Marie-Eugène (Léon-G.) MOURMEAUX – 1882-1918

Vinovo, transfert.

Lorsque en 1922 l’alumnat de Vinovo, près de Turin, ferma ses portes, on
laissa au cimetière paroissial les restes du P. Marie-Eugène Mourmeaux,
décédé le 3 novembre 1918;
de Théophile Savaty, un jeune alumniste décédé le 9 novembre 1918;
de Louis Martin, un autre alumniste décédé le 11 novembre 1918 et
de Sœur Marie Chauliaguet, Oblate de l’Assomption, décédée le 31 mars 1919.
La municipalité ayant décidé d’agrandir le cimetière, et le caveau de
l’Assomption se trouvant sur le passage qui conduit de l’ancien cimetière
au nouveau, elle a prié l’abbé Donadio, curé de Vinovo, de demander au
Supérieur Général de l’Assomption la cession à la paroisse de son caveau
d’où les corps des défunts qui s’y trouvent seront transférés dans la tombe
réservée au clergé paroissial. Cette autorisation a été accordée.

D’après La lettre à la Famille, avril 1952, n° 134, p. 43.

Religieux français.

Un fils du Nord.

Léon-Ghislain Mourmeaux est né le 27 janvier 1882 à Hautmont dans le Nord, près de Avesnes-sur- Helpe. En 1898 il entre à l’alumnat du Sacré-Cœur de Taintegnies en Belgique où il fait ses études de grammaire (1898-1901). Il entre ensuite pour deux années à l’alumnat Saint-Bernard de Clairmarais (Pas-de-Calais) en humanités (1901-1903). Sa santé, toujours délicate, ne l’empêche pas de se donner avec beaucoup d’ardeur aux études. Il se fait surtout remarquer par une piété vive et profonde et une filiale dévotion envers la Sainte Vierge. Au terme de son année de rhétorique, il entre au noviciat de Louvain en Belgique et reçoit l’habit religieux le 18 octobre 1903, sous le nom de Frère Marie-Eugène. Profès annuel l’année suivante, il prononce ses vœux perpétuels deux ans plus tard entre les mains du P. Vincent de Paul Bailly, le 18 octobre 1905. Il passe ensuite à la maison Saint-Augustin de Louvain pour ses études de philosophie (1905- 1907) et s’en va à Notre-Dame de France à Jérusalem pour ses études de théologie. Il est ordonné prêtre à Jérusalem le 13 juillet 1913. Ses supérieurs lui demandent le service de l’enseignement à l’alumnat de Vinovo en Italie. On ne tarde pas à y apprécier ses précieuses qualités d’esprit et de cœur, son dévouement à l’égard des jeunes, la charité toute apostolique de son zèle sacerdotal. Il se prête volontiers au service du clergé diocésain pour les paroisses des environs. Le 5 juin 1915, il écrit pour donner des nouvelles de la communauté: « Le P. Didier [Nègre] a fait sa demande pour venir en Italie. Il espère être exaucé. En attendant il voyage presque jusqu’au front, va faire un tour en Lozère, après avoir fait ses dévotions à Notre-Dame de Fourvière. Le P. Archange [Emereau] est toujours confiant dans l’heureuse issue de ses démarches.

Le P. Germer-Durand est arrivé hier, accompagné par les PP. Arnaud et Bernardin. Ces derniers devraient se rendre en Savoie pour y célébrer leurs prémices, mais ils apprennent du consulat que, s’ils rentrent en France, ils devront passer un nouveau Conseil de révision ».

Victime de la grippe espagnole.

Mais le 31 octobre 1918, le P. Marie-Eugène est atteint par la redoutable épidémie de grippe espagnole qui sévit alors un peu partout en Europe. La maladie empire rapidement. Avec un grand calme, le Père Marie-Eugène sent venir l’heure de la mort. Il renouvelle ses vœux, offre sa vie pour l’Eglise, l’Assomption et l’alumnat de Vinovo qui a fait l’objet de tous ses soins. Il meurt au matin du 3 novembre 1918, à l’âge de 31 ans. Son corps est inhumé au petit cimetière de Vinovo.

D’une note d’un compatriote du P. Mourmeaux.

« J’ai eu l’honneur et le bonheur de connaître au patronage de Hautmont le P. Marie-Eugène Mourmeaux, d’être témoin de ses luttes contre le monde et de sa grande première victoire qui l’a fait entrer dans vos alumnats. Je l’ai revu ici maintes fois et j’ai pu suivre tous ses efforts pour arriver au sacerdoce qui lui a enfin été accordé et qui l’auréole maintenant au ciel, nous l’espérons.

M. le doyen d’Hautmont m’a dit qu’il était le seul prêtre qui, de sa connaissance, soit né à Hautmont depuis très longtemps.

Si vous pouviez me donner quelques notes biographiques à son sujet, je serais très heureux de les communiquer à M. le doyen pour les enregistrer sur les registres de la paroisse, dédiée à Notre-Dame de l’Assomption ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1918, n° 541, p. 338-339; n° 548, p. 461-462. Lettre à la Famille, 1952, n° 134, p. 43. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du P. Mourmeaux cité d’après Lettre à la Dispersion, juin 1918, n° 188, p. 748. Dans les ACR, du P. Marie-Eugène Mourmeaux, correspondances (1903-1915).