Religieux anglais de la Province de France. Religieux anglais sur le continent. Né à Londres le 9 mars 1906, Frédérick-John Oram est scolarisé dans son quartier de Bermondsey jusqu’à l’âge de 14 ans. Il commence des études secondaires chez les jésuites à Goterley (1921), puis chez les Salésiens à Chertsey (1922), avant de connaître l’Assomption à la maison des vocations tardives de Saint-Denis, au nord de Paris. C’est à Scy-Chazelles (Moselle) qu’il effectue un temps de postulat en janvier 1929. Le 16 juillet suivant, il prend l’habit religieux à l’Assomption, sous le nom de Frère Marie-Patrick, au noviciat de Scy- Chazelles dirigé par le P. Savinien Dewaele. Il termine cette année de noviciat aux Essarts (Seine- Maritime) où s’est implantée la maison de formation des religieux de la Province de Paris, selon la règle d’autonomie progressive des Provinces françaises qui doivent mettre sur pied un réseau complet de formation des alumnats au noviciat et aux maisons d’études. Le P. Léonide Guyo le présente aux premiers vœux, émis le 17 juillet 1930: « Le Frère Marie-Patrick est encore loin d’être formé. C’est un religieux de bon caractère, aimable et distingué mais qui fait preuve de trop de susceptibilité et qui doit encore maîtriser son impulsivité. Il est capable de rendre de grands services quand il aura vaincu son caractère impressionnable et trop prompt au découragement. je le trouve assez ouvert ». Il prononce ses vœux perpétuels le 17 juillet 1934 à Bethnal Green. Pendant trente-six ans, le Frère Marie-Patrick est professeur d’anglais et maître d’internat: au collège de Pontlevoy (Loir-et-Cher) où l’Assomption fait une expérience éphémère de direction (1930-1932), puis au collège de Nîmes (Gard) et, de 1961 à 1966, à l’alumnat de Soisy-sur- Seine (Essonne). Il est soucieux de pédagogie, très proche de ses élèves et estimé d’eux, Page : 101/101 organisateur de grandes liturgies. De 1966 à 1989, il est sacristain à la paroisse Sainte-Thérèse de Montpellier (Hérault) où il se dévoue jusqu’à la limite de ses forces. Il est conduit à la maison de repos à Lorgues en janvier 1990. Durant son court séjour dans cette maison, il se montre toujours fidèle, malgré ses infirmités, aux exercices de la communauté. Il fête ses cinquante ans de vie religieuse le 29 juin 1990. A cette occasion, le P. Raphaël Pelegry, qui l’a bien connu à Nîmes, à Soisy et à Montpellier, résume ainsi la vie du Frère: « Rendons grâces à Dieu pour tant d’années de fidélité, pour tant d’années où vous avez été associé, cher Frère Patrick, à la mission, à l’apostolat des communautés où vous avez vécu. je me rappelle avec quelle disponibilité, quel souci de la beauté des cérémonies, vous P-répariez les grandes fêtes avec les élèves du collège de Nîmes: la nuit de Noël, les visites de l’évêque, les communions solennelles. Et tous vos frères de Montpellier savent avec quelle régularité vous avez tenu, jusqu’à la limite de vos forces je serais presque tenté de dire: plus qu’à la limite de vos forces votre fonction de sacristain et votre participation à la distribution de la Communion ». Le Frère Marie-Patrick n’a vécu que 17 mois à Lorgues (Var). Il y meurt sans bruit, à l’aube du 14 mai 1991, au début de ses 86 ans. Cinq jours plus tôt, gentleman marqué par l’âge et la fatigue, il assure encore le service des tables au réfectoire. La veille au soir de sa mort, il dit au P. David Laurent, l’économe de la maison: « je ne suis plus bon à rien. je ne vois plus, je n’entends plus, j’ai même beaucoup de peine à dire mon chapelet ». Je l’encourage, écrit le P. David Laurent, à s’offrir au Seigneur en union avec tous les pèlerins de Fatima autour du Pape ce jour-là (1). il me remercie par un grand sourire et son traditionnel God bless you. Je ne m’imaginais pas que c’était là son dernier adieu. Les obsèques du Frère Marie-Patrick sont célébrées à Lorgues le 16 mai. Il repose au caveau de la communauté, dans la propriété. (1) C’est le deuxième voyage du pape Jean-Paul II au Portugal, du 10 au 13 mai 1991, après celui de l’année 1982. Il s’est en effet déjà rendu en pèlerinage à Fatima le 13 mai 1982, soit un an jour pour jour après la tentative d’assassinat sur la place Saint-Pierre, le 13 mai 1981, pour remercier la Vierge de sa protection. Il y rencontre le 13 mai la seule survivante des apparitions de 1917, Soeur Lucie, carmélite à Coimbre. Page : 102/102
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 18-19. Assomption-France, Nécrologie année 1991, p. 206. Dans la Lettre à la Famille, septembre 1959, chronique pour le jubilé du Frère Patrick. Lettre du Frère M-Patrick Oram au P. Wilfrid Dufault, Nîmes, 3 octobre 1959. Notices Biographiques