Religieux français de la Province de Lyon.
Un homme aux mains et au cœur d’or.
Georges est né le 5 avril 1870 au foyer de Charles B. et Henriette Raison à Chauché en Vendée. Nous ne savons pas grand’chose de son enfance et de son adolescence. Orphelin de bonne heure, il dut connaître le vie dure et laborieuse de ceux qui ne peuvent compter pour vivre que sur leur propre ouvrage. Comme l’écrit le P. Possidius Dauby, ce fut son grand mérite de pouvoir se plier à un âge déjà avancé aux exigences de la vie religieuse. Il entre à 44 ans au noviciat de Louvain (Belgique) en avril 1914. Pendant toute la durée de la guerre, il s’ingénie par tous les moyens à préparer les repas quotidiens d’une communauté qui dépasse la centaine de membres.
Il fait sa première profession comme religieux coadjuteur le 19 avril 1919 et sa profession perpétuelle le 29 janvier 1923 à San Remo en Italie. Son noviciat, de courte durée, s’est déroulé à Taintegnies en Belgique de 1915 à 1916. Six communautés se partagent ses temps de service après son admission à la vie religieuse: Rome de 1921 à 1922, Carnolès- Menton dans les Alpes-Maritimes de 1922 à 1924, Lyon de 1924 à 1925, Locarno, Lorgues (Var) et Florence en juin 1928 où il vient remplacer le Fr. Meurisse.
Il ne va rester dans sa dernière communauté que sept mois à peine, mais partout il laisse le souvenir d’un travailleur laborieux, dur à la tâche, rendant de grands services au jardin, à la cuisine, au soin des malades… Rien ne le rebute: il sait se montrer excellent cuisiner, habile jardinier, savant électricien, sacristain régulier, tailleur et cordonnier d’occasion pour ses frères. Avec lui, les fourneaux se mettent à chanter lorsque la cuisine, entièrement réparée, passe au gaz et les parterres verts du cortile,
Notices Biographiques A.A Page : 181/181 à l’intérieur du cloître, sont égayés au printemps d’une belle floraison multicolore. Très réservé, un peu porté à l’introspection, il vit un peu en étranger à Florence, ne sachant pas l’italien et provoquant par mégarde de nombreux qui-proquos dont il fait lui-même les frais. Cet homme, délicat et sensible, pousse la qualité de son service à prévenir les moindres désirs de ses supérieurs. Il meurt subitement le mercredi 23 janvier 1929, dans sa chambre à Borgo Pinti, sans doute d’une embolie du cerveau, due à l’artériosclérose. Le Dr Le Divelec ne peut que constater le décès. « En se levant, le Frère a du être frappé subitement, puis tomber sur la tête et essayer peut-être de se relever comme le laisse croire la torsion de son pouce. Des larmes constatées le long de ses joues indiquent aussi sa lutte et ses souffrances. Je me souviens qu’un jour, à la cuisine, il me racontait que plusieurs des siens étaient morts d’une attaque au cerveau. Au P. Ferréol, il s’était plaint, il y a quelques jours, de maux de tête et de vertiges. Mais qui de nous eût pu s’attendre, d’après ces premiers symptômes, à un dénouement aussi subit, aussi pénible? La veille encore, il avait travaillé avec entrain à l’aménagement et à la propreté de la cuisine. Il avait peint lui-même, très habilement et avec beaucoup de goût, le bas des murs ».
Des obsèques florentines.
Le corps du Frère Marie-Georges est exposé dans la petite chapelle ornée de fresques, del Giglio, à l’entrée du couvent, près du grand portail, et les obsèques sont célébrées le 25 janvier au soir selon le rite local: des confratelli, revêtus de leur habit de pénitence et coiffés de la cagoule, accompagnent le cortège, tenant en mains à demi-renversées de grandes torches blanches dont les flammes échevelées font comme surgir sur les façades de ces rues étroites les anciennes figures guelfes et gibelines médiévales pour gagner par les rues Alfani et Servi le baptistère de San Giovani. L’inhumation a lieu le lendemain, 26 janvier, au cimetière de Soffiano, dans un petit carré entouré de buis, en présence des PP. Archange Emereau et Ferréol Poux-Berthe.
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Bibliographies
Bibliographie : Lettre à la dispersion 1929, n° 294, p. 9; n° 296, p. 22-24. L’Assomption et ses œuvres 1929, n° 339, p. 151-153. Notice biographique par le P. Marîe-Alexis Gaudrefroy. Lettre du Fr. Marie-Georges Baudry au P. Gervais Quenard, 16 janvier 1924.