Marie-Gervais (Jean-Baptiste) GERVAIS – 1919-1995

Session des nouveaux supérieurs.
« A mon retour de Rome, je me suis attelé au travail. Cependant aux heures
de loisirs, ce fut un chassé-croisé de questions: ‘Alors ce voyage à Rome?
En avion! Vous en avez de la veine!’. De mon mieux, j’ai parlé de ce que
j’avais vu. Il fut question de la Curie généralice. Auprès de tous, j’ai
insisté sur l’amabilité de votre Conseil et de celui de votre entourage,
sans oublier la gentillesse des frères coadjuteurs. N’omettons pas non plus
la promptitude toute italienne qu’incarne à
merveille le P. Antonin-Marie
[Corpacci]. Pendant 8 jours, nous n’avons pas été dépaysés à Rome où l’on
respire à plein nez ‘un esprit catholique’, dixit Pater Antoninus. Nous
sommes venus prendre un bain de jouvence dans la Ville Eternelle. Depuis
mon séjour, je n’ai pas changé d’impression: c’est une faveur et en même
temps une grâce
que de passer quelques jours à Rome. Un séjour où l’utile et l’agréable ont
marche cie conserve. Nous avons pu juger également la vie à la Curie: nous
avons apprécié la régularité de la vie religieuse
et la fraîche jovialité des vétérans de l’Assomption ». P. Gervais au P.
Dufault, Davézieux 1963.

Marie-Gervais (Jean-Baptiste) GERVAIS

1919-1995

Religieux de la Province de France.

Une enfance entre le Maroc et la France.

Jean-Baptiste Gervais est né à Brahic, au sud de l’Ardèche, le 18 juin 1919. Il passe la moitié de son enfance au Maroc où son père, Léopold, meurt en 1930 de maladie contractée pendant la guerre dans le pays. Il entre à l’alumnat Saint-Régis à Davézieux (Ardèche) en 1931 et à celui de Vérargues (Hérault) en 1936. Il prend l’habit aux Essarts (Seine-Maritime) le 29 septembre 1938, sous le nom de Frère Marie- Gervais (1). Il prononce ses premiers vœux le 30 septembre 1939. Il accomplit une année d’études complémentaires à Layrac (Lot-et-Garonne) où il vient pour l’étude de la philosophie, après deux années passées sous les drapeaux. Il est profès perpétuel en 1945. Il commence sa théologie à Lormoy (Essonne) en 1944 où il est ordonné prêtre le 7 mars 1948.

Emplois et résidences.

Le Père Marie-Gervais est alors nommé professeur de sixième à Davézieux et il y reste jusqu’à l’été de 1954. À la suite d’une pleurite persistante, il doit passer deux années au sanatorium du clergé à Thorenc, dans les Alpes-Maritimes, et un an de convalescence chez les Petites Sœurs de l’Assomption au Teil (Ardèche), tout en y assumant l’aumônerie. En 1957, il peut reprendre son enseignement à Davézieux dont il devient supérieur en 1962. A partir de 1965, il est nommé délégué aux vocations et commence à accompagner des pèlerinages, notamment en Terre sainte où il se rendra 26 fois. Après la fermeture de l’alumnat de Davézieux en 1970, il reste sur place et suit un recyclage théologique à l’Institut catholique de Lyon. En 1971, il est nommé vicaire à la paroisse des Saints-François à Montpellier, tout en étant rattaché à la paroisse assomptionniste de Sainte-Thérèse. De 1974 à 1989, il réside à Nîmes, rue Sainte-Perpétue.

Aumônier de l’Institut d’Alzon, rue Séguier, il assure la coordination de la catéchèse et il organise le pèlerinage national au plan de la région. C’est en 1994 qu’il quitte la ville de Nîmes et se retire aux Vans (Ardèche) chez son unique sœur qui l’entoure de soins. Pour la quatrième fois depuis 1995, il est hospitalisé à Montpellier le 5 juillet et y décède au soir du lundi 24. Ses obsèques, suivies de l’inhumation dans le caveau de l’Assomption au cimetière Saint-Lazare (Montpellier), sont célébrées en l’église Sainte-Thérèse le 26 juillet. Le P. Daniel Tedeschi dans son homélie des funérailles montre comment le P. Gervais a vécu la merveilleuse histoire d’amour qu’est la vie chrétienne, de cette Jérusalem terrestre où le Père a conduit tant de pèlerins, jusqu’à la Jérusalem céleste où, dit le livre de l’Apocalypse, ‘nous reposerons et nous verrons. Nous verrons et aimerons. Nous aimerons et nous louerons. Voilà ce qui sera à la fin, sans fin’. Mgr Louis Boffet, évêque de Montpellier, tient en cette circonstance à adresser une lettre à la communauté pour exprimer à la Congrégation sa gratitude en son nom et au nom du diocèse (2) pour le long ministère du P. Gervais à Montpellier. « Nul doute qu’il ait été reçu dans la paix de Dieu comme le ‘bon serviteur de l’Evangile’ Qu’il continue d’aider notre Eglise qu’il a si bien servie et qu’il accompagne de son intercession notre route ».

(1) Gervais, nom de famille, est ainsi doublé par le prénom. Saint Gervais, lui, est associé dans le Martyrologe à Saint Protais, deux martyrs dont on ne sait presque rien, sauf leurs noms et leur martyre dans une des premières persécutions. Leurs acta supposés n’ont aucune valeur historique. En 386, pendant l’épiscopat de Saint Ambroise à Milan, on découvrit les reliques de ces deux martyrs auxquels Saint Ambroise donna le titre de protomartyrs de la ville. (2) Montpellier est un lieu cher à l’Assomption en raison des liens privilégiés du P. d’Alzon avec ce diocèse et avec l’un de ses titulaires, ancien élève du collège de Nîmes, Mgr Anatole de Cabrières (1830-1921). Ce dernier facilita la réimplantation des Assomptionnistes dans le diocèse, à Montpellier (1910) et à Saint-Guilhem-le-Désert (1919). Il y eut encore deux alumnats dans ce diocèse. Poussan et Vérargues.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 112-113. A.T.L.P., Nécrologie, année 1995, p. 321-322. Du P. Marie-Gervais Gervais, dans les ACR, trois correspondances (1955-1963), rapports sur Davézieux (1962-1963). Notices Biographiques