Marie-Clément (Joseph) STAUB – 1876-1936

Méditation.

« Mes chères enfants,
Dans la tète et le coeur que le bon Dieu m’a donnés, je rêve pour notre
chère famille de Jeanne d’Arc bien des choses.

Une de ces choses, ce serait d’infuser à notre Institut l’esprit
liturgique, de faire de votre vie une vie essentiellement liturgique.
Liturgique dans ses sources, dans ses aliments, dans sa piété, dans ses
prières, dans ses inspirations.

Je voudrais pétrir vos âmes dans ce levain sacré pour les gonfler, les
soulever, les
élargir avec cette force sacrée, et en faire des âmes profondément
liturgiques.

La liturgie, quel beau fleuve où nous pouvons nous désaltérer! Que ce soit
votre bonheur d’en vivre, en attendant qu’elle nous
conduise à la liturgie du ciel ». P. Marie-Clément Staub, Nos méditations,
tome 1, p. 1. Texte repris dans Nos Constitutions, Sœurs de Jeanne d’Arc de
Québec, édition Maison-Mère, Sillery-
Québec, 1982, chapitre IV Vie de prière, P. 12.

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Paris. Un héritier fondateur. Né le 2 juillet 1876 à Kaysersberg (Haut-Rhin), pays natal du célèbre docteur Schweitzer, Joseph Staub apprend de bonne heure dans son milieu familial alsacien, pauvre et foncièrement catholique, les exigences du renoncement et de l’ascèse qui font les âmes fortes. Elève aux alumnats de Mauville (Pas-de-Calais) et de Taintegnies (Pas-de-Calais), de 1890 à 1894, il accomplit ses humanités à Clairmarais (1894-1896). Le 8 septembre 1896, le P. Vincent de Paul Bailly lui donne l’habit de l’Assomption, sous le nom de Frère Marie-Clément, au noviciat de Livry (Seine-Saint-Denis) où il fait profession, l’année suivante, le 8 septembre 1897. Le jeune novice y prononce également ses vœux perpétuels, le 8 septembre 1898, entre les mains du P. Emmanuel Bailly. Les études de philosophie du Frère Marie-Clément se déroulent à Rome (1898- 1900). De 1901 à 1902, il commence ses études de théologie à Louvain pour les terminer à Rome (1902-1904) où il est ordonné prêtre le 19 mars 1904, après avoir obtenu le grade de docteur dans les deux disciplines. Sous-prieur au noviciat de Louvain (1904-1906), il passe maître des novices des Frères coadjuteurs à Gempe (1906-1909). Après une année à Londres où il s’adonne à un apostolat de prédication (1909), il est envoyé au collège de Worcester aux U.S.A. (1910-1917). Il a fait la rencontre en Europe de Mme Edith Royer qui l’a entretenu de sa vision du Sacré-Cœur, expérience décisive à partir de laquelle il oriente sa vie en faveur de la propagation de cette dévotion. En 1912, il procède à l’érection du Centre américain de l’Archiconfrérie de prière et de pénitence dans l’église Notre-Dame de l’Espérance à New York. En 1915, il fonde au sein du collège de Worcester le Cercle Saint-Jean A.A qui se révèle une pépinière de vocations religieuses et sacerdotales. En 1917, il fonde le Centre national canadien de dévotion au Sacré-Cœur dont le sanctuaire, appelé communément le ‘Montmartre canadien’, est béni le 6 janvier 1927. Encore étudiant à Rome en 1904, le P. Marie-Clément a été impressionné par la proclamation de l’héroïcité des vertus de Jeanne d’Arc à laquelle il fait cette promesse dans son cœur: Jeanne, ma sœur, je ferai quelque chose pour toi dans ma vie de prêtre. Il tient parole en fondant dans la nuit de Noël 1914 la Congrégation des Sœurs de Jeanne-d’Arc (1). C’est dans sa pensée une réponse directe à un besoin du temps: offrir le concours de religieuses dévouées à l’apostolat de prêtres et de religieux. Au cours de ses tournées de prédications, le P. Marie-Clément a constaté la difficulté des prêtres de trouver des ménagères et des auxiliaires à la fois compétentes et sûres. Les Sœurs de Jeanne d’Arc sont dès l’origine vouées au service des prêtres, des presbytères, des évêchés et des séminaires, à l’image de Marie, la Mère du Christ, que le P. Marie-Clément aime honorer sous le titre de ‘Reine du Clergé’, par une vie de prière intense, par un travail humble et effacé, par une qualité de présence qui ne se dément pas, y compris dans les tâches ménagères, les services d’accueil, de réception, de secrétariat, de sacristie et de catéchèse. la Congrégation des Sœurs de Jeanne d’Arc, principalement établie aux U.S.A. et au Canada, a connu dans son histoire quelques fondations, de durée variable, en Europe: en France, Beaulieu-lès-Fontaine dans l’Oise, avant la deuxième guerre mondiale (3), Rome en 1987, et au Congo-Zaïre en 1989. Nature forte et équilibrée, esprit contemplatif, homme de Dieu entièrement donné à l’apostolat des âmes, le P. Marie-Clément Staub, décédé (2) à 60 ans le 16 mai 1936, jour anniversaire de la canonisation de Jeanne d’Arc (1920), reçoit, au jour de ses obsèques à Sillery, le témoignage éloquent du cardinal Villeneuve, archevêque de Québec, qui s’adresse à ses filles spirituelles en ces termes ‘Votre fondateur était un mai prêtre, un saint prêtre, une âme ardente’. La Cause du P. Marie- Clément Staub est introduite à Rome (1981). (1) Cf l’ouvrage du P. Yvon Le Floc’h, Origine des Sœurs de Sainte-Jeanne d’Arc, 1964. Collections de la revue Le Lys et de la publication Echos de la Cause du P. Marie-Clément Staub. Plaquette Congrégation des Sœurs de Ste-Jeanne d’Arc, 1989, éditions du Signe. Catholicisme, 1995, fascicule 65, col. 435-436. Dizionario degli Istituti du perfezione (articles Staub et Santa Giovanna d’Arc). Ontmoeting, 1967. (2) Le tombeau du P. Marie-Clément se trouve à la maison-mère des S.J.A., à Sillery (Québec). (3) Lieu historique et symbolique où Jeanne d’Arc fut retenue prisonnière.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: L’Assomption et ses Oeuvres, 1936, no 422, p 322-327; no 423, p. 338-341; no 424, p. 359-361; 1976, no 587, p. 26. Lettre à la Dispersion, 1936, no 644, p. 213-214; no 645, p. 223-226. Notice biographique par le P. Gaudefroy. Yvon Le Ploclh, Marie-Clément Staub, Assomptionniste, apôtre et fondateur (1876-1936), 3 volumes, Québec. Du mc-me P. Le Ploc’h, livret des articles pour la Cause du P. Marie-Clément, Québec, 1965, 102 p. Xavier Vandermeerschen, Marie-Clément Staub, A.A. 1876-1936, Apôtre et fondateur, Québec, 1991, 37 pages. Claire Quintal, Héros de l’Amour. Biographie du Père Marie-Clément Staub, Québec, édit. Anne Sigier, 1989, 295 p. Les écrits du P. Marie- Clément Staub, rassemblés et dactylographiés pour la présentation de sa Cause, forment un ensemble de 31 volumes, regroupant son journal, sa correspondance et sa prédication (retraites, sermons, conférences, ouvrages de piété), en voie d’information. Il existe une version imprimée des principaux écrits spirituels du P. Marie-Clément. Smur Bernadette Blanchard, s.j.a. a édité 7 cahiers du Journal du P. Marie-Clément Staub, Québec, 1991- 1995. Notices Biographiques