Religieux français.
Un fils du Nord.
Léon-Ghislain Mourmeaux est né le 27 janvier 1882 à Hautmont dans le Nord, près de Avesnes-sur- Helpe. En 1898 il entre à l’alumnat du Sacré-Cœur de Taintegnies en Belgique où il fait ses études de grammaire (1898-1901). Il entre ensuite pour deux années à l’alumnat Saint-Bernard de Clairmarais (Pas-de-Calais) en humanités (1901-1903). Sa santé, toujours délicate, ne l’empêche pas de se donner avec beaucoup d’ardeur aux études. Il se fait surtout remarquer par une piété vive et profonde et une filiale dévotion envers la Sainte Vierge. Au terme de son année de rhétorique, il entre au noviciat de Louvain en Belgique et reçoit l’habit religieux le 18 octobre 1903, sous le nom de Frère Marie-Eugène. Profès annuel l’année suivante, il prononce ses vœux perpétuels deux ans plus tard entre les mains du P. Vincent de Paul Bailly, le 18 octobre 1905. Il passe ensuite à la maison Saint-Augustin de Louvain pour ses études de philosophie (1905- 1907) et s’en va à Notre-Dame de France à Jérusalem pour ses études de théologie. Il est ordonné prêtre à Jérusalem le 13 juillet 1913. Ses supérieurs lui demandent le service de l’enseignement à l’alumnat de Vinovo en Italie. On ne tarde pas à y apprécier ses précieuses qualités d’esprit et de cœur, son dévouement à l’égard des jeunes, la charité toute apostolique de son zèle sacerdotal. Il se prête volontiers au service du clergé diocésain pour les paroisses des environs. Le 5 juin 1915, il écrit pour donner des nouvelles de la communauté: « Le P. Didier [Nègre] a fait sa demande pour venir en Italie. Il espère être exaucé. En attendant il voyage presque jusqu’au front, va faire un tour en Lozère, après avoir fait ses dévotions à Notre-Dame de Fourvière. Le P. Archange [Emereau] est toujours confiant dans l’heureuse issue de ses démarches.
Le P. Germer-Durand est arrivé hier, accompagné par les PP. Arnaud et Bernardin. Ces derniers devraient se rendre en Savoie pour y célébrer leurs prémices, mais ils apprennent du consulat que, s’ils rentrent en France, ils devront passer un nouveau Conseil de révision ».
Victime de la grippe espagnole.
Mais le 31 octobre 1918, le P. Marie-Eugène est atteint par la redoutable épidémie de grippe espagnole qui sévit alors un peu partout en Europe. La maladie empire rapidement. Avec un grand calme, le Père Marie-Eugène sent venir l’heure de la mort. Il renouvelle ses vœux, offre sa vie pour l’Eglise, l’Assomption et l’alumnat de Vinovo qui a fait l’objet de tous ses soins. Il meurt au matin du 3 novembre 1918, à l’âge de 31 ans. Son corps est inhumé au petit cimetière de Vinovo.
D’une note d’un compatriote du P. Mourmeaux.
« J’ai eu l’honneur et le bonheur de connaître au patronage de Hautmont le P. Marie-Eugène Mourmeaux, d’être témoin de ses luttes contre le monde et de sa grande première victoire qui l’a fait entrer dans vos alumnats. Je l’ai revu ici maintes fois et j’ai pu suivre tous ses efforts pour arriver au sacerdoce qui lui a enfin été accordé et qui l’auréole maintenant au ciel, nous l’espérons.
M. le doyen d’Hautmont m’a dit qu’il était le seul prêtre qui, de sa connaissance, soit né à Hautmont depuis très longtemps.
Si vous pouviez me donner quelques notes biographiques à son sujet, je serais très heureux de les communiquer à M. le doyen pour les enregistrer sur les registres de la paroisse, dédiée à Notre-Dame de l’Assomption ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1918, n° 541, p. 338-339; n° 548, p. 461-462. Lettre à la Famille, 1952, n° 134, p. 43. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du P. Mourmeaux cité d’après Lettre à la Dispersion, juin 1918, n° 188, p. 748. Dans les ACR, du P. Marie-Eugène Mourmeaux, correspondances (1903-1915).