Pierre DUPUY
1862-1880
Religieux-novice de la Province de Nîmes.
Un enfant de la Savoie.
Pierre Dupuy [parfois aussi orthographié par erreur Dupuis], fils de Vincent et de Guillermine Cheveron, est né le 8 mai 1872 à Saint-Alban, au diocèse de Chambéry. Le Registre des vêtures ne porte pas d’autre précision sur la commune d’appartenance, il est donc impossible de dirimer entre Saint-Alban-de- Montbel, près du Pont-de-Beauvoisin, et Saint-Alban- Leysse aux portes de Chambéry, près de Challes-les- Eaux. Pierre a fait quelques années d’alumnat à Notre- Dame des Châteaux (Savoie), mais son nom de figure pas parmi les ‘premières cruches’ de 1871, puis à celui d’Alès (Gard).
Au noviciat de Nimes (1879-1880).
On sait qu’au chapitre général de 1876, le P. d’Alzon est favorable à la création de trois provinces à l’Assomption: Nîmes, Paris et Andrinople. Le noviciat de Nîmes est inauguré le 20 septembre 1879 dans le pavillon du Collège de l’Assomption qui forme l’angle de l’établissement entre la rue Pradier et l’avenue Feuchère. Il dispose d’une chapelle particulière où le P. d’Alzon célèbre la messe, ordinairement, à 7 heures servie par le jeune Pierre Dupuy. Les postulants sont au nombre de Il: 9 venant d’Alès, Théophile Durafour, Jacques Hybord, André Jaujou, Joachim Bonnel, Paul Coumoui, Pierre Dupuy, Victor Uginet, Henri Chacornac et Alphonse Cadoux, 1 de Bulgarie Jean Nicétas et un autre déjà au collège de Nîmes, Anatole Dessertine [ou Depertine?]. Le P. d’Alzon prêche la retraite préparatoire du 20 au 29 septembre, qui se clôture par la cérémonie de la prise d’habit: Pierre reçoit, à 17 ans passés, l’habit religieux des mains du P. Charles Laurent, le P. d’Alzon étant empêché au dernier moment par une rage de dents. Nous le voyons figurer sur la fameuse photographie-souvenir prise ce jour,
dernière photographie que nous possédions du fondateur, la tête couverte du capuchon, en compagnie des novices et des religieux présents à Nîmes, dont le P. Victorin Galabert. Ce même jour, le Frère Timothée Faigueyrette prononce ses vœux perpétuels. Pierre reçoit comme services la double charge de sonneur et de lampiste. Il meurt l’année même de son noviciat, à 18 ans, le jeudi 12 février 1880, d’une congestion cérébrale, d’après la lettre même du P. d’Alzon au P. François Picard, écrite le jour même:
« Mon cher ami, je viens demander vos prières et celles du noviciat [de Paris] pour l’âme de notre cher petit Frère Pierre. Il avait une fièvre très bénigne, mais on lui recommandait de ne pas se découvrir. Frère [Nicétas] le laissa hier un quart d’heure pour dîner. le malheureux enfant en profita pour se lever et aller chercher un livre à la bibliothèque. Il faillit tomber de faiblesse; mais la transpiration arrêtée porta le sang au cerveau, le délire le prit, il est mort ce soir à 4 heures. Heureusement, il a eu un instant lucide et on a pu le confesser mais le délire qui l’a repris aussitôt ne lui a pas permis de recevoir le viatique… Adieu, cher ami, je n’ai pas le courage de vous en dire plus ».
Il se trouve que c’est le jeune Frère Dupuy, inhumé à Nîmes, qui précède le P. d’Alzon dans la tombe de quelques mois. Le corps du Frère Pierre est mis en bière le vendredi 13 février, dans un double cercueil, l’un en bois, l’autre en métal. Les obsèques sont célébrées le samedi 14 février par le P. Emmanuel Bailly à la chapelle du Collège. Une absoute a lieu à l’église paroissiale de Sainte-Perpétue, avant l’inhumation dans la tombe de l’Assomption, au cimetière Saint-Baudile. Le Frère Pierre est le 8ème religieux inscrit sur la liste du nécrologe de l’Assomption, après Victor Cardenne (1851), inhumé à Fontainebleau (Seine-et-Marne), Benjamin Bonnefoy (1868) inhumé à Andrinople (Turquie d’Europe), Edmond O’Donneil (1869), inhumé à Passy (Seine), Edouard Patt (1870), inhumé à Nîmes (Gard), Paul Favatier (1872), inhumé à Nîmes, Barthélemy Lampre (1878), inhumé à Philippopoli-Plovdiv (Bulgarie) et Jules Boulet (1879), inhumé à Clairmarais (Pas-de-Calais).
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Notice biographique par le P. Marie-Alexis Caudefroy. Merklen, Carnets. Lettres du P. d’Alzon, t. XIII (1996), p. 275 et 468. Souvenirs 1881, n° 1, p. 6. Carnet du P. Ernest Baudouy sur les noviciats de Nîmes et d’Osma (ACR). Notices Biographiques