Pierre-Célestin (Achille) THERRIEN – 1898-1951

Louvain, 1926. « J’étais à rédiger un mot à votre intention lorsque le
doyen des étudiants, archidiacre de la communauté, est venu m’inviter à
vous adresser le religieux hommage de tous nos vœux à l’occasion de la
nouvelle année. Vous apprendrais-je que depuis votre passage dans nos vieux
murs, le bon Dieu nous a permis de gravir encore un degré dans les ordres
sacrés? Le 19 de ce mois, dans notre petite ‘cathédrale’, comme l’appelle
le P. Gervais, nous
avons été faits diacres par Mgr le Coadjuteur de Liège. Cette promotion
nous a vieillis et nous a rendus plus sages, plus posés, plus presbytes.
Nous sentons le poids de la responsabilité qui augmente et l’obligation
d’être d’autres Christs qui nous presse. En effet vient le jour où le Jam
non dicam nous sera adressé par celui qui multipliera les sacrificateurs de
la divine victime. Si on demande qui sera le Pontife venant chanter la
préface consécratoire sur nos têtes inclinées, tous répondent sans hésiter.
‘Ce sera Mgr Petit, c’est lui que nous voulons, c’est lui qui viendra’. Tel
est le désir:c’est cela que j’ai le bonheur de vous transmettre au nom de
tous les étudiants. N’avez-vous pas promis de vous réserver la consécration
du premier canadien à l’Assomption ».

Religieux canadien de la Province d’Amérique du nord. Premier Assomptionniste Canadien. Achille Therrien est né le 3 janvier 1898 à Saint- Adrien d’Irlande au Québec (Canada). Il fait ses classes primaires à l’école des Sœurs Saint-Louis de France à Saint-Adrien. Après ses études secondaires chez les Frères des Ecoles Chrétiennes et au petit séminaire de Québec (1914-1921), il entre au noviciat de l’Assomption à Saint-Gérard en Belgique, où il prend l’habit le 4 novembre 1921, sous le nom de Frère Pierre-Célestin. Il n’existe pas à l’époque de noviciat assomptionniste en Amérique du Nord. Profès annuel le 19 mars 1923, il est envoyé à la maison d’études de Louvain pour les études de théologie (1923-1927). Reçu à la profession perpétuelle à Louvain, le 24 juin 1926, il y est ordonné prêtre le 24 juillet 1927, devenant ainsi le premier religieux canadien prêtre de la Congrégation. Ministères en Amérique. A son retour en Amérique, le P. Pierre-Célestin est nommé professeur au collège de l’Assomption à Worcester (U.S.A.). En 1930, on lui confie la lourde charge de préfet de discipline. Il se montre à la hauteur de sa nouvelle fonction, sachant allier la force et l’estime, le respect de l’autorité et la jovialité d’un père, travaillant ainsi à former une véritable élite avec les élèves. De Worcester, il est transféré dans le ministère pastoral à New York (paroisse de Notre-Dame de la Guadeloupe) à partir de 1933. Il y est vicaire jusqu’en 1948. Il y exerce aussi quelque temps la fonction d’économe. Mais en 1935, il doit prendre du repos pendant six mois, à la suite d’une première fatigue du cœur. En 1946, le P. Pierre-Célestin séjourne quelques mois à Mexico dans le but de parfaire sa connaissance de l’espagnol. Page : 43/43 C’est de New York qu’il est appelé en 1948 à la nouvelle fondation de Beauvoir (Québec). Il s’y dévoue beaucoup, y acquiert la réputation de prédicateur populaire et crée beaucoup d’amis pour ce centre de pèlerinage réputé. Il n’a peut-être pas toujours sur les lèvres la période classique, mais il a au moins la conviction d’être bien compris de ses auditeurs. Il est le premier supérieur de la nouvelle communauté de Beauvoir. C’est là, au milieu des labeurs d’un intense apostolat que la maladie vient le terrasser. Maladie et mort. Des crises cardiaques assez fréquentes l’obligent à faire plusieurs stages en hôpital. Hospitalisé quelques mois dans un hôpital de Magog, ville voisine de Sherbrooke, il est sous la surveillance continuelle des médecins et reçoit les soins dévoués des Filles de la Charité du Sacré-Cœur. Mais plus d’une fois les médecins avertissent les religieux de l’imminence d’un départ subit du P. Pierre-Célestin. On songe à lui faire des rayons X, mais le barium qui lui est administré ne passe pas et cause une obstruction complète, ce qui fait penser à un cancer de l’intestin. Il succombe finalement d’une crise d’urémie, à l’âge de 53 ans, le 14 juillet 1951. La cérémonie des obsèques, présidée par le P. Wilfrid Dufault, provincial d’Amérique du Nord, est célébrée à Beauvoir le 17 juillet, avec la participation d’une grande assistance et le concours, pour les chants, des novices venus de Sillery. Les familles féminines de l’Assomption sont également représentées: Religieuses, Petites Sœurs et Sœurs de Sainte-Jeanne d’Arc. Après la célébration, la dépouille mortelle du P. Pierre-Célestin est transportée à Sillery pour l’inhumation. Un Libera est chanté, en cours de route, à l’église Saint-Alphonse de Thedford Mines où réside une partie de la famille Therrien qui a quitté Saint-André d’Irlande. Le corps du P. Pierre-Célestin repose dans le petit cimetière de la communauté de Sillery où le Père dort de son dernier sommeil, aux côtés des PP. Pierre-Célestin Rénier (1866-1921), Albert Catoire (1869-1945) et Pierre-Rodolphe Martel (1901-1947). Page : 44/44

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, juillet-août 1951, n° 119, p. 59-60 (lettre du P. Alexandre Beaudet). Lettre du P. Wilfrid Dufault au P. Gervais Quenard sur la mort du P. Pierre-Célestin Therrien, Blue Point, 26 juillet 1951. Assumptionists Deceased in North America, (s.d.), 1995, Worcester, p. 20. Lettre du Frère Pierre-Célestin Therrien à mgr Louis Petit, Louvain, 30 décembre 1926. Du P. Pierre-Célestin Therrien, rapports sur Beauvoir (1948-1950), correspondances (1920- 1936).