Odulf (Léonard Antoine Hubert) DE LEEUW – 1915-1975

Interrogations.
« La vie religieuse apostolique a-t-elle encore une place dans l’Eglise en
Hollande ? Quelle place ? Tous les instituts religieux se posent ces
questions. La réponse n’est pas facile, je le sais. La tentation pourrait
être de regrouper indistincternent toutes les possibilités de la vie
religieuse du pays, de les mettre tout simplement au service des Eglises
locales pour faire nombre avec le clergé
séculier. D’une certaine manière, ce serait assurer la sécurité de nos
générations, tout en refusant notre charisme.
Il ne s’agit pas non plus de maintenir perpétuellement telle ou telle œuvre
apostolique qui dans le passé
avait toute sa raison d’être, qui l’a peut-être encore, mais que nous ne
pouvons pas développer. Notre esprit est-il assez fort pour inspirer des
formes nouvelles et radicales de vie évangélique et des apostolats
nouveaux? Je le crois. Et je souhaite vivement que tous vous puissiez
réfléchir et travailler dans ce sens. Par-delà toutes nos conversations,
j’ai perçu les forces vives que vous possédez. Il faut les rassembler et
les orienter… ». P. Paul Charpentier, aux religieux de Hollande 1974.

Odulf (Léonard Antoine Hubert) DE LEEUW

1915-1975

Religieux de la Province de Hollande.

Identité Assomptionniste.

Leonar Antoine Hubert De Leeuw, frère aîné du P. Léander, est né le 9 avril 1915 à Watergraafsmeer (Amsterdam). Ses études secondaires se déroulent à l’école apostolique de Boxtel (1928-1934). Il entre le 30 septembre 1934 à l’alumnat de Taintegnies en Belgique et prend le nom de Frère Oduif, mais par la suite il reprendra son prénom de baptême sous la forme abrégée de Léo. Il prononce sa première profession le 1er octobre 1935. Son maître des novices, le P. Domitien, le trouve « plutôt sérieux, parfois un peu sombre, généreux et un peu rude, sincè,re mais sansrien de bien saillant et un peu atone ». Le Frère Oduif étudie la philosophie à Saint-Gérard (1935-1937) et fait l’expérience de l’enseignement à l’alumnat de Sart-les-Moines (1) de 1937 à 1938, où il enseigne les mathématiques. Il commence ensuite ses études de théologie à Louvain où il fait profession perpétuelle le 1er octobre 1938. Le Père Aubain Colette, son supérieur en maison d’études, note « qu’ il est content du Frère Odulf parce qu’ il a été tout entier à son travail et donne pleine satisfaction ». En 1940 à cause des événements militaires, il doit avec ses confrères s’enfuir de Louvain et gagner Bergeijk pour continuer le régime de ses études théologiques. Il y est ordonné prêtre le 31 mai 1942. Ses Supérieurs l’envoient à Nimègue suivre des cours pour le préparer à une future vie missionnaire. Le 14 janvier 1946, il est nommé aumônier militaire et s’embarque pour un travail apostolique dans les Indes Néerlandaises (Indonésie) jusqu’en 1950. En 1951, le P. Odulf-Léo rentre en Europe et est affecté à la charge d’économe au scolasticat de Bergeijk. En 1961 il est nommé économe à l’internat Stapelen de Boxtel où, en même temps, il s’occupe des pèlerinages de malades pour Beauraing.

En 1963, il est nommé ‘aumônier industriel’ à Tilburg, nouvelle fondation, dont il va assumer encore la charge d’économe jusqu’à sa mort, dans sa 6lème année, le 8 septembre 1975 à l’hôpital Sainte-Catherine à Eindhoven. Le 11 septembre 1975, il est inhumé au cimetière des religieux à Boxtel.

Le sens apostolique et ecclésial pour l’Assomption en Hollande, dans les années 70.

Dans les années post-conciliaires, l’Église de Hollande dont la vie religieuse est une composante non négligeable, particulièrement vigoureuse dans les décennies 50-60, cette Eglise est confrontée, par un mouvement inversé, à des mouvements internes parfois en véritable fracture les uns avec les autres. D’où parfois des tentations de découragement ou de trouble profond pour les consciences, y compris dans les rangs des religieux provoqués à l’éclatement des communautés et des ceuvres traditionnelles. Au cours de visites canoniques du P. Charpentier, une attitude de compréhension et de réconfort est apportée dont peuvent témoigner ces quelques lignes:

« La foi naît, grandit, se communique ‘en Eglise’. L’image de leglise que vous percevez vous trouble et vous décourage. Il est vrai que cette image de l’Eglise en Hollande, telle queue est perçue ailleurs, est parfois déconcertante. A cela, deux causes socio-culturelles, une généralisation abusive des faits locaux par les ‘mass-media’ et une problématique d’Eglise posée en termes différents des schémas de la pensée latine. La compréhension devient difficile. Le sort fait à l’expression traditionnelle de la foi, tel que je l’ai évoqué plus haut, est le même pour lïmage sociologique que nous avons de l’Eglise. L’incertitude sur l’avenir de l’Eglise ne devrait pas nous troubler, mais au contraire aviver notre sens de l’Eglise. L’Eglise est société faite d’hommes avec leurs faiblesses et leurs errements. Si nous admettons que chacun de nous et chacune de nos communautés est comme un ‘microcosme deglise, nous devons bien admettre aussi que la faiblesse est en nous. L’Eglise est aussi mystère et Sacrement de Salut. Elle l’est par la puissance de l’Esprit. L’Esprit-Saint n’est-il pas agissant en nous-mêmes et en nos communautés Assomptionistes, nous sommes sollicités par vocation à donner un vrai visage à l’Eglise, dans la mesure de nos modestes moyens, mais avec la hardiesse d’une foi renouvelée. Que le choix de vos travaux, que le sens donné à vos recherches, et cela au niveau le plus simple de la vie quotidienne, vous permettent d’associer d’autres prêtres, religieux et religieuses, laïcs, afin de discerner ensemble les traits du visage de l’Eglise de demain et de l’Eglise en Hollande. L’originalité de notre esprit, en cette grave question, n’est pas de travailler en marge des autres, mais de travailler ‘en Eglise’ avec une conscience plus vive de ses besoins… ». P. Paul Charpentier, 1971. (1) Le Frère Odulf perd un œil, lors d’un match de football avec les élèves de Sart-les-Moines.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986 p. 106-107. In memoriam Leo De Leeuw dans De Schakel, 1976, n° 1, p. 5-9. Ont été publiées quelques chroniques par le P. Léo De Leeuw, durant sa période de vie d’aumônier militaire (1946-1950) dans la revue ‘De Schakel’ (Der Nederlandse Assumptie). Notices Biographiques