Pacôme (Antoine-Marie) PHILIPPE – 1891-1979

New York, 1961.
« Me voici de nouveau à
Notre-Dame de Guadalupe. Le changement s’est fait le 6
juillet. Le bon Dieu et la
Vierge sont mon espoir et mon soutien dans mon nouveau travail. Les
paroissiens m’ont reçu à bras ouverts comme les religieux. On refait le
réfectoire en ce moment; on prend les repas à la cuisine, dans l’odeur des
chaudrons: c’est là qu’on a eu le banquet du P. Provincial pour la saint
Henri [Moquin]. Le P. Anthelme Blanc est des nôtres, le P. Dominguez a
représenté l’Espérance et le P. Ernest Fortin le collège de Worcester. On a
félicité le P. Henri qui commence son
4ème triennat et je lui ai dit que selon vous sa carte de visite à Mexico
était un modèle du genre. Nous avons ici une très belle oeuvre et un
apostolat très vivant, au milieu d’une population idéale. Je confesse,
bénis les voitures, les maisons, les piscines et les croix dans les
entreprises.
Nous avons au presbytère des religieuses dévouées. Deux sont en ce moment à
l’hôpital, les deux sœurs Hernandez. Le P. Eudes Hanhart aura dans le
P. Brassard un bon remplaçant pour l’économat provincial, il tient le
compte détaillé des recettes et dépenses. Le 12 octobre, on bénit l’église
de Mexico ».

Notices Biographiques A.A

Religieux d’origine française, de la Province d’Amérique du Nord, économe provincial (1947- 1951). Citoyen du monde. Antoine-Marie Philippe est né en Bretagne, le 15 mars 1891, à Lanvaudan (Morbihan). Il fait toutes ses études secondaires dans les alumnats du Bizet (Belgique), de 1904 à 1907, et à Elorrio en Espagne, de 1907 à 1909. Il décide d’abord d’entrer au Carmel, mais ses problèmes de santé ne lui permettent pas d’y rester. Le grand séminaire de Vannes ne veut pas le recevoir en raison de cet essai de vie religieuse. C’est vers l’Assomption qu’il se tourne alors. Le 8 mai 1910 il prend l’habit à Gempe (Belgique), sous le nom de Frère Pacôme. Profès annuel le 17 mai 1911, il gagne le noviciat de Limpertsberg (Grand-Duché de Luxembourg) où il prononce ses vœux perpétuels, le 19 mai 1912. Les études de philosophie se déroulent à Louvain, de 1912 à 19143, et celles de théologie à Rome, de 1914 à 1918. Il est ordonné prêtre le 3 mars 1917. Dès cette année 1918, il est nommé à la communauté du collège de Worcester (U.S.A.) où il est professeur jusqu’en 1931, sauf une interruption à la paroisse de New York (1921-1923), puis économe jusqu’en 1938. Il commence alors une longue vie de ministère sacerdotal auprès des hispanophones dans les deux paroisses de New York, Notre-Dame de Guadalupe et Notre-Dame de l’Esperanza, faisant la navette entre la 14ème et la 156ème rue. Tour à tour curé, supérieur, vicaire, il ajoute de 1947 à 1951 la fonction d’économe provincial à ses responsabilités paroissiales. Il hésite un temps à demander son affiliation à la jeune Province nord-américaine bien qu’il soit naturalisé citoyen américain depuis le 2 avril 1924. Il accomplit trois mandats de supérieur et de curé à Notre-Dame de Guadalupe, de 1949 à 1958 et de 1961 à 1964. A.A En 1964, il est affecté au sanctuaire de Fiskdale et il revient encore, à la fin de ses jours, à la paroisse de Notre-Dame de la Guadalupe. D’humeur toujours égale, souriant et entraînant, le P. Pâcome qui a repris ses prénoms d’Antoine-Marie, est apprécié par ses confrères pour sa serviabilité, son sens de l’organisation et son dévouement apostolique. Il est connu pour ses prédications et montre un sens des relations publiques très averti. Sa santé lui donne toute sa vie quelques inquiétudes, car il souffre d’une hypertrophie du cœur. C’est au cours de ses nombreuses années de ministère à New York qu’il acquiert une réputation fort étendue de confesseur et de directeur spirituel. Chaque semaine, il est assidu à son confessionnal à la cathédrale Saint-Patrick. Chaque jour, il accueille avec simplicité et amabilité les nombreux inconnus qui fréquentent ou viennent demander des services aux paroisses de l’Assomption. Il ne fait pas mystère de ses relations avec des personnalités connues dans le monde catholique outre-Atlantique, ainsi Thomas Merton, Dorothy Day ou Gypsy Rose Lee. Son intérêt pour l’avenir de l’Assomption se manifeste de bien des manières. Avant tout le P. Antoine-Marie est un homme pratique, connaissant bien les besoins et les désirs de la Province. Chaque année, il a à cœur de participer le plus largement possible à l’œuvre des vocations, procurant des ressources financières importantes pour la formation des jeunes religieux. Il atteint le grand âge de 88 ans et aime, sur ses vieux jours, entretenir ses confrères des souvenirs personnels qu’il a gardés des ‘anciens’ de l’Assomption, notamment le P. Ennnanuel Bailly qui a reçu sa profession perpétuelle à Limpertsberg ou le P. Joseph Maubon qui lui a donné sa première obédience en 1918. Avec la ténacité proverbiale dont on crédite largement certains Bretons, il sait demeurer actif dans le ministère jusqu’à l’âge de 86 ans. C’est son état de santé qui l’oblige à ce moment-là à prendre une retraite bien méritée. Il meurt le 21 novembre 1979. Le P. Edgar Bourque, alors Provincial d’Amérique du Nord, préside la cérémonie de ses obsèques, en faisant remarquer que le P. Antoine-Marie est le premier assomptionniste en cent ans qui ait osé mourir le même jour que le Père d’Alzon, un 21 novembre.

Bibliographies

Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 86. Assumptionists Deceased in North America, 1995, p. 10. Notes traduites de Assumption North America, 1979. Lettre du P. Philippe au P. wilfrid Dufault, New-York, 15 juillet 1961. Dans les ACR, du P. Pacôme Philippe, correspondances (1910-1964), rapports sur Notre-Dame de Guadalupe à New-York (1948-1963). Notices Biographiques