Religieux de la Province de Belgique-Sud, Provincial de Belgique (1961-1963) et de Belgique- Sud (1963-1965). Formation. Né le 6 septembre 1907 à Antheit (Liège) en Belgique, dans une famille qui comptera 5 enfants, Albert Ronveaux accomplit ses humanités au petit séminaire Saint-Roch de Ferrières (1919-124), puis à Sart-les-Moines (19241927). Il entre au noviciat de Taintegnies le 30 octobre 1927 et prend le nom de Frère Martial. Profès le ler novembre 1928, il accomplit ses études de philosophie à Saint-Gérard (19281930) et ses études de théologie au scolasticat de Louvain (1931-1935), après une année de stage comme professeur à Bure (1930-1931). Profès perpétuel le ler novembre 1931, il est ordonné prêtre le 26 décembre 1934, exactement, jour pour jour, au centième anniversaire de l’ordination sacerdotale du P. d’Alzon. De 1935 à 1936, il est professeur à Bure et en 1936 il part comme missionnaire au Congo. Un quart de siècle au Congo. Du P. Edmond Darche, nous extrayons ce témoignage de la vie missionnaire du P. Martial au Congo: « Pendant 25 ans, le P. Martial a travaillé au Congo tantôt dans l’enseignement, tantôt comme broussard, escaladant à bonne allure les montagnes du Kivu, favorisé pour cela par son poids plume. Puis il devient responsable d’une paroisse qui s’aligne bientôt sur celles de l’Europe , Butembo, où le commissaire Schmitz inaugure en 1947 un centre extra-coutumier devenu aujourd’hui une ville de plus de 120.000 habitants. Lorsqu’il rend visite à ses confrères avec sa petite moto, puis avec sa 2 CV, il ne manque pas de prendre sa tondeuse à c,heveux. Il rend ainsi un humble service. Mais, dit-il, c’est en coupant les cheveux qu’on parle le mieux avec les gens. A.A Ils sont décontractés. lis ne s’adressent pas à leur Provincial, mais à un confrère-coiffeur, dans la simplicité, la franchise, la confiance ». On connaît au P. Martial plusieurs postes au Congo, d’abord deux ans à Bunyuka (1936-1938), sept ans à Mulo à l’école des moniteurs (1938-1945), puis deux ans à la paroisse de Muhangi (1945-1947). En 1948, il arrive à Butembo, à la paroisse de Kitatumba où il reste six ans (1948-1954). Devenu vicaire provincial, il réside à la Procure où il doit renflouer les caisses vides, ce qui est accompli au bout de trois ans (1954- 1957). Il juge alors que la communauté de l’E.T.S.A.V. a besoin de sa présence pacificatrice. La Belgique le rappelle en 1961 pour qu’il y prenne la tête de la Province. Le dernier et le premier Provincial. En 1961, on fait appel au P. Martial comme à un Melchisédech inconnu pour assumer une tâche difficile: il devient en effet le dernier Provincial de la Belgique unie qui connaît des problèmes de coexistence entre les communautés linguistiques. Au moment voulu, il sait prendre les décisions qu’appellent les circonstances. C’est ainsi que le 27 juin 1963 sont créées les deux Provinces de Belgique-Sud et de Belgique-Nord. Il devient en 1963 le premier Provincial de Belgique-Sud, fonction qu’il exerce durant deux ans avant de présenter sa démission. Pris entre le marteau et l’enclume, il dit lui-même avoir beaucoup enduré dans un poste difficile, devant des mutations aussi inexorables que pénibles. Il demande alors à se retirer comme curé à Merdorp où il exerce sa charge de 1965 à 1986. Il réussit à créer un réseau de relations amicales et chaleureuses avec tous ses paroissiens. Il y réalise une oeuvre matérielle et spirituelle importante. La paroisse lui doit l’initiative de nombreuses transformations: chauffage, toiture, installation des cloches, réfection des peintures dans l’église. Une personne dévouée, Mme Rica, assure les tâches ménagères au presbytère. En 1979, la paroisse est heureuse de fêter son jubilé d’or de vie religieuse. M. Romain Froment, ancien bourgmestre de la commune, offre au P. Martial deux cadeaux en reconnaissance, au nom de tous, un calice et une machine à écrire. L’état de santé du P. Martial se détériore gravement à partir de l’année 1986. Il vit à la retraite dans le presbytère de Merdorp que protège de toute visite un véritable Cerbère dévoué, pour éviter au Père, selon lui, toutes les émotions qui lui seraient fatales. Devenu impotent au point de célébrer l’Eucharistie dans son bureau, le P. Martial souffre surtout de grandes difficultés respiratoires. C’est là que meurt le 28 août 1987 le P. Martial. Il est inhumé dans le cimetière du village. A ses obsèques, un paroissien peut dire qu’on avait tellement pitié du malade qu’on aurait voulu respirer à sa place. Le P. Martial n’a cessé d’offrir sa vie, sa prière et ses misères pour la mission au Zaïre.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 15-16. Marc Champion, Province du Zaïre, Religieux défunts, 1929-1994, Butembo, 1994, p. 71-72. Belgique-Sud Assomption, août-décembre 1987, n° 188-192, p. 2454-2461. Lettre du P. Martial Ronveaux au P. Wilfrid Dufault, Bruxelles, 3 mars 1965. Du P. Martial Ronveaux, dans les ACR, rapports sur le vicariat du Congo (1952-1959), la Province de Belgique (1961-1963) et de Belgique-Sud (1963-1964), Notes sur la division de la Belgique en deux provinces (1963), Circulaires, correspon- dances (1947-1965). Il a publié des articles dans les revues, L’Assomption et Afrique Ardente. Notices Biographiques