Michel (J.-André-Elzéar-Léo) TREMBLAY – 1917-1989

Beauvoir, 1961.
« Je suis gêné de vous écrire, surtout que je ne l’ai pas fait depuis que
vous êtes devenu Général de notre Congrégation. J’aurais mieux aimé avoir
une autre raison de vous adresser aujourd’hui cette lettre, mais voilà,
vous l’avez décidé en me
‘bombardant’ supérieur de Beauvoir. Vous remercier de ma nomination? Je
manquerais de franchise. Je viens quand même vous dire grand merci pour la
confiance que vous me témoignez. Cette charge n’a jamais été l’objet de mes
vœux, veuillez le croire, j’étais à cent lieues de songer qu’un jour vous
me nommeriez à ce poste. A l’économat, j’étais heureux dans mon travail et
j’y avais mis tout mon cœur. Comme Supérieur, je vous promets de faire tout
mon possible pour remplir cette charge autant que mes capacités me le
permettent, avec la grâce de Dieu et vos prières. Le P. André [Godbout],
avant de
partir de Beauvoir, m’a donné quelques recommandations pour la gouverne des
religieux, que je garde en mémoire. Je constate que nous avons la sympathie
de nombreux amis de Beauvoir et ils sont contents de voir un Père qu’ils
connaissent depuis longtemps. L’Esprit Saint est là pour nous aider dans
l’animation des pèlerinages … ».

Religieux de la Vice-Province du Canada, supérieur régional à partir de 1964 à 1975. Une vie généreusement donnée. J.-André-Elzéar-Léo Tremblay est né au Québec (Canada), à Chicoutimi, le 25 janvier 1917. Il accomplit l’ensemble de ses études secondaires au séminaire de cette même ville (1932-1938). Le 2 octobre 1938, il prend l’habit religieux au noviciat de Bergerville (Sillery), sous le nom de Frère Michel. Par la suite, il prend le double prénom de Michel-André. Sous la direction du P. Léocade Bauer, maître des novices, il s’engage dans la vie religieuse et prononce ses premiers vœux, le 3 octobre 1939: « Le Frère Michel a fait un bon noviciat et on peut compter sur sa volonté sérieuse de continuer ses progrès. Les études ne seront peut- être pas brillantes, mais il a pour suppléer une volonté profonde de perfection, de dévouement qui donnent espoir. Le Frère a encore besoin d’être encadré, mais la maison d’études remplira plus facilement ce rôle à son égard ». Il vient en France, à Lormoy (Essonne), commencer ses études ecclésiastiques, mais la guerre vient interrompre son parcours. Il repasse en Amérique à Worcester (U.S.A.) terminer sa philosophie. C’est à l’université Laval de Québec qu’il entreprend ses études de théologie (1941-1945). Il a pour condisciples le futur Mgr Jean-Marie Fortier, devenu archevêque de Sherbrooke et le futur Mgr Laurent Noël, évêque de Trois-Rivières. Il est ordonné prêtre dès le 16 juin 1944. C’est à Worcester que commence sa vie apostolique ministérielle. De 1945 à 1948, il y enseigne le français dans les classes élémentaires. Le P. Yves Garon, son confrère, témoigne « Il est pour les élèves un grand frère plus qu’un professeur à la dignité trop imposante. Il est pour le moins aussi jeune que ses élèves qui ne s’ennuient guère en sa compagnie. Simple et joyeux, Page :111/111 il n’en considère pas moins avec une édifiante rigueur ses devoirs envers son petit monde. Il apporte à la préparation prochaine et éloignée de ses classes une rare diligence. J’ai hérité d’une bonne partie de son matériel d’enseignement péniblement amassé en vue de travaux futurs. Les professeurs doivent alors consacrer un temps énorme au travail fastidieux et fatiguant de correction des devoirs et des récitations. Le trop zélé P. Michel est surchargé de ces corrections: vous le trouvez invariablement attablé devant ses copies. Il aime en fin de semaine se consacrer au ministère paroissial, à Easthampton d’abord, puis à Saint-Joseph de Worcester, assurant aussi une chronique appréciée dans la revue Assomption ». Le P. Michel est ensuite nommé au sanctuaire de Beauvoir dont la Congrégation vient d’accepter la desserte en 1948. Il y est d’abord économe, puis supérieur à partir de 1961. De Beauvoir, il passe en 1964 au Montmartre canadien, à Sillery (1964-1967) d’où il est également chargé du transfert de Bury, au Mont-Saint-Anne (1967-1973), avant de revenir à Beauvoir (1974). De 1973 à 1983, il assure le service de plusieurs aumôneries, notamment chez les Sœurs de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicoutimi et en 1981 à la maison Rose Giet des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Sherbrooke. Dans les différentes communautés où le P. Michel est nommé, il rend à maintes reprises le service du supériorat. De 1964 à 1975, il est supérieur régional. Malade en 1983, il se retire alors en communauté au Montmartre canadien. C’est là qu’il s’éteint le 23 avril 1989. Il est inhumé à Sillery. Le Père Michel s’est vu confier à peu près toutes les responsabilités possibles à l’Assomption: professeur, économe, supérieur local et supérieur régional, aumônier de communautés religieuses, curé de paroisse, directeur de pèlerinages. Dans chacune de ces tâches, il a su manifester un dévouement, un désintéressement et un amour de l’Eglise et de sa Congrégation peu ordinaires. Dans la prière et la souffrance, acceptée avec humilité et générosité, sa vie s’est achevée un dimanche. D’après le bulletin assomptionniste de la Vice- Province du Canada. Page :112/112

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 56. Assomption (Worcester), août 1948, p. 94-95. Assumption North America, 1989, n° 5. Bulletin assomptioniste Vice-Province du Canada, mai 1989 Lettre du P. Michel-André Tremblay, Beauvoir, 8 juillet 1961. Du P. Michel Tremblay, dans les ACR, chroniques de Worcester (1946-1948), rapports sur Beauvoir (1961-1963), éditoriaux dans ‘Beauvoir, (1961-1962), deux correspondances (1939 et 1961). P. Yves Garon, Les Assomptionnistes au Canada, Sillery, 1997, 163 p.