Pierre FERNIER
1949-1981
Religieux de la Province de France.
Une déclaration d’identité.
« Je ne suis pas un religieux qui part au travail, je suis un ingénieur qui demande à la vie religieuse d’inspirer d’une certaine façon ma vie d’ingénieur. Je fais un métier d’homme huit ou neuf heures de travail par jour, ça marque profondément un homme. Je pense que la vie religieuse me donnera de quoi vivre cela réellement en homme, pas en esclave de quoi que ce soit ».
Une vie à grands pas.
Pierre Fernier est né à Lyon (Rhône) le 13 avril 1949: il y fait toute sa scolarité, de 1958 à 1966, au lycée Ampère et à l’école Ozanam, puis des études supérieures au lycée lyonnais du Parc (1966-1968), enfin des études spécialisées d’ingénieur ;à l’Ecole Nationale Supérieure de la Métallurgie et de l’industrie des Mines à Nancy (1968-1971): il en sort ingénieur civil des Mines et de la Métallurgie en 1971. Après son service militaire, il entre en 1972 dans la communauté assomptionniste de Cachan (Val- de-Marne) où il est admis au noviciat le 1er octobre 1973. Il fait sa promesse à Bonnelles (Yvelines), le 15 février 1976, après avoir accompli avec deux confrères un pèlerinage à vélo jusqu’à Jérusalem. En 1975, il fait partie de la communauté de Dunkerque (Nord), travaillant à l’usine Creusot-Loire des Dunes de la ville, au service des laminoirs. Il milite dans divers mouvements (M.C.C.), est administrateur de la S.C.I.A et fait partie du premier Conseil de la Province de France en 1978. A la fin de l’été 1980, un cancer se déclare et nécessite une première intervention. Pierre semble se rétablir, participe en décembre à Paris, au Colloque d’Alzon des historiens et vient saluer les capitulants à Lyon-Valpré (fin décembre. En mars 1981, une seconde intervention est nécessaire suivie d’une chimiothérapie.
Pierre que quelques religieux, ses parents et Sœur Marie Serge, Oblate, veillent durant les dernières semaines meurt à la résidence des Oblates, rue Lydéric à Lille (Nord), le 3 août 1981, dans sa 33ème année. Les obsèques sont célébrées à Lille, le 6 août, dans la chapelle des Dominicains de Lille. Le corps du Frère Pierre est inhumé au cimetière de Paris-Montparnasse, dans le caveau de l’Assomption (tombe Bailly). Le P. Arthur Hervet anime sur place un temps de prière que la pluie et le bruit de la circulation ne permettent guère de prolonger.
L’Adieu d’un Frère.
« Les 13 et 14 janvier [1981], j’ai découvert que j’étais malade plus que je ne l’avais su, cru ou voulu comprendre. Hier, 29 janvier j’ai eu l’intuition que le mal pouvait encore progresser. C’est pourquoi je veux vous écrire. En témoignage de reconnaissance. Merci à vous, papa, maman, qui m’avez donné plus que la vie en m’initiant à la liberté dans l’amour. Toute votre vie, vous avez manifesté que la liberté des enfants de Dieu se déploie dans l’assurance tranquille, lutteuse et inébranlable de l’amour de Dieu, de Celui qui nous a aimés le premier et nous a faits à son image… En second lieu, je voudrais évoquer ma famille d’élection l’Assomption. Aussi loin que je remonte, elle ne m’a jamais déçu. Frères et Sœurs, nos fondateurs et fondatrices peuvent paraître encombrants à certains jours, nos combats peuvent sembler parfois tristes ou avoir le souffle court: ils n’ont jamais cessé de m’ouvrir des horizons. Cet inexplicable goût pour la venue du Règne de Dieu a une saveur que je ne m’explique pas mais que j’apprécie chaque mois davantage, une saveur à nous faire marcher ensemble debout ou couchés, en dépit de tout ce qui tend à nous séparer… ».
‘je veux voir ta face, Seigneur’
« C’était il y a dix ans à Lourdes, en ce lieu où Notre-Dame te fixait rendez-vous chaque année, Pierre, avec les petites gens, les malades, les handicapés, cette face cachée du monde. Nous ne le saurions pas si tu ne nous l’avais dit dans cette espèce de testament spirituel que tu nous laisses. On te pose une question à brûle-pourpoint: « un de tes désirs? ». « le me souviens avoir répondu, écris-tu, je désire voir sa face » et tu ajoutes en ce 30 janvier 1981: « Ce désir est toujours d’actualité ». Et voici qu’aujourd’hui ton désir est exaucé. Tu nous as quittés lundi alors que le soleil l’emportait sur les nuages de cet été pourri et tu rassembles parents, frères et sœurs, collègues de travail et amis autour de toi en cette fête de la Transfiguration, ce mystère que tu avais encore approfondi avec ton groupe de Cetad à l’hôpital… ». Extrait de l’homélie du P. Claude Maréchal.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 20-21. L’Assomption et ses œuvres 1981 n° 608, p. 24-25. A travers la Province (Paris), août 1981, n° 16. El Hermano Pierre Fernier (1949-1981), livret en espagnol, 6 pages (par Francis co Javiere Chavez et Marta Gambora, Mexico). Pierre Fernier, Religieux Assomptionniste, 1949-1981, 20 pages. Interview de P. Fernier et J.P. Olivier dans la Croix par André Sève (7.1.1976). Notices Biographiques