Marie-Lucien (Léon-Charles) COUDERC – 1881-1948

Dormans (Marne).
« L’évêque de Châlons [Mgr Joseph-Marie Tissier] nous a manifesté une très
grande bienveillance en nous proposant de prendre en charge le sanctuaire
de Dormans (monument à la Victoire 1914-1918), il serait peu sage de notre
part de ne pas apprécier à sa juste valeur ce magnifique cadeau. Tous les
Pères qui ont vu Dormans en sont revenus enchantés et pleins de confiance
dans l’avenir de cette mai son. Il n’y a que la maison des Vocations
tardives de Montéchor qui puisse actuellement s’installer
à Dormans dans de bonnes conditions. I1 se trouve que sur ce point je suis
en opposition avec le supérieur
actuel de Montéchor [P. Donat Teissier]. Celui-ci s’est habitué à la
maison, il y a beaucoup travaillé, il a le droit de
l’aimer, Ces considérations subjectives et un peu personnelles ne peuvent
tenir en échec le gouvernement de la Province ou bien il faut renverser les
rôles ».
P. Rérni Kokel, provincial de Paris, 22 juillet 1947. Dormans n’a été en
fait pris en charge par l’Assomption que de 1947 à 1949, puis le lieu a été
laissé aux Salésiens.

Religieux de la Province de Paris;

D’une lignée féconde.

Léon-Charles est né le 21 mars 1881 à Sauveterre, petite ville de l’Aveyron. Sa famille est si nombreuse que le P. Henry Couillaux, son supérieur à l’alumnat d’humanités, peut dire en plaisantant: « Dans la Compagnie des chemins de fer du Midi, tous les garde-barrières sont des frères ou des beaux -frères de Lucien Coudere! ». L’une des sœurs devient Oblate sous le nom de Marie-Lucien. De Sauveterre où il fait ses classes primaires, le jeune Léon passe à Miribel- les-Echelles dans l’Isère (1894-1897). Pour ne pas se perdre en route, on a cousu sur le revers de son veston un billet indiquant la gare où il doit descendre et l’adresse de l’alumnat. Après Miribel, ce sont les années de Brian (Drôme) de 1897 à 1899. Ses études se déroulent normalement, sans accroc. Le 8 septembre 1899, il prend l’habit à Livry sous le nom de Frère Marie-Lucien, peut-être sous l’influence du P. Abel Fabre dont un frère a épousé une sœur du jeune novice. Une partie du noviciat, au moment des perquisitions, gagne Phanaraki en Turquie. Le Frère Marie-Lucien est du nombre: il y débarque le soir du jeudi-Saint de l’année 1900, pendant un sermon sur la Passion. Son maître des novices, le P. Benjamin Laurès est si content de lui qu’il l’emploie à enseigner le français à la petite école paroissiale. La voix du novice est si retentissante qu’il lui arrive de couvrir celle du maître des novices. Il lui arrive aussi d’être trop curieux et de vouloir tout savoir. Le 15 septembre 1902, le Frère Marie-Lucien prononce ses vœux perpétuels à Phanaraki. De là il passe à Koum-Kapou. Après une opération chirurgicale, il n’a guère le temps de se remettre et sa santé dès lors s’en ressent durablement. Il suit une année de philosophie à Phanaraki (1904-1905), une autre à Jérusalem (1905- 1906),

Notices Biographiques A.A Page : 717/717 suivie des études de théologie (1906-1909). Le 5 juin 1909, il est ordonné prêtre. Il ne peut guère profiter en Palestine de ces randonnées archéologiques qui font le bonheur des étudiants de Notre-Dame de Jérusalem pendant les vacances. Il rentre en Europe par bateau jusqu’à Naples, puis en train jusqu’à Rome où le P. Emmanuel Bailly ménage au groupe des voyageurs une audience pontificale particulière de Pie X. Custodite barbam, barba virile decus. Selon la consigne, le P. Marie-Lucien ne s’est plus rasé.

Une succession de postes et d’obédiences.

Il est difficile d’énumérer sans omission tous les postes desservis par le P. Marie-Lucien Couderc: Karagatch (1909-1910), Varna (1910-1911), Ismidt (1911-1913), Koum-Kapou (1914). La guerre le ramène à la caserne de Rodez au service des contagieux. Réformé en décembre 1914, il passe quelque temps à Menton au repos (1915-1916) et quand l’Italie déclare la guerre, il gagne Rome et Fara-Sabina. Nommé ensuite professeur à Saint-Maur (1916-1917), il n’a que le temps de s’apercevoir de cette fondation pour gagner Saint-Guilhem-le-désert (Hérault) comme supérieur des vocations tardives (1917-1923). Mgr Mignen reprend-il la donation de son précédesseur, le cardinal de Cabrières? Le P. Marie-Lucien devient supérieur de Poussan (Hérault) de 1923 à 1926, fondé en 1922 par le P. Marie-Joseph Novier. Pendant une brève période, il est encore économe au collège de Nîmes (1926), de passage aux Essarts, de retour à Poussan (1929-1933), de service à Vérargues (Hérault) de 1933 à 1937, supérieur à Montéchor (Pas-de-Calais) en 1937, supérieur-fondateur à Soisy de 1938 à 1944. On lui connaît encore comme affectations Chanac (1939-1940, à cause de la guerre), Lormoy (1942?), Montpellier, Arras et finalement Dormans (Marne) en 1947. Toujours sur la brèche, toujours fondateur, il va être nommé confesseur à la chapelle de l’Avenue Denfert-Rochereau à Paris quand une paralysie foudroyante l’emporte en trois jours, à 67 ans. Il meurt à, l’hôpital Saint- Joseph, le 24 septembre 1948. Il est inhumé au cimetière parisien de Montparnasse, le 27 septembre suivant.

Page : 718/718

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1948, n° 59, p. 83; n° 62, 96. Le Carillon de Notre-Dame de l’Ermitage (bulletin de Soisy), sept.-oct. 1948, n° 21, p.13- 14. Le P. Marie-Lucien Couderc a écrit des rapports sur les communauté de Saint- Guilhem-le- désert (1921), Poussan (1929-1934), Vérargues (1933-1937), Soisy-sur- Seine (1938-1939), de Montéchor (1937-1938 et de Dormans (1947). On a conservé de lui également de nombreuses correspondances (1908-1937).