Maternus (Wilhelmus) GEERTS – 1917-1944

Nouvelles de guerre.
La guerre impose sa loi aux Pays-Bas dès 1940. On trouve, de-ci de-là,
quelques informations sur les transformations rendues nécessaires à la vie
des communautés A.A. de ce pays durant cette période difficile.
« À Bergeyk, en 1942, les étudiants doivent travailler sans livres, comme
les 17 novices au château de Stapelen. Boxtel va bon train avec ses 140
élèves dont 36
nouveaux. Neuf jeunes prêtres se préparent aux missions à l’Université de
Nimègue. En mars 1942, gros émoi à Boxtel où l’on doit déménager l’école
apostolique. Ils sont plus de
200 (allemands) à se serrer dans le vieux château et des maisons
disponibles au village. En avril 1942, à Bergeyk, on doit interrompre les
cours pendant un mois parce qu’on ne peut plus se chauffer. A Boxtel, 350
pensionnaires (allemands) prennent la place des alumnistes et des novices,
relégués au bourg et ailleurs. En juin 1942, le noviciat de
Boxtel occupé a émigré à 200 km., à Moergestel, dans une maison à deux
étages prêtée par une dame pour abriter 25 religieux. Il faut faire le vide
avec les anciens pour accueillir des nouveaux… ».

Maternus (Wilhelmus) GEERTS

1917-1944

Religieux hollandais de la Province de Belgique- Hollande.

Faire-part en temps de guerre.

Le P. Gervais Quenard fait connaître le décès du P. Maternus en quelques lignes télégraphiques, en 1944:

« Jeune prêtre de l’an dernier (9 mai 1943), décédé le 13 mars 1944 près de Bergeyk, en 1.hôpital Sainte- Lidwine, après dix mois de maladie, en offrant joyeusement sa vie pour l’Assomption. Plein de vie et de talent il rêvait de rejoindre au Brésil son frère, le P. Amandus (1). Il put tout juste célébrer dix messes avant de tomber malade mais il a su faire grandement le sacrifice de sa vie, en renouvelant encore ses vœux la veille de sa mort, et il restera, nous dit le P. Wiro [Van Den Dungen] un protecteur pour le jeune vicariat (2) ».

Complétons cette courte notice avec les éléments des différentes fiches de renseignements personnels: Wilhelmus Geerts est né le 10 avril 1917 à Schijndel aux Pays-Bas, dans le diocèse de Bois-le-Duc. Après ses études primaires dans son village natal, il entreprend des études secondaires à l’alumnat de Boxtel (grammaire: 1929-1933 et humanités: 1933- 1935). Il entre au noviciat de Taintegnies sous le nom de Frère Maternus, le 20 septembre 1935. Il prononce ses premiers vœux le 30 septembre 1936. Le P. Domitien Meewissen note à son sujet: « Le Frère Maternus aime les apartés. Il devra davantage fusionner avec tout le monde. Il fait de sérieux efforts pour s’amender et acquiert un bon esprit moins porté à la critique ». Après le temps du noviciat, le Frère s’adonne aux études de philosophie, de 1936 à 1938. Il est admis à la profession perpétuelle, émise le 30 septembre 1939 à Louvain. Le P. François-Joseph Thonnard appuie sa démarche: « Le Frère Maternus garde encore un peu l’extérieur rude et le ton hargneux mais beaucoup moins que ses frères.

Cette troisième année où il a été laissé à lui seul le deuxième trimestre, il a été préoccupé de réagir, dans le bon sens, surnaturellement ». De 1940 à 1943, pour les études de théologie, le Frère Maternus se trouve à Bergeyk (3) où les frères étudiants de Louvain se sont repliés à cause de la guerre. Il est ordonné prêtre à Bergeyk le 9 mai 1943. Nous n’avons plus d’autre information ensuite sur lui, sauf la mention de son décès, à l’aube de sa 28ème année, par la mention du P. Gervais.

(1) Il y eut effectivement, un temps à l’Assomption un P. Amandus Geerts, frère du P. Maternus. Né en 1909, prénommé à son baptême Gysbertus, novice en 1927 sous le nom d’Amandus, profès annuel en 1928, prêtre en 193-4, missionnaire au Brésil en 1936. Il est encore proposé comme supérieur à jalès en 1951, après un supériorat à Rio Preto. D’après son dossier personnel, le P. Amandus a demandé son exclaustration de la Congrégation en 1955, motivant sa démarche pour des raisons d’incompatibilité avec les formes de la vie commune. (2) Le P. Gervais peut en effet parler de ‘jeune vicariat’ à propos de la Hollande en 1944. C’est en 1939 qu’à l’intérieur de la province unique Belgique-Hollande est créé le vicariat de Hollande-Brésil. La fondation de la mission au Brésil par des religieux Hollandais date de 1935-1936. Belgique et Hollande deviennent deux Provinces autonomes en décembre 1946. (3) Ce sont bien les impératifs de la guerre qui ont bouleversé la carte des scolasticats et théologats de l’Assomption en Europe: la maison d’études de Louvain est détruite par les bombardements de 1940. En 1957, l’Assomption belge va reconstruire et inaugurer un nouveau scolasticat à Louvain, mais pour les étudiants de langue flamande avec en plus un centre universitaire pour les religieux qui suivent des cours à l’Université. Depuis 1940, philosophes et théologiens hollandais font leurs études au scolasticat Saint-Augustin de Bergeyk, diocèse de Bois-le-Duc, dans un ancien couvent d’Ursulines. De même les scolastiques anglais doivent réorganiser, sur leur propre sol, avec leurs propres moyens, le cursus des études ecclésiastiques qui se faisaient jusque là soit en France, soit en Belgique, soit à Rome. Les étudiants assomptionnistes de la Province nord-américaine se forment en philosophie à Worcester (U.S.A.) et les théologiens à Québec, principalement. La province sud-américaine organise à Santiago du Chili un scolasticat propre sur le nouveau quartier de El Golf. Rappelons qu’en France, depuis 1934, Lornioy (Essonne) est le théologal commun, Layrac est le scolasticat pour la formation de l’année complémentaire et, depuis 1931 Scy-Chazelles, maison Saint-Jean est le scolasticat interprovincial de philosophie. Mais la guerre perturbe aussi cet ordre de choses. Saint-Gérard, investi en 1919, est tour à tour noviciat et scolasticat commun, puis réservé à la Belgique.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Nouvelles de la Famille occupée, 1944, n° 31, p.2. Notices Biographiques