Religieux de la Province de Paris. Pèlerin à Jérusalem. Charles-Joseph Parrouton est né le 22 avril 1862 à Brioude (Haute-Loire). Il passe son enfance et sa jeunesse à Montpellier (Hérault). Pendant cinq ans il connaît la vie militaire en Algérie, devient comptable dans une maison de grains à Sidi-bel- Abbès, puis revient à Montpellier où il s’occupe activement d’une couvre de jeunesse dirigée par des Frères des Ecoles chrétiennes. De cette oeuvre, il est l’animateur boute-en-train et il enrichit ainsi son répertoire de comédies, de monologues et de rôles dont il saura faire profiter par la suite les étudiants assomptionnistes à Jérusalem. C’est avec le second pèlerinage de 1901 que Charles-Joseph Parrouton, âgé de 39 ans, depuis longtemps Tertiaire de Saint- François, arrive à Jérusalem avec la volonté de devenir Franciscain. Sans doute que la Providence veille sur lui pour lui faire adopter la vie assomptionniste: il reste comme postulant à la maison de Notre-Dame de France dont le supérieur de l’époque est le P. Ernest Baudouy. Il y prend l’habit le 6 janvier 1902, sous le nom de Frère Marie-François. Il y prononce ses premiers vœux en 1905 et ses vœux perpétuels le 6 janvier 1911. Il raconte lui-même dans la Lettre à la Dispersion comme il est chassé de la ville par les Turcs en décembre 1914, en compagnie des PP. Athanase Vanhove, Etienne Boubet, Gabriel Jacquemier et du chanoine Galeran, ancien élève du collège de l’Assomption de Nîmes (Gard), sans compter les religieux étudiants. Pendant la durée de la grande guerre (1915-1919), on l’emploie à Montpellier au service du patronage du Sacré-Cœur. Il s’en acquitte avec joie et dévouement. Toute une vie à Jérusalem. Rentré à Jérusalem avec le P. Etienne Boubet le2 août 1919, A.A il y reprend ses fonctions de dépensier, d’imprimeur et de comptable. Religieux très pieux, docile par son esprit d’obéissance, toujours plein d’entrain et de dévouement, il est ‘le martyr de la cloche’ dont les trois petits coups l’appellent toute la journée, à temps et à contre-temps, à une urgence quelconque. C’est un homme qui n’engendre pas la mélancolie. Avec une bonne pointe d’accent montpelliérain, il raconte volontiers des galéjades et déploie dans ses récits un art raffiné, préparant ses effets, mettant en relief la circonstance qui le mérite, dramatisant le tout, n’évitant non plus pas les longueurs, surtout avec les années et les répétitions. Après la guerre, sa santé physique se dégrade. Il perd l’usage d’un oeil, devient très dur d’oreille et somnole fréquemment. Durant les promenades, il éprouve des sortes de suffocation que l’on attribue à une maladie de cœur Pourtant, sans que l’on puisse s’en douter, il souffre de diabète. Une plaie accidentelle à la jambe gauche en décembre 1927 révèle la véritable nature de son mal et fait craindre la gangrène. Le vendredi 2 mars 1928, il est hospitalisé à l’hôpital français de Jérusalem. Le docteur Roux est confiant dans les chances de guérison du malade et pourtant la glycémie contrecarre les effets des piqûres d’insuline. Le 16 mars cependant, le malade est guetté par un coma diabétique. Le P. Joseph Maubon conseille au malade de renouveler ses vœux et de recevoir les derniers Sacrements. Il garde des moments de lucidité et l’on parvient de temps en temps à le tirer de son demi-coma. Cet état transitoire dure une semaine. Il meurt le 26 mars 1928, à 66 ans. Le lendemain sont célébrées les obsèques, en présence du Consul de France, M. Alphonse Doire et du Vice-Consul, M. Achard. Le Frère Marie-François est inhumé dans le caveau des religieux de l’Assomption à Saint-Pierre en Gallicante. Son corps repose à côté des restes du comte de Piellat.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1928, n° 263, p. 81; n° 264, p. 89-90. L’Assomption et ses OEuvres, 1928, n° 326, p. 152-153. Lettre du Frère Marie-François Parrouton au P., Joseph Maubon, Jérusalem, 13 décembre 1922. Du Frère Marie-Antoine Parrouton, dans les ACR, correspondances (1911-1927). Notices Biographiques