Religieux français. Un parcours de vie abrégé. Joseph-Nicolas Sparfel est né le 28 janvier 1892 à Plouider, dans le Finistère. Il fait partie d’un groupe de jeunes bretons recrutés en 1906 par le P. Marie- Auguste Leclerc. Il est dirigé sur l’alumnat de Bure en Belgique, où il est scolarisé de 1906 à 1909. Il passe ensuite à l’alumnnat d’humanités de Taintegnies, toujours en Belgique (1909-1911). Le P. Edouard Bachelier le décrit comme un alumniste simple, bon, dévoué, pieux, sincèrement attaché à ses maîtres et à l’Assomption, très charitable envers ses compagnons. Le 14 août 1911, sous le nom de Frère Nicolas, Joseph prend l’habit au noviciat de Gempe. Il passe ensuite à Limpertsberg, au Grand- Duché de Luxembourg, où le noviciat est transféré. Profès annuel en 1912, il prononce ses voeux perpétuels le 15 août 1913 à Limpertsberg. Le moment est venu pour lui de rejoindre la maison d’études de Louvain pour y suivre les cours de philosophie (1913-1917), mais la tuberculose interrompt son parcours d’étudiant. Au début de l’année 1917, on peut obtenir des Allemands le rapatriement du malade en France. Par la Suisse, il peut gagner Notre-Dame de Lumières (Vaucluse) où le noviciat a trouvé refuge. En 1918, il est envoyé à la maison de San Remo, sur la riviera italienne. Malgré le climat agréable de la région, malgré tous les soins dont il est entouré, l’état du malade ne s’améliore guère. Réduit à l’inactivité, le Frère Nicolas passe son temps à prier et à lire. Toujours égal à lui-même, sans se plaindre de son sort, il se prête volontiers à ce que l’on peut lui demander avec une grande patience et une forme de résignation admirable. Il meurt le soir de la fête de la nativité de la Vierge, le 8 septembre 1919. Il n’a que 28 ans. Son corps est inhumé dans le caveau de l’Assomption, à San Remo. A.A Récit des derniers moments. Le Père Férréol Poux-Berthe rapporte au P. Joseph Maubon les derniers instants de la vie du Frère Nicolas. « Le Frère Ernest venait d’apporter au Frère Nicolas son déjeuner quand survint son premier et très abondant crachement de sang. A son violent coup de sonnette, je courus vite auprès de lui; je lui fis aussitôt une piqûre contre l’hémorragie. Le docteur, appelé en toute hâte, arriva, approuva ce que je lui avais donné et dit de renouveler chaque deux heures et la potion et la piqûre anti-hémorragiques. Grâce à cela, la journée fut bonne, les crachements de sang violents cessèrent, et voilà le pourquoi d’un certain optimisme dont fait preuve la première partie de ma lettre du 8 septembre. Mais le Frère restait agité, inquiet, et avec une forte fièvre. La nuit je le veillai. Je le sentis plus énervé, les expectorations devenaient sanguinolantes, j’espaçai les piqûres car le malade avait de la peine à les supporter. Le 8, fête de la Nativité de Marie, de bonne heure je fis apporter la sainte communion. Une certaine somnolence s’accusa, ainsi que d’assez fortes adhérences pleurétiques que le docteur, à sa visite, chercha à combattre par des badigeonnages de teinture d’iode. Le docteur, en cette visite, fut plutôt rassurant. Pour lui l’hémoptysie paraissait conjurée pour cette fois-ci, mais le Frère resterait à la merci d’une nouvelle crise. A midi, je venais de le quitter, j’étais à peine arrivé au réfectoire quand la sonnette retentit, violente et saccadée. je trouvai le malade vomissant du sang abondamment. Je le soignai et le calmai et lui proposai de recevoir le sacrement de l’Extrême-Onction, ce qu’il accepta avec joie. Les Pères se réunirent autour de lui, l’aidant de leur prière et de leur affection. L’après-midi fut assez calme. Vers 18h30, une petite toux vint le tourmenter. Vers 19h15, une violente secousse dans la poitrine se produisit du côté gauche, le poumon se niit à bouillonner, la rupture se renouvelait, dangereuse. Plus d’illusion possible, le Frère ne sui-0vrait pas. L’abondance du sang qui, cherchant une issue par la bouche et le nez, l’étouffait et l’asphyxiait, le fit s’écrier.’Au secours, je ne sais plus où je suis. Il poussa le dernier soupir à 20 heures, exactement ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption 1919, n° 220, p. 80. Nouvelles de la Famille, 1919, n° 324, p. 113; n° 325, p. 126-128; n° 326, p. 133-134 (lettre citée de François Sparfel, père du religieux, Dourmap, 12 septembre 1919). Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Notices Biographiques