Religieux de la Province de Lyon. Formation. Né le 27 mai 1873 à Sablières (Ardèche), Germain Auguste Reydon est élevé dans une famille profondément chrétienne qui donne à l’Eglise 3 prêtres et une religieuse. Il connaît la vie des alumnats: il entre en 1886 à Roussas (Drôme) et se trouve en 1889 parmi les fondateurs de Brian (Drôme). Il termine ses études d’humanités à Clairmarais (Pas-de-Calais) en 1891. Le 14 août 1891, ayant opté pour l’Assomption, il est présenté au noviciat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) par le P. Charles Laurent. Envoyé à Phanaraki (Turquie d’Asie), il y fait profession sous le nom de Frère Marie-Germain (1), le 8 septembre 1892, entre les mains de son maître des novices, le P. Ernest Baudouy. Profès perpétuel le 15 août 1893, il est envoyé à Karagatch (Andrinople) comme professeur de l’école Saint-Basile. Pendant trois ans (1893-1896), il se donne tout entier à la formation de ses élèves bigarrés comme l’Orient, grecs, bulgares, turcs, juifs et arméniens. A 23 ans, en 1896, il est envoyé pour ses études de philosophie et de théologie à Kadi-Keuï (Chalcédoine), à la maison d’études nouvellement fondée, dirigée à cette époque par le P. Louis Petit, futur archevêque latin d’Athènes. Etudiant travailleur, religieux déjà expérimenté, il mène de front ses études et une vie missionnaire presque ascétique, obtenant de son supérieur de se lever chaque matin à trois heures. Le 17 septembre 1899 il est appelé au sacerdoce. Pendant 49 ans, le P. Marie-Germain, dit Germain, va se consacrer sans réserve en divers postes aux oeuvres de la Mission d’Orient, à Karagatch d’abord (1899-1904) où il embrasse le rite slave, puis à Sliven (Bulgarie), de 1904 à 1913, dans un poste difficile où Dieu seul peut connaître tous les sacrifices qu’il s’impose. A.A Fondateur de la Bonne Presse Bulgare. À partir des guerres balkaniques (1912) et durant la première guerre mondiale, le P. Germain, comme les autres religieux, s’efforce de soulager toutes les misères matérielles et morales qu’elles engendrent dans ces populations ballottées entre les divers pays. Pourtant en 1916, il doit, comme ses confrères d’origine étrangère, quitter Philippopoli (Bulgarie) où il s’est réfugié en 1914, pour gagner la France par la Roumanie, la Russie et l’Angleterre. Mobilisé, le P. Germain est affecté au chiffre au ministère des Affaires étrangères, en raison de ses connaissances linguistiques, notamment du bulgare. Démobilisé en 1919, il rejoint au plus vite la Mission, à Yamboli (1920) et à Philippopoli (1921) où l’œuvre orientale peut se rétablir assez rapidement. Une activité va désormais absorber son zèle, l’apostolat de la presse en langue bulgare. Cette oeuvre, modeste malgré ses développements, connaît une réelle audience dans le milieu, que ce soit le Poklonic, Le Pèlerin bulgare, que ce soient les Vies de Saints en feuillets, en brochures, en volumes qui portent la bonne parole dans tout le pays, aussi bien dans les foyers catholiques que dans les foyers orthodoxes qui apprécient grandement ces publications pour leur lecture facile, illustrée et pieuse. Bonne audience est faite aussi à sa publication en bulgare du Manuel d »instruction religieuse de Mgr Cauly. Cette presse populaire, calquée sur celle de Paris, peut se maintenir jusqu’à l’arrivée du régime communiste qui impose le silence. Expulsé de Bulgarie le 11 décembre 1948, le P. Germain retrouve la France et, après une escale à Lyon (Rhône) est désigné pour la maison de Lorgues (Var). Comme il est encore valide, il devient aumônier d’une oeuvre religieuse au Plan d’Aups, près de la Sainte Baume. Lorsque sa santé s’altère, il revient à Lorgues. Le 4 novembre 1951, il a la joie d’aller à, Rome assister à la béatification de sa cousine, Thérèse Couderc dont il a écrit une petite biographie. En février 1952, il doit s’aliter. Progressivement paralysé, il souffre aussi d’un cancer à l’estomac. Il meurt à Lorgues le 21 août 1952. Il est inhumé dans la chapelle-caveau de la propriété le 23 août. (1) On trouve aussi comme nom de religion Frère Marie-Arnoul (Maria-Arnulphus). Pour le nom de famille, les orthographes fluctuent entre Reydon et Raydon.
Bibliographies
Bibliographie et documentation B.O.A. avril 1953, p. 35. Lettre à la Famille, septembre-octobre 1952, n° 142, p. 80. Missions des Augustins d el’Assomption, janvier-février 1953, n° 20, p. 7-11. Lettre du P. Marie-Germain Reydon au P. Gervais Quenard, Lyon, 13 mars 1949. Du P. Marie-Germain Reydon, rapports sur Sliven et la Bulgarie (1905-1912), sur Yamboli et Sliven (1921), correspondances (1903-1950), notes sur la Bonne Presse en bulgare (1919). [En 1995, ont été retrouvés à Plovdiv de très nombreuses correspondances, des lots de notes de lectures, de mémoires, d’éphémérides du P. Marie Germain Rey- don, entreposés dans le sous-sol de l’église de l’Assomption, fraternellement conservés par les religieux bulgares de 1948 à 1995, aujourd’hui intégrés dans les ACR, ayant surtout trait à son activité de publiciste en Bulgarie]. Notices Biographiques