Marie-Gabriel (Léon-Victor-F.) SOULICE – 1873-1940

Newhaven, 1912.
« Mon désir était de vous écrire aussitôt mon départ de Bethnal Green et
mon arrivée ici, mais à cause des soucis qu’ont dû vous causer votre voyage
en Orient et les cérémonies du sacre [Mgr Petit], et plus encore votre
voyage en France, j’ai préféré attendre. J’aurais été heureux cependant de
vous dire toute ma reconnaissance; car la décision que vous avez prise de
m’envoyer à Newhaven, m’a été très agréable. J’avais repoussé comme une
tentation
le désir de vous écrire, pensant qu’il était mieux de me taire et, au
moment où j’étais absolument désemparé, le bon Dieu est intervenu. Je
profiterai avec votre accord de votre prochain voyage en Angleterre pour
vous parler. J’ai tant besoin de vos
conseils. Le travail que j’ai à faire ici et à Seaford est celui que je
préfère. Le bon Dieu me donne la joie de faire un peu de bien. je
m’applique surtout à faire aimer et désirer la sainte communion. Leur
nombre augmente. Sur 60 à 70
enfants dont je suis chargé dans les deux couvents, plus de la moitié
communient chaque jour et les autres entre
3 et 5 fois par semaine. Je remercie Notre-Seigneur de me permettre, malgré
mes misères, de le faire connaître et aimer ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Paris. Un prêtre diocésain devenu religieux. Léon-Victor-François Soulice est né le 2 juin 1873 à Châtel-Affion, commune d’Angoulins (Charente- Maritime), au diocèse de La Rochelle. il est scolarisé chez les Frères Marianistes à Marans, puis au collège de Pons (1886-1891). Il fait ses études de philosophie et de théologie (1891-1896) au grand séminaire de La Rochelle et il est ordonné prêtre diocésain, le 30 mai 1896. Il est d’abord nommé professeur au collège de Pons, de 1896 à 1901, puis prêtre de paroisse pendant près de six ans (août 1901-avril 1907). Il obtient alors de son évêque, Mgr Eyssautier, l’autorisation de se faire religieux à l’Assomption qu’il connaît par l’intermédiaire du P. Marie-Léopold Gerbier (1851-1916). Sous le nom de Frère Marie-Gabriel, il est admis au noviciat, alors implanté à Louvain en Belgique où il prend l’habit le 6 août 1907 des mains du P. Vincent de Paul Bailly. Son maître des novices pendant quelques mois est d’abord le P. Benjamin Laurès, jusqu’en décembre 1907, puis le P. Antoine de Padoue Vidal. Profès annuel le 10 août 1908, ü est envoyé pendant sa seconde année de noviciat à l’alumnat de Bure pour un service d’enseignement: « Le P. Made-Gabriel Soulice est venu à l’Assomption pour fuir les dangers de l’isolement dans le ministère paroissial. R s’est courageusement séparé de sa mère et de sa sœur qui vivaient avec lui dans son presbytère. Il a appris au noviciat à connaître et apprécier la vie religieuse. Il aime sincèrement notre genre de vie et se dit prêt à faire tout ce que l’obéissance lui demandera quoiqu’il n’éprouve guère d’attrait pour l’œuvre des alumnats ». Ses deux années de noviciat terminés, le P. Marie-Gabriel prononce ses vœux perpétuels le 6 août 1909 à Gempe. Presque aussitôt, il est affecté à la mission d’Angleterre A.A où il va passer 17 ans dans différents postes: Bethnal Green (1909-1912), Newhaven (1912- 1913), Bethnal Green à nouveau durant trois mois, Brockley (janvier 1914-décembre 1917), Charlton (1917-1923). Au moment de la création du régime des Provinces à l’Assomption, il choisit celle du Centre ou de Paris de laquelle relèvent les vicariats d’Angleterre et d’Amérique du Nord. Il écrit lui-même: « Par naissance, j’appartiens à la province de Bordeaux, mais j’ai toujours, depuis mes vœux en 1909, travaillé dans celle de Paris ». En 1923, il est envoyé au service du collège de Worcester (Massachusetts, U.S.A.). En 1928, il passe à la paroisse new- yorkaise de la 14ème rue où ü est nommé deuxième conseiller de la communauté en août 1932. On ne possède guère de détails sur sa présence et son action apostoliques dans le nouveau monde. Le contexte de l’année et du mois de son décès expliquent cette lacune, comme le souligne la note suivante parue dans le n° 829 du mois d’août 1940 de la Lettre à la Dispersion qui ne fut jamais publiée ou distribuée. Le P. Marie-Gabriel Soulice est décédé le 11 juillet 1940, à New York, à l’aube de sa 68ème année. Notification du décès du P. Marie-Gabriel. Une lettre de New York, passée par Rome et arrivée à Paris au P. Gervais Quenard, le 9 septembre 1940, annonce que le P. Marie-Gabilel Soulice est décédé vers le milieu du mois de juillet. La correspondance, très surveillée en cette p&iode, ne donne aucun détail et la date du décès queue renferme est tout aussi approximative. Par le temps qui court, il est bien difficile de savoir exactement les choses. Résignons-nous et attendons. Dieu fasse que les âmes du Purgatoire n’aient pas à attendre trop longtemps le secours de nos prières et de nos suffrages. La Dispersion donnera avec empressement les détails sur la mort de ce religieux aussitôt queue les aura, ainsi que des notes sur sa vie qui s’est écoulée presque entièrement en Angleterre et aux Etats-Unis, dès qu’on pourra les lui envoyer.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1940, n° 830, p. 25. Lettre du P. Marie-Gabriel Soulice au P. Emmanuel Bailly, Newhaven, 12 juin 1912. Dans les ACR, du P. Marie-Gabriel Soulice, correspondances (1909-1917). Notices Biographiques