Religieux de la Province de Paris, assistant général (1923-1929).
Religieux au temps du P. d’Alzon.
Marie-François-Nicolas Lombard est né le 24 décembre 1838 à Saint-Martin de Belleville (Savoie). Il est un des tout premiers alumnistes à inaugurer Notre-Dame des Châteaux (1871-1873), d’où il passe au Vigan (Gard), de 1873 à 1874. Il accomplit ses humanités à Nîmes et à l’Espérou (Gard), de 1874 à 1875. Il fait son noviciat ;à Paris, le 11 novembre 1873, avec le P. Picard, et prend le nom de Frère Matthieu (1). Il connaît aussi la maison de Sèvres, près de Paris, où il commence ses études ecclésiastiques. Profès perpétuel le 11 novembre 1877, il gagne Nîmes de 1878 à 1880, puis, après la mort du fondateur, Osma en Espagne où il achève ses études de théologie (1880-1882). Il est ordonné prêtre à Nîmes par Mgr Besson, le 23 décembre 1882. Il est professeur d’histoire et de mathématiques au collège de Nîmes, de 1882 à 1885, puis de 1885 à 1919. Durant 34 ans, il y enseigne la philosophie avec succès et forme de nombreuses générations d’élèves qui lui restent très attachés et pour lesquels il symbolise la continuité de l’Assomption avec ses origines. Il y connaît les grandes et les petites heures, les perquisitions en 1899, le long procès qui aboutit à l’expropriation définitive en 1909, l’installation d’un nouveau collège au Boulevard de la République. Il est nommé supérieur du collège de 1919 à 1923.
Dans la première équipe du P. Gervais Quenard.
En 1923, le P. Matthieu est nommé assistant général de la Congrégation et vit à Rome de 1923 à 1929, près de l’Ara Coeli. Il participe ainsi à ce moment- clé de la vie de la Congrégation découpée en provinces, selon les décisions consécutives à l’intervention de Rome après 1917.
Il est tout heureux de quitter ses fonctions à la Curie en 1929, ayant déjà offert sa démission d’assistant au profit de Mgr Petit en 1926. Il est nommé supérieur de la communauté de Montpellier (Hérault), de 1929 à 1935. Il s’adonne alors à un ministère de prédication et d’aumônerie, notamment au collège voisin des Religieuses de l’Assomption, rue du Carré-du- Roi.
Une figure de vétéran.
Le P. Matthieu réside à Montpellier de 1929 à 1951. D’une régularité sans faille, il célèbre chaque matin l’Eucharistie chez les Religieuses à 6h30, quelles que soient les variations du temps. En communauté, il se distingue par sa charité envers ses frères, sa fidélité aux exercices religieux et son grand amour de l’Assomption. Il continue à demander toutes les permissions comme un jeune novice. Fidèle en amitié, il porte un véritable culte aux anciennes traditions et coutumes de l’Assomption. Infatigable prédicateur, il s’adresse à des auditoires divers, le clergé diocésain (2) et les différentes communautés religieuses du diocèse. Ami du cardinal de Cabrières (Montpellier) dont il est le confesseur, de Mgr de Liobet, archevêque d’Avignon, le P. Matthieu est appelé à déposer son témoignage pour les causes du P. d’Alzon, du P. Pernet, de la Mère Marie-Eugénie de Jésus. il recense des ouvrages pour des revues de la Bonne Presse, le Mois littéraire notamment, donne des schémas de sermons pour Prêtre et Apôtre, collectionne articles de revues et de journaux pour la mémoire assomptionniste. Devenu au fil des années le doyen d’âge de la Congrégation, il est, à l’ heure de sa mort, le mardi 7 août 1951, à 93 ans, le dernier des religieux à avoir connu personnellement le P. d’Alzon. Grâce à un cœur d’acier, il peut résister pendant 8 jours à une ultime intervention chirurgicale à la clinique du Carré-du- Roi pour une occlusion intestinale, avant de succomber à une congestion pulmonaire. Il est inhumé au caveau de l’Assomption au cimetière de Montpellier, aux côtés des PP. Augustin Nègre, Sernin Baron et Anastase Baudart. (1) Malgré une habitude contraire de la part de ses biographes, c’est ainsi qu’il orthographie lui- même, correctement, son prénom, avec deux ‘T’. On doit au jeune Frère Matthieu des notes d’audition de l’ultime retraite prêchée par le P. d’Alzon aux novices de Nîmes en septembre 1879. (2) Cela vaut au P. Lombard plusieurs canonicats honoraires (Nîmes, Bourges…).
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1951, n° 120, p. 63-64, 83-84. Paris-Assomption, novembre 1951, n° 8, p. 10. L’Assomption et ses Oeuvres 1951, n° 489, p. 13. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 454. Lettre de Matthieu Lombard au P. Ehmanuel Bailly, Les Chateaux, 13.07.1873. Du P. Lombard, dans les ACR, nombreuses correspondances (1873-1950) On doit au P. Lombard des conférences pour les fêtes du cinquantenaire du P. d’Alzon (1930), des discours de distribution des prix à Nîmes (1889-1906), deux brochures sur le P. Pernet (1911, 1931), une biographie du P. Pernet (1924), des rapports sur le collège de Nîmes, sur Montpellier (1929-1935), un article sur les Oblates (D.H.G.E.), de nombreux témoignages et souvenirs sur le P. d’Alzon, ainsi que des recensions d’ouvrages dans des revues de la Bonne Presse.