Religieux de la Province de Bordeaux.
Un homme sérieux.
Maxime-Gabriel-Marie Le Dortz est né le 31 octobre 1894 à Sainte-Anne d’Auray (Morbihan), près du site où s’est développé le sanctuaire dédiée à sainte Anne, depuis 1623, La famille vit du travail d’un salon de coiffure. Le frère de Maxime devient prêtre dans la Congrégation des Pères du Saint- Esprit. Très tôt orphelin de père (Jean-Marie), puis de mère (Marie-Louise née Trescor, décédée en 1912), Maxime entre en 1906 à l’alumnat du Bizet en Belgique, vocation découverte par le P. Marie- Auguste Leclerc comme tant d’autres accueillies à Zepperen et à Bure. Le P. Rogatien Bahuaut l’initie aux humanités (1906-1910), achevées à Ascona en Suisse, sur les bords du lac Majeur (1910-1911). Le 14 août 1911, Maxime est du nombre des 35 jeunes gens qui revêtent l’habit religieux à Gempe, à 15 km de Louvain. Mais au printemps 1912, les novices déménagent pour Limpertsberg au Luxembourg où ils vont être affrontés aux expédients difficiles imposés par le blocus de la guerre. Profès annuel le 15 août 1912, Maxime qui a pris le nom de Frère Perboyre, a la chance de rejoindre Louvain en septembre 1913 pour entreprendre ses études ecclésiastiques (1913-1920). On remarque chez lui de grandes formes de délicatesse, de gentillesse et d’attention aux autres, mais toujours mesurées ou fugitives, comme si elles devaient être prémunies ou être protégées des excès d’une sensibilité trop forte. Le Frère Perboyre, passionné d’études de caractère et de tempérament, cache en fait une timidité ou une amertume, la peur d’aimer ou d’être aimé, qui provient de son histoire familiale et qu’il garde toute sa vie comme une barrière protectrice ou une réaction de défense, déguisée en pseudo-agressivité. A peine saisit-on dans son regard la lueur d’intérêt qui perce de ses yeux interrogateurs,
assombris par de fines lunettes, ou le sourire fugitif qui n’éclaire qu’un instant son visage. Ceux qui l’ont connu de près savent qu’il y a là le drame de sa vie. Privé d’affection familiale, il est un jeune devenu trop tôt sérieux, s’appliquant à lui-même le surnom prématuré de ‘vieux’.
Professorat et ministère pastoral.
Déjà professeur-étudiant à Sart-les-Moines en 1917-1918, le Frère Perboyre, ordonné prêtre à Louvain le 1er août 1920, est d’abord affecté au service de l’enseignement pendant 18 ans: à Miribel-les-Echelles (Isère),de 1920 à 1923; à Saint-Maur (Maine-et-Loire), de 1923 à 1933, à Blou (Maine-et-Loire), de 1935 à 1938. Très tôt, le P. Perboyre s’intéresse à l’histoire de l’Assomption, rectifiant les erreurs véhiculées, recueillant des détails tombés dans l’oubli, accomplissant avec minutie son travail scolaire. Fatigué nerveusement, il prend contact avec la vie pastorale à Laleu (Charente-Maritime) en 1939. Il reçoit la responsabilité des églises à l’est de Melle (Deux-Sèvres): Saint-Léger, Pouffonds, Maisonnay, Chail. Le 28 novembre 1947 il peut pendre la crémaillère au presbytère de Pouffonds, libéré de ses locataires. Il est bien placé pour former, comme aumônier, de solides militants jacistes dans le secteur de Melle. Se déplaçant à vélo, vivant dans la précarité du logement et la frugalité des repas, il devient archiprêtre de Melle (1950-1952) avant d’être installé pendant dix ans (1952-1963) à l’aumônerie des Oblates à Jalesnes. Minutieux, il entasse des notes de lecture, des coupures de journaux, des articles de revues ‘exploitables ou contestables’. Au cours de l’année 1963-1964, il est chargé d’une aumônerie de transition à Libos (Lot-et-Garonne). En 1964 il est nommé au noviciat de Pont-l’Abbé-d’Arnoult (Charente-Maritime): il écrit pour le bulletin de la maison, donne quelques cours aux novices, aide à la paroisse. Jusqu’en 1974, il vit retiré dans un petit réduit obscur, souffrant d’insomnie, fouillant les archives, n’arrivant pas à terminer ses biographies. Il arrive à Layrac, le 30 avril 1974, pour y mourir le 13 juin 1974. Il est inhumé le lendemain, le 15 juin , inaugurant au cimetière le nouveau caveau.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1975, p. 263. A Travers la Province (Bordeaux), 1974, n° 225, p.7-9. Voulez-Vous? (bulletin de Layrac), 1975, n° 91, p. 9-10. Lettre du Pu P. Perboyre Le Dortz au P. Alfred Farne, Pont-l’Abbé-d’Arnoult, 22 janvier 1966. Du P. Perboyre Le ]Dortz, dans les ACR, correspondances (1919-1970), rapports sur Melle (1950-1953). Le P. Perbayre est l’auteur d’une biographie consacrée à son ami, le P. Judes Verstaen.