PauL-Francois (Francois-Emile) DOUMET – 1857-1905

Au carrefour des nouvelles mai 1899,
« Nous avons reçu d’excellentes nouvelles du pèlerinage de Jérusalem. Le P.
Vincent de Paul[Bailly] est
très content de la composition, de la piété, de l’entrain des pèlerins. Le
comité des
œuvres de Mer a reçu le compte-rendu du capitaine du Saint-Paul. Il
attribue le naufrage à une déviation de la boussole. Le navire a été jeté à
terre alors que l’on croyait être à 7 miles au large. Tout l’équipage est
arrivé sain et
sauf à Edimbourg.
A Livry, l’état de santé d’un novice, le Père Gay, inspire de grandes
inquiétudes. Il est presque mourant. En attendant l’arrivée du P. François
[Picard] qui fait une visite à
Grenelle, le P. Marie-Jules
[Chicard] remplit les fonctions de supérieur. On s’occupe à Grenelle de
préparer la fondation de Cork qui sera confiée, je crois, à Mlle Lafonta,
en religion Sœur Marthe de Jésus. M. de Moidrey est arrivé pour collaborer
d’une manière plus suivie à La Croix. Les journaux parlent beaucoup de la
nomination à Paris du nonce de Munich… ».
P. Paul-François au P. Emmanuel Bailly, Paris, 10 mai 1899.

PauL-Francois (Francois-Emile) DOUMET

1857-1905

Religieux français.

D’une famille toute donnée à l’Assomption.

Emile Dou met est né à Sète (Hérault) le 21 mars 1857, dans une famille liée de longue date à l’Assomption et à son fondateur, le P. d’Alzon. Madame Delphine Doumet, née Combié, mère d’Emile, est une fille spirituelle du P. d’Alzon; veuve, elle élève sa famille et devient Petite-Sœur de l’Assomption, sous le nom de Sœur Emmanuel-Marie. Emile devient assomptionniste. Sa propre sœur, Amélie, se fait religieuse de l’Assomption – dont elle deviendra l’éphémère troisième supérieure générale – sous le nom de Sœur Marie-Catherine, nom repris de sa tante, née Louise Combié, elle-même religieuse de l’Assomption. Emile fait ses études au collège de l’Assomption à Nîmes, de 1863 à 1874, et entreprend des études de droit à Aix-en-Provence (1874-1876). Il décide alors de se faire religieux et reçoit l’habit le 22 avril 1876 à Paris des mains mêmes du P. d’Alzon, sous le double nom de Frère Paul-François et sous la direction du P. François Picard. Le Père Vincent de Paul Bailly l’accueille en lui disant: « Il y a 14 ans que je t’attends ». Il y prononce ses vœux perpétuels le 22 avril 1878. C’est à Paris également qu’il poursuit ses études ecclésiastiques de philosophie et de théologie (1877-1882). Le 11 juin 1881 il est ordonné prêtre à Versailles. Pendant la tourmente des années 1880- 1882 qui voient l’application des décrets Ferry contre les Congrégations enseignantes non-autorisées, le P. Paul-François reçoit la tâche de former les frères convers à la vie religieuse. Il passe ensuite un an à peine à la tête de l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux (Savoie) comme supérieur et une autre année (1883-1884) comme professeur. A partir de 1884 et jusqu’à sa mort en 1905, il réside à Paris. Très versé dans les questions historiques, d’un esprit ouvert à tout et d’une grande pondération de jugement,

avec une pointe non moins certaine d’originalité, le Père Paul-François devient très vite un collaborateur assidu des œuvres et publications de la Bonne Presse naissante.

Une vie de journaliste, traqué par la police.

Il est peut-être difficile de répertorier les écrits du P. Paul-François, car bien souvent ses articles ne sont pas signés. Deux publications surtout peuvent revendiquer une collaboration assidue de sa part, le quotidien La Croix, pendant toute la période où le journal se trouve entre les mains des religieux (1883-1900) et surtout les Questions Actuelles, petite revue hebdomadaire de documentation dont il est le directeur laborieux et modeste, de 1884 à 1905. il ne se contente pas d’y reproduire des textes empruntés à l’actualité, mais il y publie, de façon anonyme, nombre de travaux personnels, notamment sur l’histoire de Paris. Publiciste de valeur et de goût, le Père Paul-François s’adonne également aux œuvres du ministère sacerdotal, auprès de la Congrégation des Petites-Sœurs de l’Assomption où le requiert pendant presque 20 ans la confiance éclairée du P. Etienne Pernet. Il y retrouve sa mère, entrée en religion en 1877, qu’il peut assister à ses derniers moments (1900). Le P. Paul-François figure au nombre des condamnés après le ‘procès des Douze’ (1900). Il est condamné à nouveau en 1904 pour délit de Congrégation, bien que, sécularisé, il vive depuis 1901 en isolé dans un appartement. A la veille de sa mort en 1905, très exactement cinq jours avant, il subit une troisième condamnation, sans cesse tracassé par les perquisitions de la police. Il meurt de pneumonie, prématurément à 48 ans, le 12 juillet 1905, dans cet isolement forcé. Le P. Paul-François Doumet est inhumé au cimetière parisien de Montparnasse, dans le caveau des religieux de l’Assomption (tombe Bailly).

Bibliographies

Bibliographie et documentation: L’Assomption 1905, n° 104 p. 140. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 445. Circulaire E. Bailly, n° 23, juillet 1905. Annuaire de l’Association des anciens élèves de l’Assomption, août 1905 n° 13, p. 60-62. La Croix, 14 juillet 1905, p. 2. Notice biographique par le P. M.-A. Gaudefray. La Documentation catholique, 1990, n° 2000, p. 193. Correspondances dans les ACR (1876-1901). On trouvera des articles du P. Paul-Français Doumet dans des revues ou publications de la Bonne Presse, notamment La Croix et les Questions Actuelles oÙ il a té rédacteur (1891- 1905). Notices Biographiques