Religieux de la Province de Lyon. Dans les chemins de traverse de la vie. Joseph-Célestin Peyron est né le 8 octobre 1910 à Gournier, commune de Réallon près de Savines (Hautes-Alpes). Il commence sa scolarité secondaire à l’alumnat de Miribel-les-Echelles en Isère (1922- 1923), mais l’alumnat cessant de faire les premières classes pour être alumnat d’humanités, Joseph se rend à Saint-Sigismond en Savoie, de 1923 à 1926. Il revient à Miribel pour les humanités de 1926 à 1928. Il prend l’habit au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle), le 28 octobre 1928, sous le nom de Frère Maxence, en compagnie de Camille [Romain] Durand. Il y prononce ses premiers vœux le ler novembre 1929. La suite de son parcours de formation se poursuit sans entrave: il accomplit ses études de philosophie à Saint-Gérard en Belgique (19301932), souscrit à ses obligations militaires en 1932-1933 à Lyon et gagne Louvain pour la théologie (1933). En 1934, les étudiants français fondent le scolasticat Saint-Augustin à Lormoy (Essonne). Le Frère Maxence est admis à la profession perpétuelle à Lormoy le 21 novembre 1934 et il y est ordonné prêtre le 21 février 1937. Le P. Durand, son compagnon de parcours jusque-là, lui rend ce témoignage.« Je garde du .P. Maxence un souvenir ensoleillé. D’abord c’est un compagnon agréable, jovial, tout en restant discret, effacé. Avec lui, chacun se sent très à l’aise et puis c’est un travailleur acharné dans les études. Il y a en lui une avidité presque passionnée de savoir, mais c’est une passion mal dominée! Il veut tellement tout saisir que j’ai vu plusieurs fois sur sa table tous ses livres et tous ses cours ouverts comme s’il veut tout embrasser à la fois. Ensemble nous faisons partie d’un groupe qui reprend les cours pour mieux les assimiler. De bonne santé, il se déclare pourtant fragile, A.A se laissant surnommer le ‘serviteur de Dieu’ par référence à un passage de la Règle de saint Augustin: « Si le serviteur de Dieu se plaint d’un mal caché, il faut le croire et l’écouter ». Après son ordination sacerdotale, le P. Maxence est envoyé en Roumanie, pour l’internat de Beius où le P. Judicaël Nicolas demande de l’aide. Il y apprend suffisamment la langue, mais n’a pas l’énergie suffisante auprès des élèves qui en profitent. Durant la guerre, en 1940, le P. Maxence est transféré au noviciat de Beius pour s’occuper des postulants, le P. Austin Treamer venant de succéder comme maître des novices au P. Evrard Evrard. Très doux et calme, le P. Maxence passe une dizaine d’années en Roumanie (1937-1947) et doit quitter le pays à cause de la situation créée par l’après-guerre. Les handicaps, plusieurs fois signalés sur son état de santé psychique (tendance à la dépression, maladie de la persécution) n’ont fait que s’aggraver. Cela va entraîner pour lui une grande instabilité: il change jusqu’à 12 fois de résidence en 28 années dont la moitié en maison de repos. Après 4 ans d’économat à Briey (Meurthe-et- Moselle, 1948-1952), il gagne une première fois Lorgues (Var), avec un peu de ministère à Taradeau. Puis c’est la Tunisie (trois ans, 1953-1956 Bellevùe) et l’Algérie (deux ans au collège de Bône, 1956-1957). Il revient en France, pour deux années à Vellexon (Haute-Saône, 1957- 1959). Après un deuxième séjour à Lorgues (1959-1963), il est aumônier à Entre-Deux-Guiers (Isère). Au Provincial qui lui demande s’il dispose d’un petit traitement, il répond qu’il est plumé comme un dindon destiné à la broche, devan t même donner des messes pour payer sa pension. Chanac (Lozère) le reçoit de 1965 à 1971, puis il revient à Lorgues et fait un court essai à l’hospice de Roquebrune-sur-Argens (Var). Après quelques mois à Lyon-Debrousse et une année à Vellexon, il est affecté à la maison de Valpré (Rhône) en 1974. En juin 1975, il est accueilli une nouvelle fois à Lorgues. Il meurt à l’hôpital de Draguignan, le dimanche 30 novembre 1975. Il est inhumé à Lorgues le mardi 2 décembre. Le P. Maxence était depuis de longues années un malade, d’ailleurs difficile à soigner, car il mettait en doute la compétence de ses médecins et se bourrait de médicaments, prescrits et non prescrits. D’un naturel inquiet et soupçonneux, on ne peut mettre en doute sa vocation vécue avec piété et régularité.
Bibliographies
Bibliographie et documentation– Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 20-21. Lyon-Assomption, mars 1976, n° 49, p. 21-22. Lettre du P. Maxence Peyron au P. Wilfrid Dufault, Jemmapes (Algérie), 24 août 1957. Notices Biographiques