Paul (Bruno) PERRIN – 1907-1993

Juin 1963.
« Excusez-moi de venir vous déranger.
Je voudrais modifier mon testament fait comme le demandent les
Constitutions
au moment du noviciat. J’avais fait ce testament en faveur de la
Congrégation, mais les circonstances ont bien changé depuis et je voudrais
le refaire en faveur de ma famille.
Je suis actuellement en
Tunisie où je fais le quatrième de la communauté.
Mais j’espère que notre situation ici ne se prolongera pas.
Je n’ai plus l’âge ni la facilité d’apprendre l’arabe, ce qui est tout à
fait indispensable pour faire quelque chose ici.
Le tout est de prendre patience et d’essayer de s’occuper. J’ai hésité à
vous écrire, mais on
ne sait ni le jour ni l’heure et il est préférable d’avoir fait ses
affaires ou de les avoir mises en règle, même si elles sont de peu
d’importance. Veuillez croire, mon Père, à l’assurance de mes sentiments
respectueux et filiaux.

Père Paul Perrin, Traverse des
Poètes

Mégrine-Côteau

Tunisie.

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de France. Curriculum vitae. Bruno Perrin naît le 27 juin 1907 à Grenoble (Isère) où il fait ses études à l’externat Notre-Dame. Après le temps des études, il remplit une fonction de secrétaire dans le bureau de son père, ingénieur- architecte. Démobilisé après la grande débâcle en juin 1940, il prend l’habit, à 33 ans, à Layrac (Lot- et-Garonne), le 8 décembre 1940 sous le nom de Frère Paul. Il prononce ses premiers vœux à Cavalerie (Dordogne) le 9 décembre 1941. Le P. Casimir Romanet, son maître des novices, écrit: « Le Frère Paul a été toute l’année un novice sérieux et exemplaire. Il doit encore faire des efforts pour vaincre sa timidité. C’est un homme d’expérience, de jugement sain, dont la mémoire est un peu rouillée, de santé parfois délicate ». Après deux ans de philosophie à Layrac (1941-1943) Où il fait figure de vocation tardive, le Frère Paul suit les cours de théologie chez les Salésiens de Lyon. Il prononce ses vœux perpétuels le 9 décembre 1944. Il est ordonné prêtre à Lyon le 24 février 1947. La suite de son parcours est ainsi jalonnée: en 1947, il devient économe à la communauté de Lyon- Debrousse. En 1948, il fait partie du groupe assomptionniste de Cevins (Savoie) et dessert la paroisse Saint-Paul. En 1949, il est envoyé à la communauté de la rue du Chalet à Marseille (Bouches-du-Rhône). En 1962, il devient vicaire à la paroisse de Mégrine-Côteau, dans la banlieue de Tunis. En 1964, il passe au scolasticat de Valpré et exerce divers ministères dans les environs. En octobre 1973, il arrive à Lorgues (Var) et assure l’aumônerie des Sœurs de Sion et celles des Oblates de l’Assomption. Le P. David Laurent, économe à Lorgues, décrit ainsi le P. Paul: « Il mène ici à Lorgues une vie sans bruit, dans la plus parfaite discrétion et la plus édifiante pauvreté. Sa cellule est toujours bien ordonnée, A.A son rythme de vie bien chronométré, partagé entre le repos, la lecture, la Prière du temps présent, la messe de onze heures qu’il préside avec beaucoup de dignité à son tour et au cours de laquelle il porte la communion aux religieux alités. Au physique, il lui faut du mouvement. Au cours de ses promenades quotidiennes, il s’intéresse au chant des oiseaux et aux plus petites fleurs, ce qui lui vaut un jour la malchance de rouler au fond d’un ruisseau ». Le P. Paul passe à Lorgues une vingtaine d’années (19731993). Il y meurt presque subitement, dans la matinée du 6 juillet 1993, à la suite d’une hémorragie cérébrale. Il est inhumé à Lorgues. De l’homélie du P. Zabé. « En écho à ce passage de l’évangile me revient en mémoire un refrain que je chante volontiers en camp avec des jeunes quand, le soir, nous sommes rassemblés pour la prière: ‘Comme une huile de lampe se transforme en lumière, que nos vies soient prière et clarté dans la nuit’. Le Seigneur nous dit de garder nos lampes allumées. Qu’est-ce à dire? Sinon que c’est la prière qui doit nous rendre vigilants pour ne pas rater l’accueil du Seigneur quand il viendra frapper à notre porte. L’Evangile dit aussi: ‘Heureux le serviteur trouvé en train de veiller’. L’état de veille n’est pas celui de la pleine activité. C’est l’état d’esprit de toute maison de retraite. L’état de veille, ce n’est plus celui où l’on s’active. Pas plus que celui des regrets de ne pouvoir rien faire parce que la tête ou les jambes fonctionnent moins bien. L’état de veille, c’est celui où la vie se consume lentement, ne produisant plus que la lumière d’une veilleuse. Mais, compte tenu des limites physiques, une veilleuse suffit pour le déplacement. Il n’a pas besoin de violents projecteurs. L’état de veille, c’est la petite lumière que vous avez au-dessus de la porte des salles communes indiquant la sortie. Mais, à la sortie de la vie, nous dit Jésus, le Maître est là, en tenue de service. Rendez-vous compte! Dieu qui vient nous servir! Et comment peut-on le mieux apprécier le service de Dieu, sinon en ayant été soi-même serviteur des autres ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 102-103. Assomption-France, Nécrologie années 1992 et 1993, p. 269-270. Notices Biographiques