemple, un prêtre, un réconfort, Aux moments les plus durs de la grande offensive, Est mort obscurément. Mais que son nom survive Dans tous les cœurs et les esprits qu’il a formés
Dans ces murs qu’autrefois il avait animés de son ardeur joyeuse, aimable, exubérante.
Bibliographies
?Bibliographie et documentation:
Lettre à la Dispersion 1916, n° 390, p. 689-690; 1918, n° 522, p. 33-34; n° 535, p. 242- 243; 1919, n° 569, p. 271. Polyeucte Guissard, Portraits assomptionnistes, p. 343-356. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Caudefroy. Le P. M.-Calixte a donné à la Lettre à la Dispersion et à l’Assomption aux armées de nombreuses chroniques de sa vie militaire entre 1914 et 1916.