Radboud (Jacobus Antonius) WEEL – 1903-1985

Scheidegg, 1932.
« Je sors de la grand’messe que j’ai célébrée avec diacre et sous-diacre
dans l’église paroissiale de Scheidegg. Le curé y a prêché sur les
manifestations du Saint Esprit sous les formes d’une
colombe, de la tempête et du feu, manifestations de paix, de purification
et d’amour. Au milieu de ces ardents Bavarois du sud, un peu italiens déjà,
tout près de l’Autriche et de la Suisse, il est bon pour un hollandais de
Paris et pour un Assomptionniste de prier aux intentions qu’indique votre
dernière lettre n° 27. Suivant à Munich les cours
universitaires et les conférences que donnent les professeurs catholiques
en sciences sociales et étudiant l’influence et la réaction de Quadragesimo
Anno en Allemagne, je sens peut-être plus que beaucoup d’autres l’heureuse
bienfaisance de votre lettre. Je vous dois mes remerciements pour ce séjour
à Munich. Qu’il est instructif d’entendre parler ces professeurs et de
pouvoir s’entretenir avec eux sur ces graves questions qui occupent et
préoccupent l’Eglise et les
Etats! Je passe les quatre jours de vacances en famille à Scheidegg. Quel
dommage
que l’Assomption manque d’hommes pour lancer notre famille en Allemagne!
… ».

Religieux de la Province des Pays-Bas. Un destin assez singulier. Jacobus Antonius Weel est né le 7 mars 1903 à Medenblik, au diocèse de Haarlem aux Pays-Bas. Alumniste à Boxtel de 1916 à 1920, il achève ses études secondaires au petit séminaire du diocèse de Haarlem (1920-1922). Il entreprend ses études de philosophie au grand séminaire du même diocèse à Warmond (1922-1923). La séparation de ses parents posant problème, Jacobus Antonius se tourne alors vers la vie religieuse. Il entre au noviciat de Saint- Gérard en Belgique, où il prend l’habit le 8 septembre 1923, sous le nom de Frère Radboud. Il y prononce ses premiers vœux le 9 septembre 1924. Le P. Savinien Dewaele, son maître des novices, l’apprécie: « Durant son noviciat, le Frère Radboud a eu le souci constant de devenir un vrai religieux. Il n’a jamais refusé un travail même pénible. Le bon Dieu J’a bien doué. Le séjour qu’il a fait au séminaire de Haarlem lui a créé un bon nombre d’amis fidèles avec qui il correspond et qui se déclarent prêts à l’aider plus tard. Dans les relations avec les Frères, il est parfois un peu délicat ou sensible sur les questions patriotiques. C’est une belle intelligence, avec un goût prononcé pour les questions doctrinales et liturgiques ». Après un an de professorat à Boxtel, le frère Radboud est envoyé à Rome pour ses études théologiques, accomplies à l’Angelicum et terminées avec une thèse de doctorat: ‘Doceatne de justificatione Augustinus ante presbyteratum suum (491) sive interpretatio libri sexti De Musica’. Il a prononcé ses vœux perpétuels à Douvaine (Haute-Savoie), le 9 septembre 1927. Le 3 juillet 1929, il est ordonné prêtre dans la basilique Saint-Jean de Latran. Nommé à la Bonne Presse (Paris), le P. Radboud que l’on prénomme alors Jacques, collabore à la Documentation catholique jusqu’en 1938, Page :363/363 période seulement interrompue par une année d’études à Munich (1932). A Paris, il suit des cours à l’Ecole des Sciences politiques qu’il conclut par une thèse de doctorat: ‘La loi néerlandaise sur les conseils professionnels ou 15 ans d’évolution professionnelle aux Pays-Bas (1919-1934)’. Il est écarté de la Bonne Presse en raison de sympathies pro-allemandes et même hitlériennes qui font problème, surtout dans le contexte international du temps. Ses déclarations ou prises de position, en contradiction formelle avec l’enseignement de la papauté sur les idéologies totalitaires, irritent son entourage. Rentré aux Pays-Bas, professeur à mi-temps à l’école apostolique de Boxtel, le Père Radboud s’adonne à des études de caractère oecuménique auxquelles il s’est déjà intéressé les années précédentes. Il les poursuit à Utrecht où il est aumônier d’une maison pénitentiaire et responsable des célébrations liturgiques dans une maison ‘Benoît Labre’ (1940), puis à Houten, près d’Utrecht (1942), jusqu’à l’ouverture d’un Centre oecuménique à Laren en 1943, lieu de rencontres entre prêtres et pasteurs où l’on organise aussi des week-ends pour étudiants catholiques et protestants. Des adultes se préparant à entrer dans l’Eglise y reçoivent un enseignement catéchétique. Possibilité leur est donnée de faire connaissance de la foi catholique, non seulement par des conférences et des entretiens, mais aussi par l’accueil dans un climat d’écoute et de bienveillance. C’est dans ces années que le P. Radboud écrit ‘Dialogue céleste’, relation ayant trait à la conception de l’Eucharistie d’après saint Thomas et Calvin. Il présente cet écrit scénique en situation, lui habillé en dominicain face au pasteur Den Tonkelaar, pour une première à Bergeijk qui sera suivie de six autres séances. En 1980, l’état de santé du P. Radboud l’oblige à quitter Laren pour une première maison de repos (Warmond), puis, après opération, une autre résidence de repos dirigée par des jésuites à Nimègue d’où il est transporté dans un hôpital psychiatrique en avril 1983, ‘De Kruuze’ (Venray). Après y avoir reçu le sacrement des malades, il y meurt le 18 février 1985. La célébration des obsèques a lieu dans la chapelle Sainte-Ursule à Boxtel. Le corps du P. Radboud est inhumé dans le cimetière de la Province à Boxtel. Page :364/364

Bibliographies

Bibliographie et documentation Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 54-56. De Schakel, 1985 (208-3). Lettre du P. Jacob (Radboud) Weel au P. Gervais Quenard, Scheidegg, 15 mai 1932. Dans les ACR, du P. Radboud Weei, correspondances (1930-1932), une note sur l’Unité de l’Eglise (1936), articles dans la revue De Schakel (1965).