Religieux hollandais, en mission au Brésil, supérieur régional (1947-1952). Un homme des frontières. Louis-Matthieu-Alexis Thyssen est né à Vroenhoven, dans le Limbourg hollandais, presque à la frontière belge, le 17 juillet 1894. Il entre à l’alumnat de Zepperen (1907-1911), puis à Page : 73/73 Quand en 1948, lors d’une visite canonique, le P. Wiro Van Den Dungen, premier Supérieur Provincial de Hollande, accepte que soit prise en charge une paroisse à Sao Paulo, N.-S. do Parto, c’est tout naturellement le P. Quirino qu’il désigne comme Curé. Cette paroisse est située à l’époque à la périphérie de la mégapole brésilienne, encore mal desservie par tous les services publics. Propriétaires et autorités préfectorales font bien des difficultés pour l’achat d’un nouveau terrain destiné à remplacer une chapelle trop petite pour le ministère. La salle paroissiale des débuts est polyvalente, servant aussi bien aux séances de projection cinématographique qu’au culte. L’emploi du temps du P. Quirino est entièrement consacré aux démarches administratives, aux visites des malades, à l’aumônerie de religieuses, et aux multiples services du ministère paroissial. Nommé délégué régional dès 1947, il doit accueillir les nombreux désirs et projets de nouveaux missionnaires. Il a encore la joie d’accueillir une fondation de communauté par les Petites Sœurs de l’Assomption. Mais la fatigue aidant, le P. Quirino est usé. Malade depuis juillet 1953, il a laissé sa charge de responsable régional au P. Ewald Berg dès 1952. Il doit se retirer aux Pays-Bas pour y être soigné (1953-1955), mais le désir de retrouver le Brésil le ronge. Il trompe la vigilance du médecin qui le soigne et veut rentrer au Brésil pour y mourir. Très affecté par la mort d’un de ses anciens compagnons, le P. Willibrord Oude-Lenfering à Boxtel, le 8 septembre 1955, il est encore ébranlé par le décès subit de son frère aîné. Le 2 décembre 1955, le P. Quirino doit être hospitalisé pour une crise d’urémie. Le P. Guillaume (Erwin) Butter, supérieur local à Sao Paulo convoque d’urgence le P. Ewald Berg au chevet du malade le jeudi 22 décembre 1955, mais à son arrivée, ce dernier trouve le P. Quirino déjà décédé, le 23 décembre au matin. Son corps, d’abord déposé dans la chapelle des Petites Sœurs, est inhumé le lendemain 24, veille de Noël, après la cérémonie des obsèques à la paroisse assomptionniste de Sao Paulo, dans un caveau neuf prêté par une famille amie, en attendant que soit prête la concession des Religieux de l’Assomption. Le P. Quirino est le plus ancien religieux de la Province de Hollande au Brésil, en âge et en années de vie missionnaire. Il laisse à ses confrères le témoignage d’un religieux consciencieux, d’un supérieur dévoué et d’un prêtre zélé. Les papiers trouvés après sa mort le révèlent comme un homme de vaste culture, travaillant encore dans ses derniers moments des ouvrages de théologie dogmatique et morale, écrivant presque tous ses sermons. Il n’a pu voir l’œuvre commencée au Brésil donner encore tous ses fruits, mais il a jeté en terre la semence d’une fondation qui ne demande qu’à croître dans cette terre immense du Brésil. Il a commencé sa vie ministérielle comme éducateur où il a été apprécié pour sa bonne humeur et pour sa grande bonté. Missionnaire, il s’est révélé proche des pauvres et des petits, secourant de son mieux toutes les misères morales et corporelles. Homme des frontières, il est devenu un frère universel pour toutes les populations qui avaient recours à son ministère et à sa sollicitude. Comme supérieur, comme curé, comme aumônier, il fut un religieux-prêtre infatigable, rêvant sans cesse de meilleures réalisations, gardant toute sa vie la hantise apostolique des grands horizons que lui avait ouverts sa terre d’adoption. Page : 74/74
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1956, p. 159. Lettre à la Famille, septembre 1956, p. 121-123; n° 218, p. 141. De Schakel, janvier 1956 (In memoriam Pater Quirinus Thyssen), p. 1-5. Lettre du P. Quirino Thyssen au P.’ Gervais Quenard, Sao Polo, s.d. (1951). Du P. Quirinus Thyssen, rapports sur Alem-Paraiba (1937-1938), sur Sao Paulo (1950-1953), correspondances (1920-1953). On doit au P. Emanuel Van Der Stappen un fascicule contenant une petite notice sur tous les Assomptionnistes défunts qui ont oeuvré au Brésil, de 1935 à 1997, soit, à cette dernière date, 27 Néerlandais, 7 Français, 1 Belge et 1 Espagnol.