Religieux chilien de la Province d’Amérique du Sud.
Au pays des Andes.
Venceslao del Rosario est né le 28 septembre 1902 à Hualqui, dans la province de Conception au Chili, au foyer de Rosendo Campos et d’Isidora Roa. On ne sait pas grand’chose sur les années de son enfance sinon qu’il fréquente la paroisse San Juan de Mata à Conception et qu’il est remarqué par le P. Alban Fitz. C’est à Santiago que Venceslao accomplit un temps de postulat, de mai 1926 à mars 1927. Le P. Georges Neusch l’admet au noviciat de Santos Lugares le 2 juin 1927 et son maître des novices, le P. Stanislas Piton, l’initie à la vie religieuse comme frère, de juin 1927 à mai 1928, pris en relai ensuite par le P. Arbogaste Neusch. C’est également à Santos Lugares que Venceslao, devenu Frère Miguel, prononce ses premiers vœux le 26 novembre 1928. Son rapport de profession ne comporte pas de remarques saillantes significatives, sinon un trait plutôt dubitatif du P. Georges Neusch: « Le Frère Miguel est assez difficile. Cela vient probablement de ce quïl a traîné dans la maison de Conception depuis son enfance comme portier. Il est trop au courant des petites misères de la vie religieuse, mais il prie et travaille quand il est surveillé ». On lui reconnaît une certaine qualité professionnelle de menuisier. C’est le P. Zénobe Goffart qui le reçoit à la profession perpétuelle le 28 décembre 1931 à Mendoza, près de Rengo (Chili).
Un confrère joyeux, serviable et discret.
Pendant toute sa vie, le Frère Miguel ne connaît qu’une communauté, celle du sanctuaire de Lourdes à Santiago, la capitale, de 1930 à 1975. Sa vie toute entière se déroule dans le cadre d’un dévouement obscur et total au service du sanctuaire: menuiserie, électricité, mécanique,
sacristie, pendant 43 ans. Il y est discret et précieux comme l’eau dont on sait le prix quand elle vient à manquer. En communauté, il se montre comme un frère tranquille et apaisant lorsque soufflent des vents contraires. Il ne fait état ni de ses goûts ni de ses préférences politiques ou artistiques, mais il n’est pas insensible à toute forme de violence ou d’injustice. En tout il manifeste un grand esprit de service, il est le bras droit de l’ économe local qui se repose sur lui pour les mille détails de la vie matérielle quotidienne. Service de la messe, accueil à l’entrée, service téléphonique, vigilance nocturne, sonnerie des cloches… Fidèle à la prière, il est connu pour sa ponctualité et accompagne les services religieux du sanctuaire: chemin de croix, adoration. Sensible à l’amitié, aux visites, il rectifie simplement tous ceux qui le prennent pour un religieux prêtre avec un proverbial: Yo soy solo Hermano. Un trait de caractère le définit, sa jovialité et même une certaine joie juvénile que les années amoindrissent à peine. Il aime accompagner les jeunes religieux à San Cristobal ou à Barrancas, taquine volontiers la joue des bébés quand ils sont présentés au baptême, ne donne pas sa place quand il est convié aux jeux de la communauté: billard, belote ou dominos. Le 16 juin 1975, après une journée normale d’activité, il est pris de fortes douleurs. Conduit à l’hôpital San Juan de Dios au service de la cardiologie qui décèle un souffle au cœur, le Frère Miguel y meurt un peu plus tard d’une rupture d’anévrisme, le 17 juin 1975. Son décès surprend tout le monde. C’est à Santiago que le Frère Miguel est inhumé.
« El Hermano Miguel, con su humildad, su disponibilidad para todo trabajo y servicio, su discrecion y su piedad quedara en mi ricuerdo como uno de los mejores religiosos que he tenido la suerte de conocer. Lo encomendamos al Senor en la concelebracion que tuvimos aqui, pero yo confio que sera mas bien el quien intercédera por su Provincia sudamericana a la que ha dedicado ioda une vita de labor y de oracion ». P. Solano, du conseil général, 29 juin 1975.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe I, 1975-1980, p. 12. Asuncion Chile-Argentina, julio 1975, n° Il. Lettre à la Famille 1957, n° 226, p. 41.