Olivier (Louis Barthélemy) DABESCAT
1865-1956
Religieux de la Province de Paris.
Un tempérament de combattant.
Louis-Barthélemy Dabescat est né le 4 mai 1865 à Grenade-sur-Adour, chef-lieu des Landes à la bifurcation de la route d’Aire vers Mont-de-Marsan et Dax. Il fait ses études au petit séminaire d’Aire-sur- Adour (1877-1883), dédié à Sainte Quitterie puis au grand séminaire de la même ville (1883-1888). Bachelier ès-lettres et licencié en théologie, il est ordonné prêtre à 23 ans le 22 décembre 1888 par Mgr Victor Dellannoy évêque du lieu. Il est nommé vicaire à La Bastide d’Armagnac (1888-1894). Comme brancardier assidu au Pèlerinage national de Lourdes, le jeune abbé Dabescat apprend à connaître les Augustins de l’Assomption et demande à entrer au noviciat de Livry-Gargan. Le 7 octobre 1894, il reçoit le capuchon assomptionniste et le nom d’Olivier. Pour la fête du Rosaire de l’année 1896, le 7 octobre, il prononce ses vœux perpétuels à Livry et accomplit ce fameux pèlerinage des novices à Reims à l’occasion du XIVème centenaire du baptême de Clovis. Edmond Gardien, rédacteur à l’Avenir de l’Aisne, y vit une menace contre la République! Un siècle plus tard, dans les mêmes circonstances, le pape Jean-Paul II pour le XVème centenaire sera accusé de faire courir des risques semblables, avant d’être remercié avec chaleur de sa 4ème visite en France par le premier ministre socialiste de l’époque, M. Jospin, dans un salon de l’aéroport! De 1893 à 1896, le P. Olivier poursuit à Rome sa seconde année de noviciat. Les Supérieurs l’envoient en 1897 rejoindre le Centre d’œuvres suscitées à Bordeaux autour du théâtre de l’Alhambra audacieusement acheté par le P. Picard en 1892, sans doute avec le concours des Mères Franck. L’Alhambra est un casino avec théâtre et skating. L’ancienne salle de patinage est reconvertie en chapelle de Notre-Dame -de-Pitié,
en bordure d’une rue attribuée au P. d’Alzon. En 1899, le P. Olivier subit l’expulsion commune; mais la crânerie de sa résistance lui vaut un procès personnel. De 1900 à 1906, il erre un peu de résidence en résidence. Toulouse, alumnat de Saujon (Charente-Maritime), à nouveau Bordeaux (1901-1903), Louvain (1903-1906): en fait le P. Olivier est pressenti pour devenir le procureur des œuvres générales qu’a développées la maison de Paris: pèlerinages, prédications, confréries et associations. Et c’est ainsi qu’à partir de 1906, le P. Olivier va demeurer dans la capitale qui va être sa résidence pendant cinquante ans.
Un religieux très décoré, directeur de pèlerinages.
En 1914, âgé de 49 ans, le P. Olivier se porte aumônier volontaire, d’abord en ambulance, puis sur le front pour mieux partager la vie du soldat (51ème régiment d’infanterie). Le 16 juillet 1915, à Barlieux (Somme), il secourt un Camarade enterré par une bombe mais est lui-même frappé par trois éclats d’obus, à la tête et à l’épaule droite. Opéré à Marcelcave (Somme), il est replié sur Paris. Il reçoit une pluie de médailles et de distinctions. Sa connaissance de l’espagnol l’accrédite comme conférencier et envoyé officiel en Espagne et Amérique du Sud pour des campagnes de propagande patriotique. Cette préparation à la parole publique le promeut directeur de pèlerinages à Notre-Dame de Salut. Son palmarès est étonnant: 41 fois il se rend en Terre Sainte, 14 fois il participe aux congrès eucharistiques internationaux. A Lourdes il est connu comme ‘le chef d’orchestre des prières et des supplications publiques’. Son infatigable activité n’est arrêtée que par la guerre: de 1940 à 1943, le P. Olivier réside plutôt en zone Sud à Lyon. jusqu’en 1954, il peut se maintenir à la tête des pèlerinages grâce à une vitalité étonnante, un tourment d’activités qui le presse jusqu’à la fin et un enthousiasme persistant. Mais au début de l’année 1955 il est obligé de rejoindre la maison de repos de Lorgues (Var). Il y meurt un 18 février 1956, dans sa 9lème année, jour anniversaire des apparitions de Lourdes, lui infatigable pèlerin durant toute sa vie. Il y est inhumé un jour de neige: il faut creuser quelques centaines de mètres dans les allées poudreuses de ce février froid et neigeux pour parvenir à glisser son cercueil dans le caveau aérien adossé au socle d’une pinède voilée de blanc.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. décembre 1957, p. 217. L’Assomption 1956, n° 510, p. 20-21. Le Trait d’Union (Associés de N.D. de Salut) mars 1956, n° 23 p. 116-118. Le P. Dabescat a laissé un lot important de correspondances datées entre 1899 et 1947. on lui doit aussi de nombreuses conférences et rapports sur Notre-Dame de Salut, l’œuvre du Chapelet des Enfants, le Comité de propagande française … Notices Biographiques