Religieux suisse de la Province de Bordeaux.
Un Suisse à l’Assomption.
Né à Brétigny-Saint-Barthélémy, village du canton de Vaud (Suisse), le 24 janvier 1837, Xavier-Joseph Martin est scolarisé à Assens, de 5 à 14 ans. Il reçoit ensuite des leçons particulières de son curé, avant de gagner le collège d’Evian-les-Bains (Haute- Savoie), de 1852 à 1856. Il entre au grand séminaire de Chambéry en Savoie (1856-1858) et achève ses études ecclésiastiques à Fribourg (1858-1862). Il est ordonné prêtre séculier à Fribourg, le 27 juillet 1862. Il se met au service du diocèse de Fribourg: vicaire à La Chaux de Fond (1862-1863), curé à La Roche (1863-1876), il s’intéresse à l’œuvre de Saint- Paul (1) dont l’origine remonte à l’abbé Joseph Schorderet (1840-1893), fondateur des Sœurs de l’œuvre de Saint-Paul, au service de la presse et de l’édition catholiques. Cette oeuvre est connue à Paris où l’abbé Martin en est chargé (1876-1881), puis à Bordeaux (Gironde), de 1881-1885. L’entrée en contact de ce prêtre avec l’Assomption est relatée dans sa présentation comme postulant par le P. Emmanuel Bailly: « L’abbé Xavier-Joseph Martin est un prêtre séculier suisse, âgé de 50 passés, curé estimé par Mgr Mermillod et par le clergé de son diocèse. Il s’est engagé dans l’œuvre de l’abbé Schorderet, l’œuvre de Saint-Paul, dont les difficultés financières et d’autres l’ ont détourné. Préoccupé depuis longtemps d’entrer à l’Assomption et de s’attacher à une vie vraiment religieuse et apostolique tout ensemble, ce prêtre est venu à nous. Il est d’une grande simplicité, se montre très ouvert, prêt à tous les dévouements. Il rendra de véritables services dans nos rangs, mais il souhaite avoir un travail ou un ministère parmi nous qui ne comporte pas de responsabilités d’administration et d’économat». Le 6 janvier 1886, l’abbé Xavier- Joseph devient le Père Marie-Xavier-
il prend l’habit au noviciat d’Osma en Espagne, prononce ses premiers vœux à Livry (Seine- saint-Denis), le 25 mars 1887 et ses vœux perpétuels à Paris, le 6 janvier 1888. Ses premières fonctions lui font retrouver ses soucis d’antan: le P. Marie-Xavier est nommé économe à la communauté parisienne de la rue François 1er (1888-1889). Il est envoyé ensuite professeur de grammaire et surveillant à l’orphelinat du P. Halluin à Arras (Pas-de-Calais) en 1889. De là il passe professeur de sciences à l’alumnat de Clairmarais (Pas-de-Calais), de 1890 à 1893. Le grand air de la mission le tente. il est envoyé supérieur à Ismidt (Turquie), de 1893 à 1895, puis à Brousse (1895-1905). Dans ces deux maisons, les entreprises courageuses du P. Marie-Xavier lui valent des aventures retentissantes qui mettent en émoi les chancelleries diplomatiques, notamment à Ismidt, où ses constructions sont démolies par la police turque et où il fait connaissance avec la prison. A Brousse il s’attire des ennuis avec le port de la casquette, imposé aux élèves du collège au mépris du Fez.
Missionnaire jusqu’au bout.
Volontaire pour la mission au Chili, il arrive dans le pays le 24 janvier 1906. Attaché à la maison de Santiago de 1905 à 1916, il participe à l’animation du sanctuaire. En septembre 1916, il rejoint la communauté de Los Andes où il meurt le 27 août 1928, âgé de 91 ans et 7 mois, établissant à l’époque un second record de longévité dans la Congrégation, après le P. Tissot. Devenu aveugle, le P. Marie-Xavier a fait une chute malencontreuse dans un escalier, le 17 juin. Les funérailles du P. Marie-Xavier ont lieu le mardi 28 août dans la chapelle de Notre- Dame de Lourdes, à Los Andes. Il est inhumé au cimetière de la ville, dans le mausolée de la Société de Lourdes, aux côtés du P. Bruno Delpouve (187271921) et du P. Vincent Chaîne (1836-1910), deux autres vétérans de la mission du Chili.
(1) Contacts du P. Picard avec cette oeuvre, dans Correspondance d’Alzon, tome XII, p. 625 (décembre 1878).
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1928, no 280, p. 217-219; no 282, p. 233-237; no 284, P. 252; no 287, P. 275-276; no 291, p. 307-308. L’Assomption, 1929, no 331, P. 19-23. Lettre à la Dispersion, 1925, no 155 (article ‘Une invention pour confesseur sourd’). Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Dans les ACR, du P. Marie-Xavier Martin, rapports sur Brousse (i898-1928), corespondances (1885-1925)