Religieux de la Province de France. Un spécialiste des sources historiques de l’Assomption. Pierre Touveneraud est né à Bergerac (Lot-et-Garonne), le 6 avril 1926. Il fait toutes ses études secondaires dans les alumnats de l’Assomption: Cahuzac (Gers), de 1936 à 1940, Blou (Maine-et-Loire), de 1940 à 1941 et Cavalerie (Dordogne), de 1941 à 1943. Le 28 septembre 1943, il prend l’habit au noviciat provisoirement installé à Cavalerie, sous le nom tout aussi provisoire de Cephas, avant de reprendre son prénom de Pierre. Profès annuel le ler novembre 1944 à Layrac (Lot-et-Garonne), il entame toute sa formation philosophique (1944-1947), avec l’interruption du service militaire en 1946, et théologique à Layrac (1947-1951) où il est profès perpétuel le 9 décembre 1948 et où il est ordonné prêtre le 17 février 1951. Il prépare deux licences, en théologie et en histoire, qui lui permettent ensuite d’enseigner dans les scolasticats de la Congrégation, à Layrac, déjà pendant la durée de ses études universitaires, et à Valpré (Rhône), de 1959 à 1965. Il est appelé à Rome à la direction du collège international avant d’être affecté au service des archives générales de la Congrégation et à la postulation des causes du P. d’Alzon et du P. Pernet (1970), après une année de cours à l’école archivistique du Vatican. Religieux apprécié pour son ardeur à l’étude, sa conduite et son caractère, malgré une certaine âpreté dans ses allures et son langage, il se voue tout entier à faire connaître la pensée et les écrits du P. d’Alzon. Postulateur également du P. Pernet, il apporte une aide précieuse aux Oblates et aux Petites Sœurs de l’Assomption, par ses recherches sur la pensée fondatrice, mais aussi par un ministère dévoué. Travailleur acharné, Formé à une certaine rigueur universitaire, il sait se montrer homme de cœur, d’une fidélité sans faille dans sa double vocation de religieux-prêtre. Seule la maladie, un cancer qui a nécessité l’ablation totale de l’estomac, l’arrache à ses travaux et à l’amitié de ses frères. Il meurt à Rome, à la maison généralice où il dit son bonheur de se retrouver parmi ses frères, après de durs mois de souffrance, le Il décembre 1979, sans pouvoir bénéficier de la ferveur des célébrations du Centenaire du P. d’Alzon dont il était la cheville ouvrière. Il est inhumé au Campo Verano le 13 décembre suivant (1). Témoignage d’un compagnon de vie, le P. Hervé Stéphan, Supérieur Général. « Voilà presque 15 ans que Pierre vivait en compagnie constante du P. d’Alzon, de ses contemporains, amis et disciples. Au prix d’un travail quotidien, continu, persévérant, il avait atteint une maîtrise inégalée dans son domaine: l’histoire du XIXème siècle et la vie des fondateurs de l’assomption. Page : 97/97 Il y était devenu le maître reconnu, respecté, même en dehors de nos familles religieuses. Les’pilncipes qui ont guidé son travail étaient clairs pour lui. Il nous les laisse comme testament. jusqu’au dernier jour, il n’a cessé de nous les répéter. Toute l’originalité de l’Assomption lui vient de son fondateur. Nous sommes ce que nous sommes parce que le P. d’Alzon est notre Père. Lui seul nous donne un visage et un nom dans l’Eglise. Il faut bien situer le P. d’Alzon dans l’histoire pour en connaître l’intuition profonde et le charisme fondateur. Le P. d’Alzon est assez grand pour que nous soyons à l’aise par rapport à notre passé. Il faut l’étudier et le voir vivre sans le couper de ses amis et de ses premiers disciples. C’est ainsi que toute la famille assomptionniste trouvera son unité dans une vérité respectueuse de chacun. Ces principes ont soutenu le P. Pierre durant ces quinze années romaines qui furent le sommet de sa vie. Il était né pour ça. Il en a fait sa mission. Longtemps aride et mal compris, son travail a fini par porter ses fruits. Le P. Pierre a eu la joie de voir nos Congrégations s’intéresser enfin au P. d’Alzon et de publier deux tomes de Lettres du Fondateur, correspondant aux années 1851-1858, et des monographies appréciées, à l’occasion du Centenaire (2). Le cancer qui l’a emporté, le Il décembre 1979, à l’âge de 53 ans, nous laisse désemparés. Nous n’avons pas fini de mesurer cette perte » (3). (1) C’est face au buste du P. d’Alzon qu’on installe son cercueil. Au-dessus de sa tête est suspendu un tableau de l’Assomption de la Vierge. Sur le côté, on a installé le crucifix du P. d’Alzon ainsi qu’une icône de la Résurrection. Durant son séjour à l’hôpital, le P. Pierre avait fait comprendre que, dans son état de souffrance, il lui importait autant de regarder vers la Résurrection que vers la croix. Cf Ouest-Assomption, 1980, n° 8, p. 8-9. (2) Documents Assomption, n° spécial 1979: Emmanuel d’Alzon, bibliographie, sources et travaux. Série Centenaire n° 1, Emmanuel d’Alzon (1910-1880). Au service de l’Eglise, Rome, 1980; n° 2, L’humble grandeur de la mort du P. d’Alzon et n°’ 4, avec Sœur Léonie, la fondation des Sœurs Oblates de l’Assomption. Dossier Vie et Vertus du P. d’Alzon (25 premiers chapitres, sauf le chapitre XXIV). Avec le Père Athanase Sage, édition annotée des Premières Constitutions des Augustins de l’Assomption, Rome, 1966. Origines des Familles de l’Assomption, Rome, 1872. Le Régime des Provinces à l’Assomption 1923-1973, 1973… Lettres du P. Emmanuel d’Alzon. Les années d’épreuves, 1851-1858, 2 tomes, Rome, 1978. C’est le P. Désiré Deraedt qui mène à bien la continuation de l’édition de la correspondance du P. d’Alzon, des années 1859 à 1880: tomes 111 à XIII, de 1991 à 1996. (3) Le décès brutal du P. Pierre Touveneraud laisse en souffrance deux fonctions importantes dans la Congrégation. En 1981, le chapitre général exprime le voeu qu’un successeur soit trouvé au P. Pierre Touveneraud. Le P. Marcel Recours accepte de venir à Rome prendre en charge le secteur des Archives, mais sa maladie qui le rappelle en France provoque son remplacement en 1984 par le P. Charles Monsch (1984-1997). Egalement sollicité par le P. Hervé Stéphan, le P. Wilfrid Dufault, ancien supérieur général, accepte de revenir des U.S.A. pour se consacrer aux travaux de la postulation (1983). Il est officiellement relayé dans cette charge par le P. Bernard Holzer en décembre 1999. Page : 98/98
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 7- 8. Documents Assomption, 1980, no 5, p. 358-359. L ‘Assomption et ses Eguvres, 1980, no 601, p. 64. Le pain de chez nous, janvier 1980. A. R.T. Information, janvier 1980, no 82, p. 1-2 et 4 Du P. Pierre Touvenenraud, articles dans la revue de Layrac, Voulez-Vous? (1959-1961), Pages d’Archives octobre 1960 et avril 1966, consacrées à la participation du P. d’Alzon à la défense des Etats pontificaux et au P. Etienne Pernet, nombreuses études sur l’histoire de l’Assomption (pèlerinage de La Salette 1872, Les critères de l’apostolat assomptionniste dans Approches et Recherches 1968, Le Centenaire de Notre-Dame de Salut et du Pèlerin 1973, Le Centenaire de la Mission d’orient 1963, Les formes monastiques à l’Assomption 1964, L’actualité du P. d’Alzon, Les études à l’Assomption, Le P. d’Alzon et l’enseignement, Les Premières Constitutions de l’Assornption 1855-1865; travaux sur la Congrégation des Petites Soeurs de l’Assomption, Le charisme du P. d’Alzon 1974, Correspondances, édition des tomes 1 et Il Lettres du P. d’Alzon (1978), Dossier Vie et Vertus du P. d’Alzon (alors, en préparation) …