Religieux belgo-suisse, de la Province d’Amérique du Nord. Une vie au long cours. Gabriel-Oscar-Otto Zoppi est né le 18 novembre 1889 à Fosses en Belgique, d’une famille de père suisse et de mère wallonne. Orphelin de bonne heure, il est recueilli par une tante avant d’entrer en septembre 1903 à l’alumnat de Bure. Au bout de trois ans, il passe à Taintegnies, alors alumnat d’humanités (1906-1908). Il opte pour l’Assomption et rejoint le noviciat de Louvain où il prend l’habit, sous le nom de Frère Oscar, le 28 août 1908. Profès annuel le 28 août 1909 à Gempe, il prononce ses vœux perpétuels le 29 août 1910 également à Gempe, village distant de 15 km de Louvain. Aussitôt après sa profession, il est envoyé au collège de Locarno en Suisse pour un stage de trois ans (1910-1913). Mobilisé dans l’armée suisse en 1914, il opte pour la nationalité belge. Etudiant à Louvain (1913-1914), il ne peut rejoindre la Belgique à cause de la guerre et fait ses études de théologie à Rome et à Fara Sabina (1914-1919). Il y est ordonné prêtre le 14 juin 1919. On lui assigne le Chili comme champ d’apostolat. Il y goûte pendant quatre ans le plaisir de belles chevauchées, y connaît un tremblement de terre effrayant. Les détails qu’il en donne par la suite témoignent aussi d’une imagination fertile! En mars 1923, il quitte le Chili pour les U.S.A. Il est en effet transféré au collège de Worcester (Massachusetts). Après une courte période d’initiation à New York, Worcester devient sa résidence habituelle jusqu’en septembre 1945. Il passe alors au service de la paroisse espagnole de la 14ème rue à New York. C’est là, le 30 janvier 1955, qu’on le trouve mort un dimanche matin dans une mare de sang. Il n’a que 65 ans. Il est inhumé à Worcester auprès de ses confrères défunts de la Province d’Amérique du Nord auxquels il a voulu lier son sort en 1946. Page :409/409 Homme souriant au visage d’une incroyable Mobilité où se reflètent ses idées et ses sentiments, il n’aime pas la stabilité. Chez lui le geste précède toujours la parole. Le grand air est son lieu de vie: il a besoin de mouvement, de compagnie, de conversation et d’activité. Il ne goûte ni les études ni les méditations étendues, pas davantage les longues cérémonies! Volontiers exubérant en communauté, il n’y engendre pas la mélancolie. Un jour que l’on est surpris par une de ses absences, un de ses confrères peut répondre avec malice au supérieur étonné qui cherche à s’informer ‘Le Père Oscar est dans tous ses Etats!. Durant ses 23 années au service du collège de Worcester, il est tour à tour surveillant et professeur. Sa pédagogie ne pêche pas par excès de conformisme! Le P. Oscar est de toutes les activités musicales et théâtrales du collège. On résumerait assez bien son apostolat volcanique avec la citation du psaume: ‘Le bruit de sa voix a retenti par toute la terre. Mais on ne peut accuser le Père Oscar d’être un religieux léger ou superficiel. Pour lui, l’essentiel de la Loi et des prophètes, c’est d’aimer Dieu et son prochain et l’on peut dire que sa vie apostolique est à la mesure de ce dévouement qui le fait courir par les rues, assidu à la visite des malades, dévoué aux mille courses à entreprendre pour apporter ici une aide, là une commission, là encore un renseignement. Que de fois ne s’est-il pas empressé à guider des voyageurs déconcertés qui débarquent par train, bateau ou avion dans le nouveau monde, à la recherche de tel ou tel travail, de telle ou telle adresse? Laissant aux pédagogues et aux théologiens le soin de creuser les mille et un mystères de la science ou de la connaissance, le P. Oscar, lorsqu’il prêche, s’exprime en toute simplicité, exposant avec clarté non pas tant une doctrine qu’une vie, une attitude évangélique qui parle aux cœurs simples. Le P. Oscar vit par le cœur et c’est du cœur qu’il meurt, lui que l’on croit taillé dans le roc inusable. Il voit dans la catastrophe de 1953 l’annonce d’une fin de monde. Il en ressent un choc violent. Très affaibli, il en est tellement affecté que beaucoup hésitent à le reconnaître dans le spectre ambulant qu’il est devenu. Portrait du P. Oscar Zoppi par le P. Polyeucte Guissard. Page :410/410
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1956, p. 156. Lettre à la Famille, mars 1955, n° 182 p. 33; n° 183, p. 43-46. Assumption North America, ler avril 1980, p. 4-5 (Father Oscar Zoppi par le P. Ulric Charpentier) . Notice par le P. Odilon Dubois dans Assumption (Worcester, 1946) et témoignage par le P. Polyeucte Guissard, ibidem, 1955. On doit au P. Oscar Zoppi une étude sur le Curé d’Ars et l’Eucharistie (1930). Lettre du P. Oscar Zoppi au P. Gervais Quenard, New-York, 14 avril 1923. Dans les ACR, du P. Oscar Zoppi, correspondances (1912-1923).