Pancratius (Jan) VAN DE – 1911-1994

Beauraing.

Dans cette petite commune belge, au diocèse de Namur, 5 enfants, Fernande,
Gilberte et Albert Voisin, Andrée et Gilberte Degeimbre, se sont dits
favorisés d’une trentaine d’apparitions de Marie, entre
le 29 novembre 1932 et le 3 janvier 1933. L’apparition demande aux enfants
de faire construire sur les lieux une chapelle pour que la foule vienne en
pèlerinage. L’apparition découvre aux enfants son cœur rayonnant de
lumière. Les autorités ecclésiastiques, réservées au départ, ouvrent une
enquête en
1934. En 1942, le Saint Office laisse à l’évêque du lieu le soin de
procéder à la reconnaissance canonique des faits. Mgr Charue, évêque de
Namur, publie un décret autorisant le culte public de Notre-Dame de
Beauraing, le
19 février 1943. Le pèlerinage depuis a pris de l’ampleur. Il est moins
marqué par des guérisons physiques extraordinaires que par de nombreuses
faveurs spirituelles, dont des conversions. On estime à environ 250.000 le
nombre de pèlerins annuels. Le 22 août est fêté la solennité du Cœur
Immaculé de Marie. Dans le voisinage sont fréquentés l’église de Foy-N.D.
(Dinant) et les basiliques de Walcourt
et de Saint-Hubert, lieux de pèlerinages séculaires.

Religieux de la Province des Pays-Bas. Débuts. Jan Van De Ven voit le jour à Chaam aux PaysBas, près de Bréda, le 4 avril 1911. Après ses études primaires à Eindhoven, il entre à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel où il poursuit toute sa scolarité secondaire (1923-1929). Le 27 octobre 1929 il reçoit l’habit religieux au noviciat de Taintegnies, des mains du P. Romanus Declercq, son maître des novices, et sous le nom de Frère Pancratius. Il prononce ses premiers vœux à Taintegnies le 28 octobre 1930 : «Le Frère Fancratius n’est peut-être pas un novice brillant. Ce n’est pas une tête spéculative. Cependant il a reçu un beau talent d’orateur et il est à même de rendre bien des services dans l’ordre de la vie pratique. Il est bien disposé et souple. Son caractère est un peu inégal. Il passe facilement d’un air sombre à une gaieté exubérante ». À Saint-Gérard se déroule sa formation philosophique (1930-1932) et la théologie à Louvain (1931-1937). C’est à Louvain qu’il émet sa profession perpétuelle, le 28 octobre 1933, et là également qu’il est ordonné prêtre, le 21 février 1937. Le P. Aubain Colette lui rend ce témoignage: « je trouve à ce Frère d’excellentes qualités de fond. Il est sincère dans sa lutte contre lui-même. Malgré les nombreuses observations que je lui ai faites et assez sévèrement, il ne m’a jamais tenu rigueur. Son bon cœur l’inspire avec bonheur ». Un homme pratique. Le P. Jan a la vocation missionnaire. Avec son esprit pratique, son intérêt pour tout ce qui regarde la technique et son enthousiasme, il aurait certainement fait un bon missionnaire. Mais, en son temps, selon les mentalités en cours, les nominations sont décidées en fonction des besoins de la Province, sans toujours des consultations auprès des intéressés. En 1937, le P. Pancratius qui reprendra par la suite son prénom de baptême, Jan, est nommé professeur de mathématiques et de sciences naturelles à l’alumnat Sainte-Thérèse de Boxtel. Page :187/187 Il le reste pendant 21 ans (1937-1958). Il sait qu’il n’est pas un intellectuel. Son bureau ressemble plus à un établi d’électricien qu’à une table de travail d’un professeur où on ne trouve guère que son bréviaire et quelques livres. Toutes les installations électriques de l’alumnat encore en construction sont effectuées par lui. Ses anciens élèves disent qu’ils le voient plus en salopette qu’en soutane. Sa renommée de bon électricien s’est répandue jusqu’à Rome. Et pendant plusieurs vacances scolaires, il installe l’électricité dans la nouvelle maison généralice, à San Pio V. Un homme apostolique. Mais le P. Jan est prêtre et il est heureux d’être nommé vicaire dominical dans la paroisse de Lennisheuvel où son apostolat ne se borne pas à dire la messe pour les fidèles. Sans vouloir amoindrir les mérites du curé, on peut affirmer que le P. Jan forme la communauté paroissiale. Il fonde plusieurs associations, une fanfare florissante, une troupe théâtrale de qualité, il fait construire le centre paroissial ‘Orion’. Après son professorat, il devient recruteur de vocations en 1964 et un an après il est en même temps directeur des pèlerinages de Beauraing. Il devient président du comité ‘Pro Maria’ de l’évêché de Bois-le-Duc. Cette oeuvre, chère à l’Assomption, lui tient à cœur. Il a une attention toute spéciale pour les milliers de malades qu’il conduit vers la ‘Reine au cœur d’os de Beauraing. A 80 ans, lorsque sa santé ne le lui permet plus, il donne sa démission comme directeur des pèlerinages, après 28 ans de service. Le P. Jan n’accepte pas de vieillir, mais comme président de là Ligue catholique du quatrième âge de Boxtel, il se bat chaque fois qu’il faut défendre le droit des vieillards. Son action comme vicaire de la paroisse de Lennisheuvel, comme directeur des pèlerinages et comme président de la ligue lui vaut le mérite de recevoir, par décret royal, en 1989 le titre de ‘Chevalier de l’ordre d’orange Nassau’. En 1992, sa santé ne lui permet plus de rester dans la communauté du château à Boxtel où il vit depuis 1972. A contrecœur il rejoint la maison de repos de Molenweide, construite pour religieux et religieuses âgés ayant besoin de soins intensifs. Son caractère explosif qui souvent fait difficulté pour la collaboration avec lui ne facilite pas ce transfert. L’accueil chaleureux qu’il y reçoit lui facilite ce changement appréhendé et il sait reconnaître peu de temps après la qualité des soins dont il bénéficie et il sait aussi se réjouir du climat chaleureux qui règne à Molenweide. Il a le courage de revenir sur ses peurs et de reconnaître ses torts. Il profite de ses moments libres pour réparer des montres. Il ne peut supporter qu’une horloge ne fonctionne pas. Ce n’est pas un meuble mais un instrument qui doit indiquer l’heure, dit-il. jusqu’au dernier moment, il essaie de faire fonctionner l’horloge de la vie. A l’âge de 83 ans, après avoir demandé de son plein gré le sacrement des malades, il souhaite être transféré à l’hôpital pour tenter une dernière chance de survie, alors que les médecins ne lui donnent que peu de chance. Quelques jours plus tard, l’horloge de sa vie s’arrête. Il meurt le 21 mai 1994. Ses obsèques ont lieu dans son église préférée, Lennisheuvel. Son corps repose au cimetière des religieux assomptionnistes à Boxtel. Page :188/188

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 21-22. De Schakel, juli 1994, p. 144-155.