Religieux de la Province de Bordeaux, profès in articulo mortis. ‘Une humble fleur de paradis’. Charles Schaeffer est né à Paris, le 22 septembre 1907. Il est le fils unique de Joseph-Augustin et de Lucine Honorine, née Hubertins. Le foyer vient s’établir dans le Maine-et-Loire. Charles commence ses études secondaires à l’alumnat de Saint-Maur (Maine-et-Loire), de 1920 à 1923, et les poursuit à celui de Miribel-les-Echelles (Isère), de 1923 à 1925. Timide, réservé, il se fait remarquer pour son sérieux et son application au travail. On lui confie comme service une charge de confiance, la cueillette des fruits et le fruitier. Il entre au noviciat de Taintegnies en Belgique, où il prend l’habit le 31 octobre 1925, sous le nom de Frère Michaël. L’année suivante, après sa première profession, le ler novembre 1926, il part pour le scolasticat de Saint-Gérard, pour l’étude de la philosophie (1926- 1928). Au mois de février 1928, il contracte une pleurésie purulente qui l’oblige à mettre un terme à ses études. Au mois d’août 1928, il peut encore se rendre en pèlerinage à Lourdes. Envoyé quelque temps dans sa famille en Anjou, sa maladie s’aggravant toujours sans grand espoir de guérison, ü doit en toute hâte se rendre à la maison de repos de Lorgues (Var). En la veille de la fête de l’Immaculée-Conception, il est admis à prononcer ses vœux perpétuels. Il meurt le 15 décembre suivant, à l’âge de 21 ans. Son corps repose au cimetière de la commune de Lorgues, dans le caveau de l’Assomption. Portirait d’un novice modèle. « Charles Schaeffer eut peu de changements à opérer dans ses habitudes pour devenir un parfait religieux, en prenant l’habit à Taintegnies, le 31 octobre 1925. A.A Il parut au noviciat ce qu’il se montrait à Saint-Maur et à Miribel-les-Echelles et ce qu’il continuerait à être jusqu’à sa mort. L’attitude de Charles, devenu Frère Michaël, vis-à-vis de la règle et de ceux qui exerçaient sur lui quelque autorité fut, de fait, une soumission aussi absolue que possible d’esprit et de cœur. Dans le doute sur la conduite à tenir, il s’adressait au supérieur et si les questions portaient sur de menus détails, c’est que la délicatesse de son amour n’admettait aucune négligence consciente. On a retrouvé depuis dans ses papiers une petite feuille bien caractéristique. Elle porte d’un côté une série de questions qu’il se proposait de soumettre à son supérieur et il a pris soin de noter avec précision de l’autre côté les réponses qui lui ont été faites. Cette perfection de l’obéissance connut le progrès mais ignora l’interruption. La réflexion était chez lui caractéristique. L’on était accoutumé, depuis l’alumnat, à le voir retiré en lui-même et l’on pouvait se méprendre sur le côté réel de son recueillement et de sa modestie. D était recueilli parce qu’il le voulait et cela par amour pour le Dieu qui habitait son âme. Un de ses confrères avait remarqué qu’il faisait habituellement un nœud à son mouchoir. Finalement, intrigué, il lui en demanda le motif Et le Frère Michaël lui fit cette admirable réponse avec son ingénuité ordinaire: ‘C’est pour me rappeler, chaque fois que je le prendrai, que je dois répéter des actes d’amour de Dieu. je me demande encore, disait-il à un autre confrère quelque peu étourdi comment vous pouvez vous passer de recueillement. Aussi le voyait-on à la chapelle absorbé dans la prière, à certains moments surtout où son attitude extérieure manifestait mieux le recueillement intérieur de son âme. Il trouvait tant de bonheur à penser à Dieu longuement, à l’écouter et ne rien dire! Mais la sécheresse intérieure, parfois la désolation, visitait le plus souvent son âme. Alors il vivait avec son Crucifix, en union avec la Passion du divin Maître et il disait :’Je m’efforce de me conduire aux heures de sécheresse d’après la lumière qui m’éclairait dans la ferveur’». D’après des souvenirs récoltés par le P. Sidoine Hurtevent, supérieur de la maison d’études à Saint-Gérard.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1928, n° 291, p. 305; n° 292, p. 315-319; 1929, n° 293, p. 3-5. L’Assomption et ses Oeuvres, 1929, n° 332, p. 35-39. Le Petit Alumniste (Miribel-les-Echelles), mars 1929, n° 484, p. 37-40 (texte cité: un fait de vie). Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Notices Biographiques