Trois frères et deux soeurs peuplent le foyer familial. Ses deux soeurs entreront en religion dans la Congrégation des Filles de la Croix. Son enfance est sans histoire et en 1913, âgé de 12 ans, commence pour Séverin un chemin qui le conduira à l’Assomption. Il rejoint l’alumnat d’Elorrio (dans la Province basque espagnole). Il restera là six ans, sans interruption, sans vacances en famille, durant toute la guerre. C’est ainsi un jeune homme de 18 ans qui retrouve sa famille pour quelques semaines. Puis c’est l’entrée au noviciat de Lumière (Vaucluse). Il prend l’habit assomptionniste le 24 septembre 1919 sous le nom de Marie-Léon.
Après une année, le 24 septembre 1920, il prononce ses premiers voeux. Mais le nouveau Droit Canon exige une année complète de noviciat… En1924, le Saint-Siège accordera le rescrit demandé par le Père Général : plusieurs religieux, dont le Frère Marie-Léon, ont fait leur profession… avec un jour d’avance !
Jeune religieux, pour éviter le service militaire, d’accord avec le gouvernement français, il part pour la Bulgarie, à Varna. Là, l’Assomption dirige un collège. Il enseigne, durant quatre ans, le français aux petits bulgares. On retrouve le Père Marie-Léon à St Gérard pour étudier la philosophie et ce, durant deux ans. Il continuera ses études de théologie à Louvain (Belgique). C’est au cours de ses quatre ans à Louvain, qu’il sera ordonné prêtre, le 20 avril 1930.
Il reçoit alors, comme prêtre, sa première lettre d’obédience : le collège d’Agen (Lot-et-Garonne), en qualité de surveillant général des grands et de professeur d’éducation physique, chargé des sports. En 1939, il sera mobilisé pour une année, et l’aumônier militaire est très élogieux à son égard.
En 1940, il part pour Fumel (Lot-et-Garonne) comme vicaire pour quatre ans. Ensuite, retour à l’enseignement à Tarbes (Hautes-Pyrénées) comme économe du collège, chargé de l’éducation physique. Et ce jusqu’en 1956. Une année alors à l’alumnat d’humanités de Cavalerie (Prigorieux en Dordogne), toujours comme économe. Il revient de nouveau à Tarbes, pour six ans, après un séjour de quelques mois à l’Hospice de Nay Pyrénées-Atlantiques), pour de graves problèmes pulmonaires.
En 1966, pour une période de 29 ans, il assurera l’aumônerie de l’hospice de Nay, où il avait passé une année déjà. C’est en 1995, qu’il rejoint la maison de repos de Layrac (Lot-et-Garonne), à l’âge de 94 ans, mais pleinement conscient d’entrer dans une nouvelle et dernière étape de sa vie sur cette terre. « La patience, la douceur, la bonté, avaient pris le dessus » dira son supérieur, le Père François Rumeau.
Bâti comme il était, vrai Pyrénéen, on espérait que ce serait le premier centenaire de la Congrégation !… Sans difficulté, il retrouve la vie commune, mais on est étonné de la quantité de correspondances qu’il envoyait à ses Supérieurs durant ces presque trente ans de ministère à Nay !
Le Père François Rumeau décrit cet homme : « Dans le paysage des diverses communautés où il a vécu, il montre une personnalité bien typée avec son dynamisme, les traits énergiques de son visage, sa voix rocailleuse, la rigueur dans ses responsabilités, son caractère en apparence quelque peu indomptable, cachant sa sensibilité certaine ».On retrouve un frère agréable, souriant, à l’esprit éveillé. C’est à Layrac qu’il célébrera en l’an 2000 ses quatre-vingts ans de vie religieuse et ses soixante-dix ans de sacerdoce, entouré de ses frères au cours d’une célébration des jubilaires.
Il lut de bout en bout les « Écrits Spirituels » du Père d’Alzon et il partit à la découverte de Jean Vannier et de l’oeuvre de l’Arche. Il reçoit avec beaucoup de plaisir des visites régulières de sa famille, à laquelle il était très attaché.
« C’est un homme de prière édifiant et le cloître résonne encore de ses cris de joie, de ses chants et de ses cantiques ».
Mais un simple rhume, pourtant bien soigné, a fatigué son coeur et le mardi 3 octobre 2000, il rendit le dernier soupir.
Les obsèques eurent lieu le 5 octobre au prieuré de Layrac, dans la chapelle de la communauté. Une nombreuse assistance : des religieux représentant l’ensemble des communautés de la région, de Bordeaux à Toulouse, en passant par Pont-l’Abbé d’Arnoult et Gimont ; des neveux et nièces et une dizaine de « voisins » venus des Pyrénées. Le Père François Rumeau assurera l’homélie.
Rappelons qu’au cours de cette année jubilaire et des 150 ans de la Congrégation, il eut la joie d’assister, dans un fauteuil roulant, au Pèlerinage National à Lourdes à l’occasion du 15 août.
Le Père Marie-Léon repose au cimetière de Layrac, dans le caveau de l’Assomption.