Pierre Alphonse DESCAMPS
1848-1915
Religieux français, né à Constantinople.
Un français des bords du Bosphore.
Pierre Descamps est né le 8 avril 1848 à Constantinople. En 1863, le Père d’Alzon le remarque à l’école des Frères de la Doctrine chrétienne de la ville qu’il visite après une prédication. Dans une de ses lettres de l’époque, le P. d’Alzon présente son protégé qui voue un grand culte à Saint Alphonse de Liguori, comme le prodige de l’école des Frères! Le mardi de Quasimodo [18631, le bateau embarque le P. d’Alzon et le jeune Pierre qui troque ainsi sa vocation de jésuite, vocation jusque là déclarée, contre celle d’Assomptionniste, sur le champ adoptée. Pierre suit une année les cours de M. Germer-Durand au collège de l’Assomption à Nîmes et part au Vigan (Gard) se préparer à la vie religieuse sous la conduite du P. Hippolyte Saugrain. Il n’a que 16 ans! Il prononce ses vœux perpétuels le 28 août 1865, à 17 ans! Il revient jeune professeur de grammaire au collège de Nîmes (1866-1871), tout en assurant sur place sa propre formation philosophique et théologique. Il est ordonné prêtre par Mgr. Plantier à Nîmes le 3 juin 1871, à 23 ans. Deux mois plus tard, le P. Pierre est envoyé à Notre-Dame des Châteaux (Savoie) où le Père d’Alzon vient de fonder le premier alumnat de la Congrégation, promis à devenir le berceau de beaucoup d’autres. Le P. Pierre est intronisé supérieur des lieux où tout est à créer tant sur le plan matériel que sur le plan pédagogique. Ce séjour aux Châteaux dure pour lui jusqu’en 1877, date du retour provisoire à Nîmes (1877-1878). C’est alors que le P. d’Alzon cherche à mettre à profit l’offre que lui a faite le nouvel archevêque d’Athènes, Mgr. Marango, rencontré à l’escale du Pirée en 1863 à l’époque où il n’était que le modeste curé latin du port: créer un séminaire oriental. Ce projet n’a pas de suite durant l’année que passe le P. Pierre Descamps à Athènes (1878).
Ce dernier est alors affecté de 1879 à 1880 à l’alumnat Saint-Clément du Vigan, comme compagnon et collaborateur du P. Henri Brun, revenu d’Australie. Une des dernières nominations faites par le P. d’Alzon est d’envoyer le jeune Pierre Descamps – il n’a toujours que 32 ans! – à Andrinople (Turquie d’Europe), en renfort auprès du P. Galabert, en compagnie du Frère Jean Nicetas, le fils d’un pope, Stephan Nicetas, lui-même successeur de Pantaleïmon, higoumène d’un monastère de moines basiliens passés à l’union avec Rome et établis à Mostratli. Attaché ainsi à la mission d’Orient, le P. Pierre Descamps y connaît de nombreuses affectations, avec des périodes de transition en Europe occidentale: Andrinople-ville (1880- 1883), Andrinople-Karagatch (1883-1885), Roussas dans la Drôme (1885-1886), Philippopoli en Bulgarie (1886-1890), Mauville dans le Pas-de Calais (1890-1891), Taintegnies en Belgique (1891-1893) où le P. Pierre est le supérieur-fondateur, Istanbul Koum-Kapou (1895-1900), Bure en Belgique (1900-1908) où il est également supérieur-fondateur, Brousse-Bursa en Asie Mineure (1908-1909).
Une existence commencée en Orient et achevée sur les bords du Pacifique.
Le P. Pierre est maintenant parvenu à la soixantaine, mais sa course n’est pas terminée. Il se donne volontaire pour le Chili: Los Andes (1910-1911) et Santiago (1912-1915). Le 30 septembre 1915, ses confrères le trouvent mort dans son lit, à 67 ans. Il est peut-être difficile de résumer cette existence d’un religieux, commencée très tôt, dont les années d’apostolat se trouvent comme éparpillées entre 21 années passées sur les champs de la mission lointaine et 21 autres dans les différentes fondations d’alumnats en Europe occidentale. Religieux de petite santé, souffrant de fréquentes migraines et de maux d’estomac prolongés, observateur scrupuleux de nombreuses coutumes dont il est lui-même à l’origine, affronté sans relâche aux difficultés de fondations faites sans grands moyens, il est apparu à beaucoup comme l’homme providentiel sur lequel le P. d’Alzon s’est appuyé pour lancer sa grande œuvre de formation sacerdotale., l’œuvre des alumnats.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1915, n° 245, p. 245; n° 255, p. 309-310. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 444. Circulaire du P. Emmanuel Bailly, du 4 octobre 1915. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Correspondances volumineuses (1871-1912). Polyeucte Guissard, Histoire des alumnats, passim. Un siècle de Présence Assomptionniste en Belgique (Belgique-Sud-Assomption, n° supllément n° 224-225), 17 pages. Désiré Deraedt, Bure 1900, plaquette 1986. Notices Biographiques