Maxime (Jules Maxime) DANIEL – 1880-1937

Reconstitution et attestation.
« A moins de contre-ordre je pense être démobilisé à la fin du mois
(février 1919). Aussi conformément à votre dernière lettre, je viens vous
donner les différents diocèses où je suis passé pendant la guerre. Du mois
d’avril 1914 au 23 décembre de la même année, j’ai été affecté à l’hôpital
des Petites Sœurs des Pauvres à Saintes, diocèse de La Rochelle. C’est
l’abbé Clénet qui était l’aumônier. Du 23 décembre 1914 au 10 octobre
1915, j’ai été à l’hôpital de Bordeaux, l’aumônier était un lazariste,
l’abbé Constant, du front d’Alsace. Du 10 octobre
1915 au mois de mars 1918, j’ai fait partie de l’armée d’Orient, affecté à
Zeitenlik
[Salonique] dont l’aumônier était l’abbé Blanchet. J’ai passé
4 mois à l’ hôpital de Salonique où il n’y avait pas d’aumônier attitré.
Revenu en France, j’ai passé ma permission de détente chez mes parents à
l’Eguille. Actuellement je me trouve à Bayonne, l’aumônier est le chanoine
Brancas. C’est avec joie que je vois arriver la fin de cet abrutissement et
je dois secouer la poussière du monde accumulée pendant 4 ans… ».
P. Maxime, 13.02.1919.

Maxime (Jules Maxime) DANIEL

1880-1937

Religieux de la Province de Bordeaux.

Un compatriote du P. Eutrope Chardavoine.

Jules Maxime Daniel naît à l’Eguille (Charente- Maritime) le 14 janvier 1880. C’est le P. Eutrope Chardavoine qui lui fait connaître l’Assomption. Sa formation est assurée dans les maisons dites de vocations tardives : Montfort (1901) ou Ville- comtesse, Taintegnies et Sart-les-Moines (1901- 1904). Il entre le 18 septembre 1904 au noviciat de Louvain où le P. Vincent de Paul Bailly lui donne l’habit et le nom de Frère Maxime. Son noviciat se fait sous la direction du P. Benjamin Laurès. Il prononce ses premiers vœux le 18 septembre 1905 et, l’année suivante, le P. Emmanuel Bailly reçoit ses vœux perpétuels le 18 septembre 1906. Il passe au scolasticat sans changer de maison mais simplement en traversant une cour! Le P. Merklen, supérieur de la maison d’études de Louvain, le prend sous sa coupe pour deux années de philosophie (1906-1908). Il est ensuite envoyé comme professeur en Orient: collège d’Eski-Chéir (Turquie) de 1908 à 1910. Jérusalem le retient trois ans pour la théologie (1910-1913), il y est ordonné prêtre le 13 juillet 1913 par Mgr Piccardo et il revient en Europe, à Rome, pour terminer ses études de théologie (1913-1914). La guerre éclate, il est mobilisé dès le début de l’année 1914 et va rester sous les drapeaux pendant 4 ans et demi. Après cette longue épreuve, il passe quelques mois au noviciat de Lumières (Vaucluse) et dès le mois d’août 1919 il est affecté à l’enseignement, à l’alumnat de Vinovo (Piémont), puis, selon les nécessités de l’après-guerre et de tous les imprévus de la réorganisation générale, il passe à Marseille, Arras (Pas-de-Calais) et Saint- Guilhem-du Désert (Hérault) de 1920 à 1922. En septembre 1922 il reprend la route de l’Orient: il est nommé professeur de sciences au collège Saint- Augustin de Plovdiv (Bulgarie).

Mais quand la Congrégation est divisée en Provinces, le P. Maxime choisit celle de l’Ouest (Bordeaux) et il est envoyé à l’orphelinat de Toulouse (1928).

A l’orphelinat de Toulouse (Grande-Allée).

En octobre 1928, le P. Maxime est chargé de la classe de certificat d’études et il s’en acquitte avec tout son savoir-faire. C’est depuis le mois d’avril 1924 que Mgr Germain a confié aux Assomptionnistes la direction de cet orphelinat fondé par un abbé Julien au temps de la Commune. A l’époque (1928), c’est encore le P. Alexis Chauvin qui en assure la direction jusqu’en 1930, année où il est remplacé par le P. Joseph Allanic. Se trouvant trop âgé et affaibli par ses années de vie en Orient, pour poursuivre une activité d’enseignant, le P. Maxime se consacre très vite à des activités de type plutôt pastoral: prédication à la chapelle, ministère de la confession, tout en continuant à partager la vie de ces jeunes auxquels il sait apporter estime et soutien. « Pour se distraire, le Père Maxime fait l’élevage des pigeons, petits volatiles qu’il affectionne particulièrement. S’il lui arrive de s’absenter, sa recommandation est immédiate: « veillez sur mes pigeons, ne les laissez pas mourir de faim! ». Il distribue la becquée le matin à ses pensionnaires, un peu à la manière de Saint-Francois dAssise ».

La nuit comme le jour est lumière.

Au mois d’août 1935, le P. Maxime éprouve une première alerte sérieuse de santé (congestion pulmonaire et urémie). Il ne peut se résoudre à un régime de soins sévères et, à la fin du moins de janvier 1937, il devient clair que sa situation est très critique. Lui-même souffre d’une inactivité totale, il ne peut écrire, il ne peut se déplacer. Son seul plaisir est de s’asseoir sur la margelle d’un puits et de regarder les évolutions de ses chers pigeons, en attendant la récréation des enfants. Le 23 août 1937, il est conduit à Lorgues (Var). Il y meurt le 5 novembre suivant, à 57 ans. Il y est inhumé.

Bibliographies

Bibliographie et documentation : Lettre à la Dispersion 1937, n° 728, p. 369; n° 729 p. 377. L’Orphelin (Bulletin de l’orphelinat de Toulouse), 1938, n° 55 p. 12-14. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Quelques lettres du P. Maxime Daniel ont été conservées dans les ACR (1910-1925), surtout de sa période de vie militaire. Certaines ont été publiées dans la Lettre à la Dispersion ou l’Assomption aux armées. Noël Richard, Une grande couvre toulousaine (centenaire de la maison d’enfants de la Grande-Allée 1873-1973), 1973. Notices Biographiques