Martin SERVANT – 1874-1906

Menton, 1905.
« Il y a quelque temps que je ne vous ai pas donné de mes nouvelles et que
j’en ai reçu de vous. J’aime croire que ce ne sont que les occupations,
bien nombreuses, qui vous ont empêché de nous écrire. Vous savez combien
vous êtes aimé ici dans le quartier de Carnolès, surtout par M. Martin qui,
malgré sa paresse
à vous écrire, vous est toujours bien dévoué. Je puis vous assurer que je
ne vous ai pas oublié, surtout dans mes prières, et que ce serait un vrai
bonheur pour moi de vous revoir, si vous n’étiez si loin. Vous pourriez cet
hiver faire une visite à vos amis de Saint- Joseph. Vous verriez qu’ils
n’ont pas changé à votre égard. Mme Morillot vous envoie
tous ses respects et se propose de vous écrire un de ces jours lorsqu’elle
sera un peu moins occupée. Car en ce moment, malgré le désir qu’elle a de
vous envoyer une lettre, elle ne peut le faire à cause de ses travaux. Elle
m’a chargé d’une commission pour vous. Lorsque M. Henri est allé à Lourdes,
elle lui a confié plusieurs demandes de lui
expédier un petit colis d’eau de Lourdes. Elle lui a donné à cette
intention une petite somme et un bidon tout prêt avec l’adresse. Elle n’a
encore rien reçu et s’en étonne ».

Notices Biographiques A.A

Religieux français. Une mémoire presque effacée. Nous ne possédons aucun document ou dossier sur le Frère Martin Servant, si ce n’est son inscription sur les Registres du personnel et l’attestation de sa première profession. Né à Uzès (Gard), le 29 octobre 1874, il prend l’habit le 16 avril 1893 à Livry (Seine-Saint-Denis) où il prononce ses premiers vœux le 19 juillet 1896. Il est décédé à Menton (Alpes-Maritimes), le 31 octobre 1906. Nous reproduisons la lettre circulaire du P. Eloi Genoux, supérieur de la communauté de Menton, qui annonce le décès de ce religieux. « Le cher Frère Martin [Servant], convers à vœux perpétuels (1), vient de rendre le dernier soupir. C’est à la veille de la fête de tous les saints que ce bon religieux voit finir la longue série de ses souffrances corporelles. Miné par la tuberculose, réduit à l’état de squelette, sa vie depuis bien des années était un vrai martyr, supporté d’ailleurs avec une parfaite résignation et un grand esprit surnaturel. En ses derniers jours, la sainte Vierge qu’il aimait d’une tendresse filiale lui ménagea une maternelle consolation. Le P. Emmanuel [Bely] en route pour Rome daigna s’arrêter à Menton, entre deux trains, pour bénir le malade. Le Père lui administra les derniers sacrements et lui dit en termes émus l’espoir qu’il fondait en ses longues souffrances pour obtenir à notre chère Assomption des Frères convers dévoués, humbles, pleins d’abnégation. Le Frère Martin a fait sur terre un purgatoire anticipé. Toutefois soyez assez bons pour faire appliquer au plus vite au cher défunt les prières de règle. Unies aux supplications de leglise universelle, en cet octave des trépassés, nul doute que ces prières ouvriront à notre bon Frère les portes du ciel. Agréez l’assurance de tout mon dévouement en Notre-Seigneur ». A.A À défaut d’autre document biographique concernant le Frère Martin, nous disposons de deux lettres autographes qu’il écrivit au P. Hilaire Canouël en 1905, lesquelles peuvent toujours honorer sa mémoire aujourd’hui: « je vous suis bien reconnaissant des vœux et souhaits de bonne fête, surtout des prières que vous faites pour moi. Soyez assuré que je ne vous oublie pas non plus et que vous avez une large part dans mes prières. J’ai liait vos commissions auprès de tous. Tout le monde vous envoie bien des choses, en particulier le P. Eloi. Il me charge d’être son interprète auprès de vous pour vous dire tout ce que son cœur a de meilleur. Comme moi, il se demande quand est-ce que vous vous déciderez à venir nous voir. C’est le moment, maintenant qu’il fait froid chez vous, que vos plates-bandes sont gelées et que la neige empêche de travailler, de profiter du beau soleil que nous avons et de venir faire une bonne provision de chaleur, de plantes et surtout de jouir de l’affection que nous avons pour vous. Allons, laissez les brouillards et décidez-vous à venir nous surprendre dans notre belle Côte d’Azur. M. Henri nous a écrit en effet, mais il ne dit rien dans sa lettre des commissions de Mme Morillot Peut- être lui a-t-il écrit directement? J’ai été fort étonné de le savoir à l’hôpital pour une opération. Je suis heureux de savoir que c’est une affaire finie et qu’il est complètement sur pied. Veuillez s’il vous plaît lui donner le bonjour de ma part. M. Moreel m’a bien surpris, je vous assure, moi qui le croyais encore à Mongreno et qui avais envoyé un mot à son adresse dans une lettre libellée au nom de M. Raoul. Que doit faire Giraud sans lui? Philippe doit maigrir à vue d’oeil. Dites- lui de ma part que ce n’est pas bien d’abandonner ses amis comme cela. Merci pour le petit mot qu’il m’a envoyé et des prières qu’il fait pour moi. je ne l’oublie pas non plus dans les miennes. Dans quelques jours, je lui enverrai un mot ainsi qu’à Jean-Gabriel et à Edouard. J’ai reçu des nouvelles de René qui est à Calahorra. Il y est très content et nous recommande une nouvelle recrue qui ne sait pas trop ce qu’elle doit faire ». (1) Nous n’avons pas retrouvé l’acte de profession perpétuelle du Frère Martin Servant.

Bibliographies

Bibliographie et documentation-. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefray. L’Assomption, 1906, n° 120, p. 191. Dans les ACR, deux lettres du Frère Martin Servant au P. Hilaire Canouel (1905) :Menton, les 15 novembre et 11 décembre 1905. Lettre circulaire du P. Eloi Genoux, Menton, ler novembre 1906. Notices Biographiques