Marie-Paul (Paul-Charles) FOURNIER
1866-1911
Religieux français.
Temps de formation.
Paul-Charles Fournier naît le 30 décembre 1866 à Vicdessos, dans l’Ariège, au diocèse de Pamiers. Sa famille quitte le département pour gagner celui de l’Hérault: la première communion de Paul-Charles a lieu à Saint-Chinian le 20 juin 1878 et l’année suivante, il est confirmé par Mgr de Cabrières. Jusque là il a fréquenté les écoles des F.E.C. et le collège ecclésiastique de Sabart (Ariège). Il demande à entrer à l’Assomption en août 1884, à 18 ans, mais ne peut gagner tout de suite Osma à cause d’une épidémie qui ferme la frontière. Il reçoit l’habit à Osma le 21 novembre 1884 et prend le nom de Frère Marie-Paul. Il est admis à la profession perpétuelle, émise le 6 janvier 1887 à Livry (Seine-Saint-Denis), pour son 20ème anniversaire de baptême. Au mois de septembre 1887, le voici embarqué pour la Mission d’Orient: Koum-Kapou, école (1887-1888), Koum- Kapou séminaire (1888-1889). En décembre, il quitte l’Orient pour rentrer à Paris d’où en février 1890 il se rend au Breuil (Deux-Sèvres), alors maison d’étude. Le P. Géry Delalleau lui enseigne la philosophie. Déjà orphelin de mère, il y apprend la mort de son père, ne gardant qu’une sœur, Marie, qui deviendra religieuse Servite (Le Raincy). Le 21 février 1891, le Frère Marie-Paul est ordonné prêtre dans la chapelle parisienne des Missions Etrangères, par Mgr Thomas, Lazariste.
Au service de la Mission en Orient et en Occident.
Le P. Marie-Paul repart pour l’Orient dès le mois d’août 1891: il est encore affecté à Koum-Kapou pendant deux ans (1891-1893), au service de l’école pour le catéchisme, de l’alumnat et de l’aumônerie des Oblates de Kartal. En 1893 le P. Marie-Paul est envoyé à Brousse, en Turquie d’Asie pour suppléer à l’absence du P. Césaire Kayser,
parti missionner du côté de Sultan-Tchaïr et de Balia. Le climat lui étant défavorable, le P. Marie-Paul doit revenir à Brousse. Il fait cependant encore différents stages dans des postes de mission isolés en Asie Mineure. C’est ainsi qu’il se trouve à Ismidt, l’ex-Nicomédie, quand le P. Picard lui demande de venir à Carnolès-Menton (Alpes-Maritimes), pour refaire sa santé. On sait qu’il reste sur la Côte d’Azur neuf mois, avant de regagner Paris où il est chargé du service de l’aumônerie des Oblates à Sèvres. Cette mission prend fin en avril 1900 quand, suite à l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris, les Assomptionnistes doivent ou s’exiler ou se séculariser. Il quitte à regret son habit religieux. Les temps ne sont guère favorables à la stabilité: on lui connaît de 1900 à 1911 au moins cinq résidences Bordeaux, Rome, l’Orient pour la troisième fois, l’Angleterre et la Belgique, étapes plus ou moins longues et plus ou moins connues d’un ministère itinérant. La dernière partie de sa vie est mieux connue: San Remo, maison fondée en 1903 pour les malades ou les santés délabrées, l’accueille une première fois de février à août 1907, puis une deuxième fois de février 1908 à août 1910. A cette dernière date, il part pour Thiais dans la banlieue parisienne où il dessert la chapelle d’une Mme Astaix. Il revient à San Remo en juillet 1911 pour remplacer le Père chapelain des Dames du Sacré-Cœur de la villa Sartorio. Il meurt brutalement, à 45 ans, d’une embolie foudroyante le 24 août 1911. Un de ses compagnons, le P. Pierre-Baptiste Morel, lui rend ce témoignage: « J’ai connu ce cher P. Marie-Paul toujours doux, sympathique, désirant s’employer et se dévouer aux œuvres, mais toujours empêché par sa Faible constitution. C’est là le tourment de sa vie. Son désir a été de trouver une petite aumônerie, pas trop fatigante, dans un climat doux et ensoleillé mais il est difficile de l’exaucer, à cause d’une santé chancelante. Son esprit surnaturel sait prendre le dessus. Je cite une de ses dernières paroles: ‘Il faut arriver à nous convaincre que notre place est avec le divin Crucifié sur la montagne de l’immolation’». Le P. Marie-Paul Fournier est inhumé à San Remo.
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Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption, 1911, n° 177, p. 135 et 1912, n° 181, p. 28-29. Lettre à la Dispersion, 1911, n° 126, p. 515-516; n° 132, p. 539-540; n° 133, p. 542-543. Lettre du P. M.-P. Fournier au P. Emmanuel Bailly, 27 juin 1903. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Circulaire du P. Poux-Berthe, 24 août 1911. Dans les ACR, correspondances du P. Marie-Paul Fournier (1900-1910). Notices Biographiques