Méthode (Constantin) OUSTICHKOV – 1867-1952

Sofia, 1930.
« Comme je n’ai personne ici de nos Pères pour me présenter à la
Dispersion, je le fais moi-même pour la première fois de ma vie. Encouragé
par les bons conseils de Mgr Roncalli, visiteur apostolique en Bulgarie,
j’ai osé faire hommage au Saint-Père [Pie XI] d’un exemplaire, reliure
luxe, de la troisième édition de l’imitation de Jésus-Christ que j’ai
traduite en bulgare, il y a trente-quatre ans, dans la vieille maison de
Karagatch- Andrinople où le P. Victorin Galabert qui m’a accueilli à
l’alumnat en 1882, étudia et apprit notre langue, en véritable
missionnaire. Le Souverain Pontife a daigné
agréer mon cadeau modeste et, par une lettre, vrai trésor pour moi, m’a
envoyé sa sainte bénédiction. Faites ce que
vous croyez de mieux avec cette petite missive de sa Sainteté. Je garde
toujours, en me souvenant de lui dans mes prières, un excellent souvenir du
P. Ernest [Baudouyl missionnaire à Phanaraki en ces temps déjà très
lointains que n’a pas connus la jeunesse actuelle, mais que n’ont pas
oubliés les vieux comme nous
».
P. Méthode.
Lettre à la Dispersion, 1933, p.
23.

Notices Biographiques A.A

Religieux bulgare de la Province de Lyon. Un contemporain du P. Galabert. Constantin Oustichkov est né de parents orthodoxes à Chtip [Shtip ou Stobil en Macédoine, province balkanique alors soumise aux Turcs, le 14 juin 1867. Il est baptisé le jour même. Vers l’âge de 8 ans, il quitte sa région natale pour habiter Sofia. Sans doute entre-t-il en relations avec les religieux qui à cette époque essaient d’implanter une école dans la capitale bulgare. Le P. Galabert l’admet en 1882 à l’alumnat de Karagatch, près d’Andrinople, où il a pour compagnon son compatriote bulgare le futur P. Barthélémy Schiskov (1867-1931). En 1884, Constantin fréquente le séminaire de Koum- Kapou (Istanbul) où il a pour professeurs les PP. Thomas et Gunfrid Darbois, le P. Christophe Portalier, et pour supérieur le P. Joseph Maubon. Ses études se poursuivent là de 1884 à 1889. Le 6 août 1890, il prend l’habit au noviciat de l’abbaye de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), sous le nom de Frère Méthode. Profès annuel le 15 août 1891, il devient profès perpétuel le 6 août 1892. Il est envoyé à Notre-Dame de France à Jérusalem pour ses études théologiques (1893-1895), puis à la maison de Kadi-Keuï (1895- 1896). Il est ordonné prêtre dans le rite oriental gréco-slave, le 19 janvier 1896, par Mgr Petkov à Andrinople. Ses années d’études lui procurent la connaissance, en plus de sa langue maternelle, du latin, du français, du turc, du grec et de l’allemand. Sa première nomination en tant que religieux-prêtre le destine à l’enseignement à l’alumnat de Karagatch où il reste 7 ans (1896- 1903). Il s’intéresse beaucoup à l’apostolat par la presse et entreprend des traductions en bulgare d’ouvrages de piété. En 1903, il est envoyé avec le P. Christophe Portalier à Sliven (Bulgarie) en vue d’une fondation de paroisse. Le P. Michel Mirov, futur évêque, Page : 109/109 a préparé en ce sens un prêtre orthodoxe passé au catholicisme, l’abbé Yvan Thodorov. En 1904e le P. Germain Reydon remplace à Sliven le P. Portalier, devenant ainsi jusqu’en 1908 le compagnon de vie du P. Méthode, se stimulant l’un l’autre pour la mission par la construction d’une modeste chapelle et l’animation d’une petite communauté catholique. En 1908, le P. Méthode est appelé à Phanaraki (Turquie) pour un service d’enseignement (1908-1912). En collaboration avec le P. Ezéchiel Montmasson, il rédige son manuel d’apologétique, Religion, imprimé à Yamboli. Il rejoint le poste de Yamboli en 1912 et collabore à la rédaction des deux revues de langue bulgare, Poklonic et Vie des Saints, inspirées de celles de Paris. En 1919, il est à nouveau désigné pour la résidence de Sliven, avec le P. Vladirnir Malfatti. En 1921, il passe à Varna où il tombe malade et doit être soigné à Gratz en Autriche. On lui confie en 1922 la direction des quatre classes primaires du collège de Plovdiv (1922-1927). Secrétaire particulier de Mgr Roncalli. Mgr Angelo Roncalli, futur Pape Jean XXIII, nommé délégué apostolique à SOfia, demande en 1927 le P. Méthode comme secrétaire qui s’installe à Sofia à partir de janvier 1927 jusqu’en 1931. Précieux pour sa connaissance des langues et des usages du pays, le P. Méthode est aussi apprécié pour la qualité chaleureuse de ses relations. Son bureau est vite assiégé par une foule de visiteurs et de solliciteurs. A ce titre, on peut dire que le P. Méthode s’attache la reconnaissance de nombreux compatriotes, heureux qu’il se montre de pouvoir intéresser bien des étrangers aux questions et aux intérêts de son pays. Il cherche à faire connaître la pensée et la spiritualité de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Soigné dans les années 1909-1910 de ganglions au cou, le P. Méthode souffre de séquelles de brûlures aux rayons X. Durant l’hiver 1932, il est envoyé pour traitement à Lyon (Rhône) en compagnie du Frère Michel Bédu, l’infirmier du collège de Plovdiv. Opéré par le docteur Bordier, le P. Méthode meurt, terrassé par une crise cardiaque, le même jour, 25 août 1932 alors qu’il se rend du no 2 de l’Avenue Debrousse à la Villa no 8. il est inhumé au cimetière lyonnais de Loyasse le samedi 27 août, après un service religieux à l’église voisine de Saint-Irénée. Le P. Méthode était entré dans sa 66ème année. Page : 110/110

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1932, no 451, p. 233, no 452, p. 241-242; 1933, no 468, p. 22-23; no 473, p. 59-62. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Du P. Méthode oustichkov, dans les ACR, rapport sur Sliven (1905), correspondances (1893- 1930) Il a traduit en bulgare l’Imitation de Jésus-Christ, rédigé un ouvrage intitulé La religion, et collaboré aux revues du P.Germain Reydon, le Poklonik (Pèlerin en bulgare), les Vies des saints et Vera i Naouka. Roncalli et l’Assomption dans Missions des Augustins de l’Assomption, hiver 1959, no spécial. Notices Biographiques