Religieux de la Province des Pays-Bas. Formation en temps de guerre. Cornelis Visser est né à Volendam aux Pays-Bas, le 26 mars 1921. De 1933 à 1939, il étudie à l’école apostolique Sainte-Thérèse à Boxtel. Le 24 septembre 1939, il prend l’habit au noviciat de Bergeyk, sous le nom de Frère Pius. Il y prononce ses premiers vœux le 25 septembre 1940. C’est toujours à Bergeyk, en raison de la guerre, qu’il poursuit ses études de philosophie et de théologie. Le 23 septembre 1944 il est reçu à la profession perpétuelle et le 12 mai 1946 il est ordonné prêtre. Ministères en mission lointaine: Congo. En janvier 1947, il part au Congo, alors colonie belge, en bateau, puis par le Soudan avec le Provincial de Belgique en visite canonique. On connaît plusieurs affectations du P. Pius qui ne supporte guère le régime de vie de la brousse: Bunyuka pendant deux ans (1950-1952). C’est en bavardant avec les enfants des écoles que le P. Pius apprend le swahili et le kinande. De 1953 à 1954, il devient le second du P. Verqualie, alors dans un poste de ministère au service des mineurs. Imprudent, le P. Pius prend des bains dans des rivières infectées de bilharzies et devra par la suite suivre des traitements très douloureux à Oicha, par piqûres. De 1954 à 1957, il profite d’un congé en Europe pour suivre un cours de recyclage à l’Académie coloniale de Belgique et dans une Ecole Normale, de façon à obtenir un graduat ou régence, ce qui le destine à l’enseignement. En 1957, il retourne au Congo et y devient directeur de l’Ecole Normale de Mulo. Il fait six mois à l’E.A.P. de Muhangi, puis prend en main l’école de Béni. La situation en 1961 est telle qu’il demande à rentrer en Europe. Alors qu’un jour à midi, il se rend à la mission, il voit des gendarmes torturer de soi-disant voleurs, Page :335/335 malgré les plus vives protestations de l’Evêque: ce spectacle détermine le P. Pius à plier bagage. En Amérique latine et centrale. En 1961, le P. Pius obtient d’aller enseigner en Amérique du Sud, en Colombie, notamment au collège d’Alzon à Bogota. Il apprend la langue espagnole, suit des cours à l’Université Javeriana, passe une licence en psychologie en 1967. En 1968, il part pour les Antilles Néerlandaises, ayant obtenu l’aval de ses Supérieurs pour une durée limitée. Il est engagé par les Dominicains dans la petite colonie hollandaise. Il enseigne des cours de religion dans leur collège à Curaçao (Willemstad) et il est curé à San Willibrordo. Il apprend la langue parlée sur place, le papiamento. Rentré aux Pays-Bas en 1973, il devient chapelain à Oisterwijk. En février 1976, le voilà en Allemagne: après un stage à Ranzel, il est intégré dans l’équipe de Leverkusen en 1977, cité célèbre pour sa production pharmaceutique. Le ler novembre 1983, il est nommé recteur du Centre de repos Eldershome à Am Well et le 28 décembre 1985 curé de la paroisse O.L. Vrouw der Heilige Hoop à Mariahoop. Il apprend encore le russe, lui qui peut déjà tenir une conversation en huit langues! Le 10 octobre 1989, on le trouve mort dans son presbytère alors qu’une demi-heure plus tôt il a encore parlé avec des paroissiens. La célébration des funérailles et l’inhumation du corps du P. Pius, redevenu Cornelis abrégé en Kees, ont lieu à Mariahoop, le 14 octobre suivant. Le P. Jan Van Der Meer, Provincial, porte sur son confrère ce témoignage: « Pour l’A.R.T., le P. Pius s’est donné, en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud et en Amérique Centrale. Tout au long de sa vie, il a fait siennes huit langues différentes dont le kinande, le kiswahili et le papiamento. Depuis peu il étudiait le russe. Tant de changements peuvent traduire une inquiétude. Serait-ce celle de saint Augustin: ‘Notre coeur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi, Seigneur’?». Ce religieux qui jouait avec les langues et un peu avec les gens, a disposé de facilités étonnantes pour une communication polyglotte très variée. Assez indépendant d’esprit et de jugement, il n’a par contre pas toujours bénéficié ou su bénéficier des avantages d’un entraînement communautaire sur le plan apostolique. Page :336/336
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 73-74. De Schakel, 1989, december no 4, P. 219-225. Marc Champion, Province du Zaïre, religieux défunts 1929-1994, Butembo, 1994, p. 74-75. Lettre du Frère Pius Visser au P. Gervais Quenard, Bergeyk, 5 février 1945. Dans les ACR, du P. Pius Visser, quelques notes et articles sur les missions de medellin et Bogota en Colombie, de Mulo et Kazungu au Congo-Zaïre (1947-1968), quelques correspondances.