Maurice (Maurice Lucien Francis) PERRON – 1925-1994

Saint-Maur, 1991.
« Ta lettre me parlait de la Russie! Qui aurait pensé? Sais-tu que nous
hébergeons en ce moment à Saint-Maur, parmi nous, un jeune russe, Vladimir,
de 25 ans, envoyé en France par Bernard Le Léannec et ‘dispatché’ ici par
François Morvan? Il parle très bien le français et a une soif inextinguible
de le perfectionner, ce qui me permet de me décerner pompeusement le titre
de
‘précepteur du tsarévitch’. Cela le fait rire de bon cœur. Nous passons de
longues heures ensemble pour préciser son vocabulaire et son utilisation.
N’étant plus bon à
grand’chose, faute de souffle, je puis écouter et instruire ce sujet
soviétique. Notre réputation en U.R.S.S., si bien amorcée par ta diligence
et ta révérence, va se voir confirmée de façon inattendue par ce jumelage.
Pour Jérusalem, je suis en lien avec le P. Alex. Le Borgne et Mme Cocard
notre organiste. Pour Rome, nous sommes en contact avec Dom Emmanuel
Constant qui y connaît les religieux ainsi que son successeur le P. Etienne
Baudry. Il y a aussi 2 anciens de Melle et de Saint-Maur. Je suis toujours
en observation pour bronchite et polyarthrite. Ici la maison tourne, l’été
nous refusons du monde ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de France. Curriculum par lui-même. Dans la mesure où il est permis à un religieux d’exprimer des dernières volontés à respecter strictement et scrupuleusement, je me permets d’exprimer ceci: à mes obsèques, que l’on s’abstienne d’aligner mes états de service en énumérant les différents postes où j’ai vécu. J’ai fait tant de mal. J’ai fait si mal le bien. J’ai si souvent omis de le faire. J’ai fait si peu et de si petites choses qu’il voudrait mieux s’en référer et s’en remettre uniquement à la miséricorde de Dieu dont l’Assomption a été pour moi la vivante incarnation. Ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu. Alors pour exalter cette miséricorde, signaler seulement: Baptême. 8 octobre 1925. Confirmation. 8 juin 1936 à Loudéac (Côtes d’Armor). Profession religieuse: 22 octobre 1944 à Layrac (Lot-et-Garonne). Ordination sacerdotale: 17 février 1951 à Layrac. Conversion: 22 novembre 1975. Réconciliation: 8 décembre 1975. Onction des malades: 6 juillet 1991. En enfouissement missionnaire à Lorgues (Var). daté du 15 août 1992. Complément biographique. Né à Saint-Maudan (Côtes d’Armor) le 7 octobre 1925, Maurice Perron fait ses études à Saint- Maur (Maine-et-Loire) de 1937 à 1941, puis à Blou (Maine-et-Loire) de 1941 à 1943. A.A Il prend l’habit à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime) le 79 septembre 1943. Il étudie la philosophie à Cavalerie (Dordogne), de 1944 à 1945, et à Layrac, de 1946 à 1947, études interrompues par un séjour en sanatorium. Il étudie la théologie à Layrac. Il y prononce ses vœux perpétuels le 9 décembre 1948 et y est ordonné prêtre le 17 février 1951. Il est envoyé enseigner au collège Sainte-Jeanne d’Arc à Tarbes (Hautes-Pyrénées), de 1951 à 1954, puis au collège Sainte-Barbe de Toulouse (Haute-Garonne), de 1954 à 1957, enfin dans les maisons de vocations tardives, d’abord à Blou (1957-1959) puis à Lormoy (Essonne), de 1959 à 1964. Il réside un trimestre à la paroisse du Dulce Nombre de Maria à Madrid en Espagne (1964), puis va se reposer à Chanac (Lozère), de la fin de l’année 1964 à 1965. En 1965, il devient aumônier de l’hospice de Gournay-en-Bray (Seine-Maritime), situation qui dure dix ans (19651975), vivant dans une état d’isolé. Il passe un temps, en 1974 et en 1975, dans ce que lui-même appellera un jour, à l’exemple d’un autre célèbre converti, la région de la dissemblance. Nommé à Saint-Maur en 1976, année qui marque sa réintégration complète, il y travaille une dizaine d’années au secrétariat de la Procure, puis du Centre d’accueil. Depuis 1983, il est supérieur de la communauté, tout en devant veiller à sa santé. Le 13 décembre 1991, il quitte le C.H.U. d’Angers (Maine-et-Loire). L’ambulance le dépose à Lorgues (Var) pour un nouveau service apostolique, sa consécration voulue à la mission du malade, selon ses propres termes. Souffrant de difficultés respiratoires et de polyarthrite rhumatoïde, il commence un long calvaire de médications, d’appareils à oxygène, d’hospitalisations. Il médite, plume à la main, le livret du chapitre général de 1993, La passion du Règne dans le monde de ce temps. Il compose une prière, fruit de sa méditation paulinienne et demande au P. Patrick Zago de lui passer au cou la croix, signe de sa mission de malade comme ouvrier du Royaume. Il meurt à Draguignan le 16 février 1994. Ses obsèques sont célébrées le 18 février, présidées par le P. Joseph Henry. il est inhumé dans le caveau de l’Assomption, situé dans la propriété de Lorgues. Il a préparé dans les moindres détails la liturgie de ce jour, rédigeant lui-même l’homélie et l’introduction de l’Eucharistie.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 3-5. Assomption-France, Nécrologie année 1994, p. 300-302. Dans les ACR, du P. Maurice Perron, quelques chroniques de sa vie à Layrac (1951) et à Lormoy (1962), correspondances (1974-1993). Lettre du P. Maurice Perron au P. Claude Maréchal, Saint-Maur, 17 juin 1991. Notices Biographiques