Miguel (Michel-Antonius-J) SCHUURMANS – 1916-1990

Jalès.
Holambra est devenue une terre à café au Brésil, à mesure que le café
grignote le pays.
Sa culture, partie de Sao Paulo, épuise les sois et doit progresser à
l’intérieur en
direction de Rio Preto, le Mato Grosso et le Rio Parana, limite du diocèse
de Jalès que dirige Mgr Horsthuis dans les années
1960. C’est à l’époque une région neuve, un territoire jeune. En 1940,
c’était encore le Mato Grosso, l’immense forêt vierge, la végétation
exubérante, domaine inviolé des Indiens, des tigres et des serpents.
Maintenant des nuages opaques de poussière rouge s’élèvent comme un épais
brouillard au-dessus de centaines de km de chemins de sable, le long de
petites villes: Meridiano, Fernandopolis, Estrela
d’Oeste, Jalès, Tres Fonteras et
Santa Fé do Sul qui ressemblent à des villages du Far West avec cavaliers,
chevaux, bétail et tout l’indispensable décor d’un bon western captivant,
mais où, à la différence d’Hollywood, tout est authentique. La ville de
Jalès a été fondée en 1927 par Euphalie Jalès, un intellectuel devenu
ingénieur, riche propriétaire de 420.000 ha. Au bout de dix ans il réussit
à implanter une communauté humaine de
colons désireux d’acquérir des terrains…

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province des Pays-Bas, en mission au Brésil. Débuts difficiles. Michel-Antonius-Jozef Schuurmans est né le 5 avril 1916 à Bussum, aux Pays-Pas, dans le diocèse d’Utrecht. A 14 ans, il entre à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel où il est scolarisé de 1930 à 1936. Le 27 septembre 1936, il prend l’habit au noviciat de Taintegnies, sous le nom de Frère Michel. Il y fait profession le 28 septembre 1937. Le P. Domitien Meuwissen, son maître des novices, consigne dans son rapport de présentation: « Le Frère Michel nous a édifiés par sa volonté bien arrêtée de faire les choses comme il faut. Etant donné son caractère irascible et parfois violent, certainement énergique, porté à l’indépendance, il a dû faire des efforts considérables pour la vie communautaire ». De 1937 à 1939, le Frère Michel étudie la philosophie à Saint-Gérard. Il commence ses études de théologie à Lormoy en 1939, mais en 1940 la guerre le ramène aux Pays-Bas, à Bergeijk. Retardé à la profession perpétuelle, émise le 26 décembre 1940, il termine ses études de théologie en 1944, mais n’est pas accepté aux Ordres. En 1943, le P. Aegidius Beckers est remplacé comme supérieur par le P. Gondulphus Bovens, ancien professeur du Frère Michel à Boxtel avec lequel la relation d’ouverture est plus confiante. Il est demandé, à plusieurs reprises (1942, 1945), au Frère Michel de se soumettre à quelques tests psychologiques. En 1945, ses supérieurs lui demandent de surseoir aux ordinations et de rendre à Boxtel un service d’enseignement (français, néerlandais et histoire). Le 31 mai 1947, il reçoit l’ordination sacerdotale à Boxtel. En mission au Brésil. Envoyé au Brésil, le P. Michel qui devient A.A le P. Miguel est d’abord vicaire à Paraiba (Minas Gerais), puis à la paroisse de Bom Parto à Sao Paulo (1949-1953). De 1953 à 1959, il est curé à Jalès. Tombé malade, il rentre à Sao Paulo, à la maison de Serra Bragança. C’est là que commence pour lui une période de ‘désorientation et de confusion’ qui atteint son climax quand il reprend l’apostolat comme vicaire à l’Araquara (1965-1969). Mgr Horsthuis lui demande de quitter le diocèse, estimant le comportement du P. Miguel préjudiciable au bon renom des religieux. Le P. Amaldo Nulle, vice-provincial au Brésil, est obligé de prendre les mesures qui S’imposent. Le P. Miguel ne demande ni l’exclaustration ni la réduction à l’état laïc. Il reconnaît lui-même éprouver de sérieuses difficultés quant à sa vie de religieux et de prêtre, passant par une crise de foi qui l’éloigne même de toute pratique religieuse. Pendant un temps, il vit sans autorisation dans une famille de la ville de Jalès. Ses supérieurs font montre à son égard d’une grande délicatesse et de beaucoup d’attention, épuisant toutes les formes de miséricorde et de dialogue, sans trouver toujours beaucoup d’échos à leurs propositions fraternelles. Le P. Miguel cependant se remet progressivement, devient curé à Granada, à Varzea Paulista et, en 1973, à Holambra où il reste jusqu’à sa retraite en 1985. Il passe ce temps de retraite au ‘Parque Residencial’ à Holambra un peu comme au paradis, s’adonnant à la lecture, à la peinture et aux visites régulières de ses amis. Le 22 janvier 1990, il est atteint d’une hémorragie cérébrale, maladie dont son père, Michel, avait été atteint et dont il est décédé prématurément à l’âge de 40 ans. Le P. Miguel témoigne d’une grande résignation, ne se plaint pas de son sort et se montre reconnaissant envers ceux qui le soignent. Après une agonie d’un mois, il rend son âme à Dieu, le 5 mars 1990. Les funérailles sont célébrées à la paroisse de Holambra et l’inhumation a lieu au ‘Campo da Paz’ d’Holainbra.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 89. De Schakel, juni 1990, n° 2, p. 97-99. Jalès d’après Wim Homan dans Missions Assomptionistes, printemps 1965, n° 567, p. 22-28. Du P. Miguel Schuurmans, dans les ACR, rapports sur Jalès. On doit au P. Emanuel Van Der Stappen un fascicule contenant une petite notice sur tous les Assomptionnistes défunts qui ont oeuvré au Brésil, de 1935 à 1997, soit, à cette dernière date, 27 Néerlandais, 7 Français, 1 Belge et 1 Espagnol. Notices Biographiques