Marie-Joseph (Joseph-Marie) LAITY – 1867-1950

Montagnac, 1922.
«Une fête patriotique et religieuse a eu lieu à
Montagnac(Hérault),organisée par l’Association des anciens élèves de
l’école du P. d’Alzon et prêchée par le P. Laity. Au son entraînant de ses
clairons
et tambours, les membres de la
Société se sont rendus en
corps à la messe pour procéder à cette cérémonie à laquelle l’Union
musicale a bien voulu prêter son gracieux concours. Avant la bénédiction de
l’étendard, le P. Laity monte
en chaire et, prenant pour sud et les trois mots inscrits sur le drapeau:
Dieu, Famille, Patrie, a développé avec un rare talent combien cette
inscription avait de valeur morale pour ceux qui en comprennent le vrai
sens. Après la messe, le drapeau a été présenté devant la Mairie et la
Société s’est rendue aux écoles du P. d’Alzon suivie d’une foule immense
que la grande cour pouvait à peine contenir. C’est là qu’une cérémonie
touchante a eu lieu. Le Président, après avoir cravaté d’un crêpe le
nouveau drapeau, a donné le nom de tous les anciens élèves morts ou
disparus au cours de la dernière guerre. Le soir, vers
15 h., la Société s’est rendue aux Vêpres où, le P. Laity, du haut de la
chaire, a parlé de la nécessité de cette Association
».

Religieux de la Province de Paris.

Un Morbihannais, désireux de vie missionnaire.

Joseph-Marie Laity est né le 26 mai 1867 à Auray (Morbihan). Scolarisé chez les Frères à l’institution Saint-Yves d’Auray (1880-1883), il fait ses études secondaires au petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray (1883-1887), commence sa philosophie et sa théologie au grand séminaire de Vannes. Désireux de vie missionnaire, il entre alors au séminaire des Missionnaires d’Haïti, à Pontchâteau (Loire-Atlantique). Il est ordonné prêtre le 5 juillet 1891. Dans le cadre de cette société, il est envoyé à Port-au-Prince, capitale d’Haïti, où il remplit les fonctions de vicaire ainsi que dans d’autres localités de l’île (1891-1898). Pour des raisons de santé, il doit rentrer en France et demande son admission à l’Assomption. Il prend l’habit au noviciat de Livry, le 18 janvier 1899 et y prononce ses premiers v?ux le 18 janvier 1900. Ses prénoms de baptême sont simplement inversés: il devient le Père Marie- Joseph. Sa profession perpétuelle est datée de Louvain, le 18 janvier 1901. Il est très vite envoyé à la fondation de la mission en Angleterre (14 août 1901) où il ne reste que six mois. Dès janvier 1902, il part pour l’Amérique du Nord (U.S.A.), New York et Worcester, où il connaît les débuts laborieux d’une implantation assomptionniste communautaire. Une Société biblique, l’Alliance Protestante, requiert contre lui devant le tribunal de Worship Street un mandat d’expulsion, parce qu’il est supposé le ‘e.hef de lordre assomptionniste des jésuites’ (sic). L’Alliance est déboutée de sa demande, ce qui consolide la position des Assomptionnistes. De 1902 à 1904, le P. Marie- Joseph participe aux prospections qui vont aboutir au choix de Worcester comme centre de la mission. De 1904 à 1907, le P. Marie-Joseph, rentré en Europe, enseigne à l’alumnat au Bizet (Belgique) qui en est à ses débuts.

De 1907 à 1912, il retourne à Worcester. Puis c’est le retour définitif en France. De 1912 à 1924, il est fixé à Montpellier (Hérault). En 1924, il passe en qualité de vicaire à la paroisse Saint-Christophe de javel (Paris) qui vient d’être confiée à l’Assomption. En septembre 1927, il retourne à Montpellier où il reste jusqu’en 1947, avec quelques interruptions de courte durée. A 80 ans, il est envoyé à la maison de repos de Lorgues (Var) où il meurt quelques années après, le 18 septembre 1950. Il y est inhumé.

Personnalité.

Le P. François-Régis Sérine, son supérieur à Montpellier, décrit le P. Marie-Joseph « comme un religieux énergique sur le plan apostolique. Son activité à Montpellier et dans la région a été considérable par le nombre de sermons, de retraites et de carêmes qu’il a prêchés ici ou là. Partout il se montre missionnaire. Il lisait énormément. Bossuet et les Pères de l’église étaient ses auteurs préférés, prenant beaucoup de notes, mais sans grand classement. Il a été un religieux très pieux, fidèle à ses exercices de piété et à toutes ses lectures de règle ». A Lorgues, le P. Marie-Joseph éprouve au début quelques difficultés d’adaptation, en raison de sa longue vie missionnaire itinérante. Le P. Privat Bélard écrit à son sujet: « Le P. Laity est venu à Lorgues depuis Montpellier, le 23 juillet 1947. Peu à peu il s’est accoutumé à la maison, goûtant un vrai repos dans la société de ses Frères. Il aimait beaucoup la vie communautaire et jusqu’à ses derniers jours il s’imposait des fatigues pour se trouver aux exercices communs de la chapelle, du réfectoire et des récréations. Il aime réciter son chapelet en se promenant à la grotte de Lourdes construite dans la propriété. Il ne montait jamais l’escalier sans baiser, en arrivant, l’image du Sacré-C?ur qui est à l’entrée de l’étage. Par sa patience, sa douceur, son aménité, il a été notre édification durant ces trois ans. Il est mort doucement, sans secousse, sans souffrance apparemment, comme il avait vécu, nous laissant le souvenir d’un bon et saint religieux ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1950, n’, p. 79. Paris-Assomption, 1951, n° 4, p. 8-9. Cérémonie à Montagnac, décrite dans L’Eclair de Montpellier, reproduite dans la Lettre à la Dispersion, 1922, n° 9, p. 68. Dans les ACR, du P. Marie-Joseph Laity, correspondances (1900-1933). On trouvera dans la revue de L’Assomption quelques articles du P. Laity consacrés à Haïti, la perle des Antilles (1899-1900).